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Querelles. Penser par la dispute, de controverses médiévales en questions de médiévistes (journée d'étude Questes)

Querelles. Penser par la dispute, de controverses médiévales en questions de médiévistes (journée d'étude Questes)

Publié le par Marc Escola (Source : Cassandre Crespin)

Appel à communications

 « Querelles. Penser par la dispute, de controverses médiévales en questions de médiévistes »

Journée d’étude organisée par Questes (14 juin 2024, Paris)

Mais accusacions, quereles et complaintes

sont faites seulement ou mesmement

en amistié qui est pour utilité.

Nicole Oresme[1]

            Dans l’espace feutré des idées, les vertus d’une querelle fervente et enthousiaste ne sont plus à prouver. Comme le suggère Nicole Oresme, non sans optimisme, c’est dans le débat voire la discorde que se trouve l’intérêt des esprits ; la tempête de cerveaux crée un cadre pour mettre en avant de nouvelles pensées. De querelles médiévales en questions de médiévistes, c’est pour révéler le rôle essentiel des controverses dans les muances et les ruptures idéologiques du Moyen Âge à nos jours que l’Association de Questes organise cette Journée d’étude.

            Du latin classique querela, dérivé de queror qui signifie « se plaindre », le sens étymologique de querelle est « plainte, lamentation[2] ». Si le sème de la douleur tend à disparaître dans les significations du mot en ancien français, celui du mécontentement s’affirme, puisque la querele (-elle) médiévale a pour sens premier « dispute, conflit », par restriction sémantique « débat intérieur, scrupule », et pour sens second « affaire portée devant la justice », par extension « cause[3]». Aujourd’hui, nombre de ces emplois sont vieillis ou se sont perdus[4] : le mot querelle est désormais étroitement corrélé à des luttes d’idées ayant fait date, telles que la querelle des universaux et la querelle des femmes pour le Moyen Âge, ou encore la querelle des Anciens et des Modernes à l’âge classique.

            Malgré la parution d’ouvrages majeurs sur ses controverses les plus emblématiques, la période médiévale, étudiée sous le prisme des querelles de pensées, demeure un champ d’investigation riche et stimulant. En mai 2017, des journées d’études intitulées « Disputer pour disputer » ont eu lieu à Aix-en-Provence pour mettre en lumière des discussions liées à la conversion religieuse de l’Antiquité au xviie siècle, et en août 2022, un colloque organisé à Paris par la SIEPM autour de la « pensée radicale » a examiné la question des débats philosophiques durant le Haut Moyen Âge. Les quatre colloques (2008-2011) organisés par la SIEFAR invitant à « Revisiter la querelle des femmes » ont de leur côté permis d’élargir à la fois le champ à l’échelle européenne et l’empan chronologique (1400-1810). Les travaux présentés lors de ces événements scientifiques récents témoignent de l’ampleur et de la diversité des débats théoriques au Moyen Âge, alors même que ce dernier passe aisément pour un temps entravé par le dogmatisme, voire l’obscurantisme religieux. 

            Nous proposons d’aborder des enjeux transversaux autour des querelles tout au long de la période, ainsi que de porter un regard d’ensemble sur la (ou les) pratique(s) médiévale(s) de l’argumentation. Et puisque nous postulons que les querelles étaient paradoxalement bénéfiques pour la pensée au Moyen Âge, nous souhaitons également adopter, au cours de l’événement, une démarche réflexive sur deux problèmes méthodologiques de médiévistes, afin de contribuer pleinement à l’avancée, non seulement théorique, mais aussi pratique, de la recherche en études médiévales, même si « nul ne puet estre juge en sa propre querelle[5] ».

