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Quelle poésie pour le XVIIIe siècle ? (Lyon)

Quelle poésie pour le XVIIIe siècle ? (Lyon)

Publié le par Eloïse Bidegorry (Source : François Jacob)

Quelle poésie pour le XVIIIe siècle ?

Colloque des 18 et 19 avril 2024

Campus des Quais - Université Jean Moulin – Lyon 3

La SAPRAC (Société des Amis des Poétes Roucher et André Chénier) et le groupe MARGE de l’Université Jean Moulin - Lyon 3 (EA 3712) organisent, les jeudi 18 et vendredi 19 avril 2024 sur le campus des Quais, à Lyon, un colloque intitulé « Quelle poésie pour le XVIIIe siècle ? »

La légende est tenace selon laquelle le dix-huitième siècle serait une période faste pour la spéculation philosophique, riche d’expériences politiques nouvelles, fructueuse pour le roman et le théâtre, mais désespérément pauvre sur le terrain délaissé de la poésie. S’y trouvent au mieux, nous disent certains, d’habiles versificateurs. D’autres déplorent l’absence de tout lyrisme ou la sujétion du vers à des principes anti-poétiques : il n’est que de songer au discrédit prolongé d’un Delille et au dédain qui a longtemps prévalu, à la seule évocation de la poésie descriptive. Quelques noms émergent toutefois de ce désert poétique : André Chénier bien sûr, et quelquefois Gilbert. On lorgne également, en quête de quelque nouveauté, du côté de la prose, quitte à s’extasier devant les derniers textes de Rousseau (Jean-Jacques, évidemment).

Oubliés dès lors Rousseau (Jean-Baptiste, cette fois), l’abbé Grécourt, Alexis Piron, Louis Racine, Voltaire, Gresset, Lefranc de Pompignan, Saint-Lambert, Lemierre, Malfilâtre, Léonard, le cardinal de Bernis, Delille, Ginguené, Parny, Florian (dont l’édition des Fables de Jean-Noël Pascal constituerait une nouveauté bienvenue au programme de l’agrégation), Fabre d’Églantine, Marie-Joseph Chénier…

La création de la SAPRAC par Édouard Guitton et Antoine Roucher a, voici plus de quarante ans, mis à mal ce type de certitudes en éclairant notamment d’un jour nouveau la poésie du XVIIIe siècle : ce ne sont pas moins de trente-six numéros des Cahiers Roucher-Chénier qui sont parus depuis cette date. Quelques éditions savantes et études ciblées ont par ailleurs enrichi notre connaissance de ce domaine particulier : citons l’édition critique des Poésies d’André Chénier aux éditions Paradigme, sous la direction de Georges Buisson et d’Édouard Guitton, puis de Georges Buisson seul, et qu’est en train d’achever Gauthier Ambrus ; celle de La Henriade proposée par Daniel Maira et Jean-Marie Roulin aux éditions Classiques Garnier, en 2022 ; celle des Mois de Roucher, due à Marie Breguet, chez le même éditeur, en 2018… Citons encore le très bel ouvrage de Stéphanie Loubère, récemment paru (La Muse légère, Paris, Classiques Garnier, 2023) et les travaux de nombreux chercheurs intéressés par cette redécouverte d’un patrimoine trop longtemps négligé : Sylvain Menant, Catriona Seth, Nicole Masson, Hugues Marchal, Éric Francalanza, Gwenaëlle Boucher, Jean-Louis Haquette, Thomas Buffet, Jean-Noël Pascal bien sûr, d’autres encore. Les études sur la poésie du XVIIIe siècle bénéficient enfin aujourd’hui d’un apport patrimonial non négligeable, avec l’entrée des fonds Georges Buisson et Édouard Guitton à la bibliothèque Albert Soboul du Château de Vizille.

Le colloque « Quelle poésie pour le XVIIIe siècle ? » se propose, en cette fin de premier quart du vingt-et-unième siècle, de faire le point sur notre perception de la poésie au temps des Lumières. Il présentera trois demi-journées centrées chacune sur un point particulier de ce vaste ensemble. Une première demi-journée intitulée « Autour de la famille Chénier » permettra de faire le point sur les dernières découvertes relatives aux œuvres d’André et Marie-Joseph Chénier ; une seconde intitulée « Variations lyriques » s’interrogera sur la question d’une absence de « lyrisme » dans les textes concernés : une telle question est-elle d’ailleurs pertinente ? Une troisième demi-journée enfin, intitulée « Rire en poésie » s’attardera sur des formes généralement exclues par certains historiens de la littérature du « champ » poétique

Les propositions de communications sont à envoyer à François Jacob à l’adresse suivante : francois.jacob@univ-lyon3.fr ou à Marie Breguet à marie.breguet@orange.fr avant le 31 janvier 2024. Les actes seront publiés dans le prochain volume des Cahiers Roucher Chénier et/ou feront l’objet d’un volume des MDV (« Mémoires et Documents sur Voltaire ») aux éditions La Ligne d’Ombre.