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Appels à contributions
La résurgence des épistémologies du genre dans les littératures autochtones actuelles (ALCQ 2024, Montréal)

La résurgence des épistémologies du genre dans les littératures autochtones actuelles (ALCQ 2024, Montréal)

Publié le par Marc Escola (Source : Sophie Larue)

Appel de propositions

ALCQ 2024

La résurgence des épistémologies du genre dans les littératures autochtones actuelles

Séance organisée par Isabella Huberman (UBC), Marie-Eve Bradette (U. Laval) et Sophie Larue (U. Laval)


Les études critiques qui abordent la représentation du genre dans les littératures autochtones émergent dès les années 1990 dans le contexte anglophone au Canada, notamment avec le célèbre essai I am Woman de l’autrice Sto:lo Lee Maracle, puis plus tard avec de nombreux travaux qui s’intéressent tantôt à la question du féminin (Anderson 2016; Green 2017; Arvin, Tuck et Morill 2013; Suzack 2017, Suzack et al. 2010), tantôt aux masculinités autochtones (McKegney 2014 et 2021; Innes et Anderson 2015) et plus rarement aux identités bispirituelles et indigiqueer (Morgan 2021; Picard 2022). Quant aux études produites en français, si elles sont désormais nombreuses à s’intéresser aux littératures au féminin (Bradette 2022; Couture-Grondin 2019; Papillon 2016 et 2019; St-Laurent 2022), encore très peu de travaux s’intéressent plus largement à la question des genres, et notamment dans la littérature autochtone produite en français sur les territoires réclamés par le Québec actuel. Cependant, plusieurs oeuvres récentes publiées dans le milieu francophone – pensons par exemple à Akuteu (2022) de Soleil Launière, Envole toi, Mikun (2023) de Moira Bacon ou encore à Pisim Mapeu (2023) de Georges Pisimopeo – mettent en scène ce que nous pourrions appeler une résurgence des épistémologies des genres, épistémologies qui s’ouvrent sur une pluralité de positionnalités et d’identités genrées. Renouvelant le champ littéraire autochtone au Québec, ces oeuvres permettent, de plus, l’ouverture d’un dialogue avec des textes produits en anglais dans les dernières années: on pensera à la poésie de Tenille Campbell (2021) et à celle de Jaye Simpson (2020), à la prose narrative de Joshua Whitehead (2022) et de Jas Morgan (2018) et aux textes hybrides de Billy-Ray Belcourt (2022). Ainsi, pour cette séance, nous nous pencherons sur les manières dont les créateur.rices autochtones du milieu francophone, anglophone, et en traduction valorisent, recentrent et font resurgir une diversité d’expériences genrées dans leurs relations à autrui, au territoire et à soi-même.

La séance sera bilingue et nous invitons des propositions en français, en anglais ou colingue. À titre informatif, voici certains thèmes qui pourraient être abordés :

• Le genre comme savoir
• La souveraineté du corps (genré)
• La bispiritualité et l’indigiqueer au Québec et ailleurs
• Les masculinités autochtones au Québec et ailleurs
• Alliances, collectivités, kinships de la diversité du genre
• Le langage et le genre
• Les traductions françaises des oeuvres queer autochtones du Canada anglophone
• L’écocritique (genrée) autochtone
• L’extractivisme (des ressources, des corps, des savoirs) et le genre

Dans un deuxième volet de la séance, nous invitons des contributions à une table ronde sur les enjeux liés à l’enseignement des arts narratifs autochtones du Québec. En prenant au sérieux l’appel du Congrès 2024 de réfléchir ensemble à un avenir durable, nous avançons que l’enseignement des littératures autochtones, et plus particulièrement de la littérature qui représente la diversité des genres est nécessaire pour participer à la construction d’un avenir décolonial et intersectionnel vivable.

Les propositions de communication (maximum 300 mots) avec une courte notice bio-bibliographique en format Word ou RTF doivent être soumises avant le jeudi 1 février 2024 aux responsables de la séance, Isabella Huberman (isabella.huberman@ubc.ca), Marie-Eve Bradette (marie-eve.bradette@lit.ulaval.ca) et Sophie Larue (sophie.larue@elul.ulaval.cal). Des formats exploratoires de communications sont les bienvenus.