Axe 1 : Querelles philosophiques, épistémologiques, théologiques

            La période médiévale, mère de la disputatio, a le goût du débat. Dès le xiie siècle, l’essor de pratiques intellectuelles telles que la pensée scolastique de l’école d’Abélard, qui définit une nouvelle forme de logique chrétienne par la méthode du sic et non, se heurte à l’hostilité de théologiens conservateurs. Bernard de Clairvaux, gardien de « l’école du Christ », rejette ainsi l’intrusion de la dialectique en théologie. De fait, entre le xiie et le xiiie siècle, alors que « les valeurs du ciel descendent sur la terre[6] », deux vérités tendent à s’opposer, l’une philosophique et l’autre théologique. Avec la naissance d’une « vie philosophique universitaire[7] » viennent des discordes, voire des condamnations ; entre 1270 et 1277, les philosophes sont au tribunal des théologiens[8]. Dans l’historiographie, cette vague de procès est liée à l’apparition d’une distinction radicale et durable entre foi et raison, croyance et savoir. En parallèle, à la fin du xiiie siècle, des débats éthiques fleurissent à la faveur de relectures aristotéliciennes : si Albert le Grand ou Nicole Oresme affirment le primat de la communauté sur l’individu, en défendant les lois morales et civiles, Roger Bacon subordonne ces dernières à la seule loi divine. Enfin, c’est au xve siècle qu’aboutit l’une des querelles médiévales les plus fécondes sur le plan épistémologique. Le problème des universaux, creuset réflexif où s’échangent et se codifient des langages théoriques et des modèles analytiques inédits, permet l’invention d’une théorie de l’intention, une réflexion renouvelée sur les signes, ou encore une refonte des concepts d’essence et d’existence. Du réalisme de Gilbert de Poitiers au nominalisme de Jean Buridan et Guillaume d’Ockham, en passant par le formalisme théologique de Jean Duns Scot, une multitude d’opinions dialogue dans cette querelle pluriséculaire, faisant d’elle un véritable « condensateur d’innovations[9] ».   

Axe 2 : Querelles littéraires et intellectuelles 

            Mode d’apprentissage et de diffusion du savoir, la querelle est aussi un moyen ludique de chanter l’amour et de le soumettre au débat depuis le début du Moyen Âge littéraire : tensons, jeux-partis, demandes ou débats d’amour usent du modèle dialogique de la disputatio pour produire une véritable casuistique amoureuse[10]. C’est cependant l’irruption d’un champ polémique autour des femmes, et de leur infériorité supposée, qui marque la période médiévale à travers la « Querelle des Dames[11] », devenue querelle des femmes à la faveur de l’historiographie[12]. Réaction au « culte de la dame » promu par la courtoisie, propagande ecclésiastique visant à tenir les clercs loin des femmes ou « rivalité de pouvoir entre les sexes[13] » ? L’antiféminisme[14], dont les arguments puisent dans l’Antiquité (traités anti-matrimoniaux, satire) ou chez les Pères de l’Église, devient querelle intellectuelle autour de 1400 par le geste de Christine de Pizan qui porte le débat, jusqu’ici confiné à la sphère cléricale, devant la société laïque[15]. C’est aussi cette autrice qui initie la querelle littéraire sur le Roman de la Rose, en critiquant, là encore publiquement[16], la misogynie et la grossièreté des passages ovidiens de Jean de Meun, à travers une réflexion sur les conséquences de la fiction sur le réel. La fin de la période voit enfin s’épanouir la querelle littéraire de la Belle Dame sans Mercy autour du poème d’Alain Chartier (1424), du débat intellectuel sur la responsabilité du poète et de son personnage aux procès littéraires se répondant les uns les autres. Ces « deffences[17] », et la création d’un champ littéraire et intellectuel polémique à l’échelle européenne[18] font de la querelle médiévale une bataille de plumes[19]. 

Axe 3 : Querelles politiques et diplomatiques

            L’imaginaire contemporain fait du Moyen Âge une époque guerrière, marquée par une violence structurelle et arbitraire dans le cadre de la société féodale. Mais l’anthropologie médiévale a radicalement remis en question l’idée d’une violence débridée. On observe en fait de multiples registres d’expression de la conflictualité, dont la guerre n’est qu’une facette ritualisée qui s’articule avec d’autres modes de résolution des conflits. Les travaux récents sur l’exercice de la justice, dans le sillage de Claude Gauvard, soulignent cette inscription de la querelle dans des formes ritualisées, et attestent de nombreuses évolutions dans l’appréhension du conflit et sa résolution dans les sociétés[20]. À plus large échelle, la querelle s’inscrit dans une variété de registres qui est loin de se limiter au recours à la guerre. La « querelle des investitures » s’inscrit bien dans cette multimodalité du conflit à l’échelle européenne, tant elle se déploie dans des domaines variés. Querelle d’ordre ecclésiologique, elle se mue en guerre ouverte à partir de 1075 entre l’Empire, la Papauté et leurs soutiens respectifs, tout en nourrissant d’importants débats théologique et ecclésiologique[21], qui se poursuivent tout au long des derniers siècles du Moyen Âge autour de la portée du pouvoir pontifical. Les modalités d’un conflit médiéval s’expriment donc pleinement dans un arsenal intellectuel et discursif, qui peut autant constituer l’objet des querelles qu’être un instrument de celles-ci : les débats juridiques sont aussi bien à l’origine des conflits que leur émanation. Les conflits de succession, comme le casus regis de 1199 sur le trône d’Angleterre[22], ou la succession des Capétiens après 1328[23], viennent cristalliser des tensions profondes, et réveillent de complexes controverses de droit féodal et de délimitations territoriales.

