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Est-il possible d'éduquer aux enjeux societaux par les arts sonores ? (Montréal)

Est-il possible d'éduquer aux enjeux societaux par les arts sonores ? (Montréal)

Publié le par Faculté des lettres - Université de Lausanne (Source : Pascal Goday)

Est-il possible d’éduquer aux enjeux sociétaux par les arts sonores ?

 La Semaine du Son Canada et l’Association d’Acoustique Canadienne souhaitent aborder conjointement cette question, pour une série de communication dans le cadre de La semaine du Son Canada de mars 2024 et pour le Vol 52. N°3 de la revue d’Acoustique Canadienne

 Lorsqu’on aborde la question des enjeux sociétaux, notamment celui de l’écologie, on pense rarement à le faire d’un point de vue sonore. Or, le son est partout autour de nous, s’invitant dans nos vies sans qu’on s’en aperçoive. De fait, pourquoi ne pas le considérer comme médium ou pont sensible pour aborder le monde dans lequel nous vivons? Autrement dit, pourquoi ne pas envisager l’écoute comme accès privilégié à une compréhension efficace de notre environnement, qui pourrait aussi être une sorte de révélateur qui permettrait d’« amener un nouvel être au monde, plus sensible et perméable » (Versailles, 2023). L’ouïe est un organe perceptif moteur, mettant dans bien des situations l’ensemble de nos sens en alerte, il est fondamental de lui donner sa juste place dans la réception des signaux nous permettant de mieux comprendre le monde.  

L’art contemporain, lorsqu’il ne se limite pas aux arts visuels « est directement engagé dans l’éco-sensibilisation parce qu’il est porteur de significations interpellant la société sur des sujets d’actualité » (Morel, 2013). Les arts sonores (Kihm, 2020), les pratiques inter-arts (Conseil des arts du Québec, 2003) ou les pratiques et concepts artistiques en transition (Freychet, 2022) actuels abordent ces questions, que ce soit d’un point de vue critique, philosophique, anthropologique, sociologique, musicologique, etc… Par des œuvres souvent transdisciplinaires où le son est dominant, ces formes d’art questionnent notre rapport au monde avec la volonté d’éduquer l’oreille afin de provoquer une prise de conscience réelle de la dimension sonore de nos vies et des enjeux sociétaux qui lui sont corrélés, mais aussi d’impulser une approche plus poétique, laissant la place à l’imaginaire, aux affects comme aux ressentis afin de modifier, changer, transformer les comportements.  Or cette dimension de l’écologique est bien trop souvent oubliée par les institutions, notamment l’école qui est responsable entre-autres de la construction de l’élève citoyen qui doit prendre la mesure du monde d’aujourd’hui par l’acquisition de « savoirs situés » (Berryman, 2005; Ingold, 2012). Il est important de comprendre que l’invisibilité du son (lorsqu’il se manifeste à de faibles volumes) si elle participe à son oubli, est aussi un avantage car elle lui permet d’échapper aux lectures simplistes des choses. Dès lors, s’ouvre un champ interprétatif où la poétique de la perception trouve sa juste place. Donner accès à cette perception « fine » fait partie du rôle de l’éducation au et par le sonore.

Dès lors on est en droit de se questionner sur la place qu’occupent ou que pourraient occuper ces approches dans le système éducatif. Alors que les institutions scolaires nous parlent d’éducation au développement durable, ou d’éducation relative à l’environnement, qu’en est-il de la place du son vu autrement que par les œuvres dites classiques ou la voix de l’enseignant.e.? Les programmes permettent-ils de telles approches? Si oui, comment les transposer didactiquement? Quelle place donnent-on aux arts du son comme potentiel conscientisant? Quelles pratiques pédagogiques exploratoires ont lieu sur le terrain?

 Cet appel invite les participant.e.s à se positionner et à faire part de leur expérience et/ou questionnements sur le sujet.

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Échéancier

Les participant.e.s sont invités à soumettre un résumé de 500  mots maximum et une courte biographie de 250 mots. À envoyer à lasemainedusoncanada@gmail.com pour le 5 février 2024, dernier délai.

Une réponse sera faite dans les 10 jours suivants.

Cet appel à contribution se fera en deux temps : 

-       Les communications orales auront lieu entre le 18 et 23 mars 2024 (jour et horaire à définir avec les participant.e.s), en ligne ou en hybride. 

-       Un numéro spécial dédié à La semaine du son Canada est prévu pour le numéro de juin 2024 (Vol 52. N°3) de la revue d’Acoustique Canadienne. Les communications proposées cette fois sous forme d’article seront révisées par le comité éditorial de l’Acoustique canadienne qui veillera à ce que les politiques de publications de la revue soient respectées (contenu original, contenu non commercial, etc. – voir les politiques de la revue pour de plus amples détails). Les articles devront être soumis pour le 20 avril 2024, dernier délai.

 Comme tous les numéros de la revue Acoustique Canadienne, cette édition dédiée sera publiée en format papier et envoyée à tous les membres nationaux et internationaux de l’Association canadienne d’acoustique. Une version électronique sera aussi disponible en ligne sur le site internet de la revue. Le contenu de ces numéros sera indexé, donc facilement accessible (moteurs de recherche majeurs, tels Google, Bing, etc.). Les auteurs sont invités à bien choisir les mots clefs pour maximiser la visibilité de leur article.

Pour toutes questions, vous pouvez communiquer avec Pascale Goday (goday.pascale@courrier.uqam.ca), éditorialiste invitée pour ce numéro spécial, Romain Dumoulin (deputy-editor@caa-aca.ca), rédacteur en chef adjoint, ou encore Jérémie Voix (president@caa-aca.ca), président de l’Association canadienne d’acoustique.

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Références :

Berryman, Tom. (2005). « Réapprendre à habiter ici et entre nous : une éducation centrée sur les lieux et la communauté ». Éducation relative à l'environnement Regards – Recherches – Réflexions, 5. [En ligne] http://journals.openedition.org/ere/4200

 Conseil des arts du Canada. https://conseildesarts.ca/financement/subventions/guide/presenter-une-demande-de-subvention/champs-de-pratique

 Freychet, Antoine. (2022). Démarches artistiques et préoccupations écologiques. L’écoute dans l’écologie sonore. Paris : L’Harmattan.

 Ingold, Tim. (2012). « Culture, nature et environnement ». Tracés. Revue de Sciences humaines, 22. [En ligne]http://journals.openedition.org/traces/5470

 Kihm, C. (2020). Art sonore ou art d’écouter ? Circuit, 30(1), 25–39.

 Morel, M. (2013). Réflexions d’enseignantes du primaire autour d’une oeuvre d’art contemporain comme moyen d’éco-sensibilisation des élèves. McGill Journal of Education / Revue des sciences de l'éducation de McGill, 48(1), 223–242. https://doi.org/10.7202/1018410ar 

 Versailles, A. (2023). « L’écoute poétique du monde » dans L’acte artistique soutenable. [Colloque international]. Cranelab: Millery https://cranelab.files.wordpress.com/2023/12/cranelab2023_colloque-actes-1.pdf