Axe 4 : Querelles de médiévistique 1 : de la lecture des sources à l’analyse du texte narratif

            Si le recours aux sources narratives et littéraires semble aller de soi pour l’historien, la question de leur pratique se révèle moins évidente qu’il n’y paraît. Depuis plusieurs décennies, les recommandations méthodologiques abondent en effet à l’égard de ce medium par trop lié à l’idéologie de son auteur et souvent sujet à de nombreux remaniements dont la trame chronologique n’est pas toujours connue[24]. Le renouvellement de la discipline historique s’est par ailleurs caractérisé au xxe siècle par une approche économique et sociale privilégiant les actes de la pratique. Les récits des chroniqueurs évoquaient alors, pour leur part, l’histoire-bataille ou événementielle tant décriée, pendant que l’hagiographie était assimilée par Ferdinand Lot à un « odieux fatras, [...] une basse littérature, comme de nos jours le roman feuilleton[25] ». La médiévistique disserte désormais volontiers sur la construction de ces documents où le souci d’exactitude se heurte aux agendas politiques et narratifs, relevant à cette occasion toujours davantage d’incohérences, d’erreurs involontaires, et d’autres déformations délibérées dans les textes. Quant à ce que la Typologie des sources du Moyen Âge occidental classe parmi les « sources littéraires proprement dites[26] », leur définition apparaît étroitement associée à l’usage qu’il en est fait, selon qui de l’historien ou du littéraire « s’approprie » la matière avec succès. Au cœur du problème, l’on trouve les notions poreuses de « fiction » et de « réalité ». La question a pu être posée de fait : le « caractère fictionnel d’un document doit-il être un critère d’exclusion du corpus des sources de l’historien du réel ou du social ?[27] »

Axe 5 : Querelles de médiévistique 2 : la littérature médiévale et la théorie littéraire, compatibilité ou incompatibilité ?

            Pendant longtemps, des théoriciens de la littérature comme ceux de la génération de Genette ont fait fi de la littérature médiévale, à tel point que cette pratique a véhiculé l’idée selon laquelle elle n’était peut-être pas une littérature comme celle des autres siècles[28]. Est-ce à dire qu’il n’est pas possible d’appliquer un apparat théorique habituel sur les textes médiévaux ? On pourrait être tenté de répondre par l’affirmative si l’on observe la situation de la littérature médiévale au concours de l’agrégation externe de Lettres Modernes : il faut attendre 2021 et 2022 pour voir l’œuvre de littérature médiévale choisie pour la première composition française depuis 1960[29]. Cette vacance laisserait croire qu’il ne serait pas possible pour des candidat.e.s généralistes d’appliquer leur bagage critique sur un texte médiéval. Le choix très récent de la littérature médiévale d’une année à l’autre serait-il le signe d’une volonté de la remettre au même niveau que celui des siècles suivants ? Est-il possible dès lors d'éviter l'écueil selon lequel étudier le texte médiéval se réduit à une simple entreprise d’édition ? Ces mêmes contraintes philologiques ne peuvent-elles pas aussi être source de théorisation ? Il s’agira à la fois de confronter les textes médiévaux aux études narratologiques, structuralistes, transtextuelles ou plus directement stylistiques pour apprécier leur pertinence (ou non-pertinence) et d’envisager comment les problèmes spécifiques au texte médiéval peuvent nourrir l’élaboration d’une entreprise de théorisation.

Bibliographie indicative

Axe 1 :

Courtenay William J., « In Search of Nominalism. Two Centuries of Historical Debate », dans Ruedi Imbach et Alfonso Maerù (éd.), Gli Studi Di Filosofia Medievale Fra Otto E Novecento, Rome, Edizioni di Storia e Letteratura, 2008, p. 233252.

Libera Alain de, La querelle des universaux. De Platon à la fin du Moyen Âge, Paris, Points, 2014.

Lacoste Jean-Yves, Histoire de la théologie, Paris, Points, 2019.

Putallaz François-Xavier, Insolente liberté. Controverses et condamnations au xiiie siècle, Paris, Cerf, 1995.

Tempier Étienne, La condamnation parisienne de 1277, éd. Claude Lafleur, Paris, Vrin, 1999.

Axe 2 :

Bock Gisela et Zimmerman Margarete, « The European Querelle des Femmes », dans Medieval Forms of Argument. Disputation and Debate, dir. Georgiana Donavin, Carol Poster et Richard Utz, Wipf and Stock Publishers, Eugene, Oregon, 2002, p. 127-156.

Dubois-Nayt Armel, Dufournaud Nicole et Paupert Anne (dir.), Revisiter la Querelle des femmes. Discours sur l’égalité/inégalité des femmes et des hommes, de 1400 à 1600, Publications de l'Université de Saint-Etienne, 2013.

Kelly Joan, « Early Feminist Thought and the Querelle des Femmes, 1400-1789 », Signs 8, n°1, 1982, p. 4-28.

Liaroutzos Chantal et Paupert Anne (dir.), La Discorde des deux langages : représentations des discours masculins et féminins, du Moyen Âge à l’Âge classique, Textuel n°49, Paris, 2006.

Zimmermann Margarete, « Querelle des femmes, querelle du livre », in Des femmes et des livres. France et Espagnes, xive-xviie siècle, dir. Dominique de Courcelles et Carmen Val Juliàn, Paris, École des Chartes, coll. « Études et rencontres de l’École des Chartes », n°4, 1999, p. 79-94.

Axe 3 :

Aurell Martin et Gîrbea Catalina, La parenté déchirée : luttes intrafamiliales au Moyen Âge, Turnhout, Brepols, coll. « Histoires de famille », 2010.

Gauvard Claude, Le règlement des conflits au Moyen Âge : xxxie Congrès de la S.H.M.E.S., Angers, juin 2000, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Histoire ancienne et médiévale », 2001.

Górecki Piotr et Brown Warren, Conflict in medieval Europe: changing perspectives on society and culture, Aldershot, Ashgate, 2003.

Lemesle Bruno, Conflits et justice au Moyen Âge : normes, loi et résolution des conflits en Anjou aux xie et xiie siècles, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Le Nœud gordien », 2008.

Melve Leidulf, « La liberté d’expression durant la Querelle des Investitures », Liberté de parole, Brepols Publishers, coll. « Bibliothèque d’histoire culturelle du Moyen Âge », 2022, p. 265-280.

Axe 4 :

Anheim Étienne, « L’historien au pays des merveilles ? » [en ligne], L’Homme, 203-204, 2012. DOI : https://doi.org/10.4000/lhomme.23239

Bouhaïk-Gironès Marie, « L’historien face à la littérature : à qui appartiennent les sources littéraires médiévales ? », dans Être historien du Moyen Âge au xxie siècle : xxxviiie Congrès de la SHMESP (Cergy-Pontoise, Évry, Marne-la-Vallée, Saint-Quentin-en-Yvelines, 31 mai-3 juin 2007, Paris, Éditions de la Sorbonne, 2008, p. 151-161.

Fray Sébastien, « L’exploitation de sources hagiographiques en histoire sociale du haut Moyen Âge », Cahiers d'histoire, n°34, 2016, p. 65-88.

Axe 5 :

Barroni Raphaël, La Tension narrative. Suspense, curiosité et surprise, Paris, Seuil, 2007.

Genette Gérard, Figures III, Discours du récit, Paris, Seuil, 1972.

Jauss Hans Robert, « Littérature médiévale et théorie des genres », Poétique, I, 1970, p. 79-10.

Le Moyen Âge pour Laboratoire [en ligne], dir. Florent Coste et Amandine Mussou, DOI : https://doi.org/10.58282/lht.2077.

Les études médiévales face à Gérard Genette, dir. Isabelle Arseneau, Véronique Dominguez-Guillaume, Sébastien Douchet et Patrick Moran, Perspectives médiévales [en ligne], 42 | 2021, mis en ligne le 10 juillet 2021, consulté le 01 décembre 2023, DOI : https://doi.org/10.4000/peme.36282.

Conditions de soumission

            Cet appel à communication s'adresse aux étudiant.e.s de master, de doctorat et aux jeunes chercheuses et chercheurs en études médiévales, quelle que soit leur discipline. Les propositions de communication (300 mots maximum), accompagnées d’une courte bio-bibliographie, sont à adresser avant le 18 février 2024 à : jequerellesquestes@gmail.com

            Les communications seront présentées sur place, à Paris, en une vingtaine de minutes, et pourront faire l’objet d’une publication dans la revue Questes. Les participants se verront offrir un déjeuner (buffet), mais le reste des frais sera à leur charge. 

La journée d’étude sera retransmise en visioconférence : le lien sera envoyé par mail, sur demande (contact : jequerellesquestes@gmail.com).

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Comité scientifique

Hélène Biu, Sorbonne Université

Sarah Delale, Université Paris 8 Vincennes - Saint-Denis

Michèle Gally, Aix-Marseille Université

Murielle Gaude-Ferragu, Université Sorbonne Paris Nord

Frédérique Lachaud, Sorbonne Université

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Comité d’organisation

Emma Coutier, Sorbonne Université

Cassandre Crespin, Sorbonne Université

Louise Gay, Université Sorbonne Paris Nord

Thibault Jouis, Sorbonne Université

Nicolas Mazel, Université Lumière Lyon 2 et Université de Genève (UNIGE)

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Notes

[1] Nicole Oresme, Le Livre des Éthiques d'Aristote, publication d’après le texte du ms. 2902, Bibliothèque Royale de Belgique, avec une introduction critique et des notes par Albert Douglas Menut, New York, G. E. Stechert, 1940, 1370, p. 446.

[2] « Quĕrēla (-ella) », dans Gaffiot 2016 [en ligne], dir. Gérard Gréco, url : https://gaffiot.fr/#querela (consulté le 19 décembre 2023). Voir aussi Dictionnaire étymologique de la langue latine, Ernout & Meillet, Paris, Klincksieck 4e éd., 2001 (1ère éd. 1985), p. 555.

[3] Dictionnaire du moyen français [en ligne], version 2020, ATILF-CNRS et Université de Lorraine, url : http://www.atilf.fr/dmf (consulté le 19 décembre 2023). Voir aussi dans Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du ixe au xve siècle, Paris, 1881-1902, vol. 6, p. 502 : « dispute, revendication juridique », « plainte », « débat, affaire » et « raison, motif ». url : https://www.lexilogos.com ou www.bnf.fr (consulté le 19 décembre 2023). Signalons enfin, pour une étude diachronique, D. Zeváco, « Querelle », dans Revue de philologie française, n°30, 1917-1918, p. 36-40.

[4] « Querelle », dans Trésor de la langue française informatisé (TFLi), ATILF, CNRS et Université de Lorraine, url : http://atilf.atilf.fr/tlf.htm (consulté le 19 décembre 2023).

[5] Coutumes et institutions de l'Anjou et du Maine antérieures au xvie siècle. Textes et documents avec notes et dissertations par C.-J. Beautemps-Beaupré. Première partie : coutumes et styles, Paris, A. Durand et Pedone-Lauriel, 1877, t. 1, 1385, p. 233.

[6] Jacques Le Goff, « Préface » à Gervais de Tilbury, Le Livre des Merveilles, trad. et commenté par A. Duchesne, Paris, Les Belles Lettres, 1992, p. 12.

[7] Alain de Libera, Penser au Moyen Âge, Paris, Seuil, coll. « Chemins de pensée », 1991, p. 13.

[8] Jean-Yves Lacoste et al., Histoire de la théologie, Paris, Points, 2019, p. 259 sq. 

[9] Alain de Libera, La querelle des universaux. De Platon à la fin du Moyen Âge, Paris, Points, 2014, p. 446.

[10] Michèle Gally, Parler d’amour au puy d’Arras. Lyrique en jeu, Orléans, Paradigme, 2004.

[11] Martin Le Franc, Le Champion des Dames, dédicace au duc de Bourgogne, éd. Robert Deschaux, Paris, Honoré Champion, 1999, 5 t.

[12] L’expression querelle des femmes est employée par Abel Lefranc, « Le Tiers-Livre du Pantagruel et la querelle des femmes », Revue des Études Rabelaisiennes, vol. 2, 1904, p. 1-78 et Émile Telle, L’œuvre de Marguerite d’Angoulême, reine de Navarre, et la Querelle des Femmes, Université de Toulouse, 1937. Arthur Piaget n’utilise pas l’expression mais contribue à mettre au jour la querelle dans Martin Le Franc, prévôt de Lausanne, Lausanne, 1888, réimpr. éditions Paradigme, Caen, 1993. Voir Armel Dubois-Nayt, Nicole Dufournaud et Anne Paupert, « Revisiter la querelle des femmes : retour aux origines », dans Revisiter la Querelle des femmes. Discours sur l’égalité/inégalité des femmes et des hommes, de 1400 à 1600, dir. Armel Dubois-Nayt, Nicole Dufournaud et Anne Paupert, Publications de l'Université de Saint-Etienne, 2013, p. 7-22.

[13] Hypothèses respectives d’Arthur Piaget, Émile Telle, et Éliane Viennot. Voir Éliane Viennot, « Revisiter la “querelle des femmes” : mais de quoi parle-t-on ?», dans Revisiter la « querelle des femmes ». Discours sur l’égalité/inégalité des femmes et des hommes, de 1750 aux lendemains de la Révolution, dir. Éliane Viennot, vol. 1, 2012, p. 7-29 (p. 19 et 25).

[14] L’usage de ce mot pour la période médiévale peut à lui seul susciter une querelle !

[15] Christine de Pizan, L’Epistre au Dieu Amour (1399) et Le Livre de la Cité des Dames (1404-1405). Les textes qui pourraient être considérés comme des précurseurs sont qualifiés d’“antécédents de la querelle” : Anne Paupert, « Les débuts de la querelle : de la fin du xiiie siècle à Christine de Pizan », dans Revisiter la Querelle des femmes. Discours sur l’égalité/inégalité des femmes et des hommes, de 1400 à 1600, op. cit., p. 23-48 (p. 24).

[16] Christine de Pizan, Les Epistres du Débat sur le Roman de la Rose, qu’elle rassemble et adresse à la reine Isabeau de Bavière le 1er février 1402.

[17] Selon le mot de Christine dans l’épître dédicatoire à Isabeau de Bavière : Le Livre des epistres du debat sus le Rommant de la Rose, éd. Andrea Valentini, Paris, Classiques Garnier, 2014, p. 150.

[18] Gisela Bock et Margarete Zimmerman, « The European Querelle des Femmes », dans Medieval Forms of Argument. Disputation and Debate, dir. Georgiana Donavin, Carol Poster et Richard Utz, Wipf and Stock Publishers, Eugene, Oregon, 2002, p. 127-156.

[19] Expression de Joan Kelly, « Early Feminist Thought and the Querelle des Femmes, 1400-1789 », Signs 8, n°1, 1982, p. 4-28 (p. 28).

[20] Bruno Lemesle, Conflits et justice au Moyen Âge : normes, loi et résolution des conflits en Anjou aux xie et xiie siècles, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Le Nœud gordien », 2008.

[21] Leidulf Melve, « La liberté d’expression durant la Querelle des Investitures », Liberté de parole, Brepols Publishers, coll. « Bibliothèque d’histoire culturelle du Moyen Âge », 2022, p. 265-280.

[22] James C. Holt, « The casus regis: the law and politics of succession in the Plantagenet dominions, 1185-1247. », Colonial England, 1066-1215, London, Hambledon, 1997, p. 307326.

[23] Craig Taylor, « Edward III and the Plantagenet claim to the French throne. », The Age of Edward III, York, York Medieval Press, 2001, p. 155169 ; Craig Taylor, « The Salic Law and the Valois succession to the French crown. », French History, no4, vol. 15, 2001, p. 358377.

[24] À titre d’exemple, citons Pierre Bonnechere, Profession historien, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 2008, p. 41-51.

[25] Ferdinand Lot, La fin du monde antique et le début du Moyen Âge, Paris, La Renaissance du livre, 1927, p. 185, cité par Francesco Scorza Barcellona, « Les études hagiographiques au 20e siècle : bilan et perspectives », Revue d’histoire ecclésiastique, vol. 95, n°3, 2000, p. 19.

[26] Laurent Génicot, Typologie des sources du Moyen Âge occidental, Turnhout, Brepols, 1986.

[27] Marie Bouhaïk-Gironès, « L’historien face à la littérature : à qui appartiennent les sources littéraires médiévales ? », dans Être historien du Moyen Âge au xxie siècle : xxxviiie Congrès de la SHMESP (Cergy-Pontoise, Évry, Marne-la-Vallée, Saint-Quentin-en-Yvelines, 31 mai-3 juin 2007, Paris, Éditions de la Sorbonne, 2008, p. 154.

[28] Voir l’introduction rédigée par Véronique Dominguez-Guillaume et Sébastien Douchet du n°42 de la revue Perspectives médiévales intitulée « les études médiévales face à Gérard Genette ». Voir aussi Paul Zumthor, La Lettre et la voix, de la “littérature” médiévale, Paris, Seuil, 1987.

[29] Voir en ligne : https://neoclassica.co/2021/07/19/sujets-de-lagregation-externe-de-lettres-modernes