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Appels à contributions
L'implicite dans le récit et le discours (Casablanca, Maroc)

L'implicite dans le récit et le discours (Casablanca, Maroc)

Publié le par Marc Escola (Source : Lahcen Ouasmi)

Université Hassan II de Casablanca

Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Ben M’sik Casablanca

Laboratoire Langues, Littératures et Communication

Groupe de Recherche en linguistique, Communication et médias

Appel à contributions pour un ouvrage collectif

L’Implicite dans le récit et le discours

Qu’il s’agisse d’une oralité ou d’une écriture, Que ce soit dans un type de récit ou de discours, l’implicite se présente comme un procédé rhétorique qui laisse entendre les idées de la voix énonciatrice, sans les dire explicitement. C’est un outil puissant qui peut être utilisé pour créer des effets de sens variés dans l’énoncé tel que : suspense, ambiguïté, humour, humeur, ton, manipulation, implicature et autres. L’implicite se démarque souvent dans toute production humaine, voire divine (cas du texte sacré), à travers des omissions ou des ellipses, des allusions, des sous-entendus, des non-dits, etc. 

Le Nouveau Petit Robert (2006, p. 1287) définit l'implicite en ces termes : «qui est virtuellement contenu dans une proposition, un fait sans être formellement exprimé, et peut en être tiré par déduction, induction ». Dominique Maingueneau, (Les termes clés de l’analyse du discours, 1996, p. 47) explique cette notion de l'implicite en affirmant qu' « on peut tirer d’un énoncé des contenus qui ne constituent pas en principe l’objet véritable de l’énonciation mais qui apparaissent à travers les contenus explicites. C’est le domaine de l’implicite ». Il s’agit donc, des indices et des idées secondaires, en arrière-plan, qui jettent plus de lumière sur la signification de l’énoncé.

Dans la logique de la théorie de réception, l’implicite est reformulé intentionnellement sans que le récepteur surprenne cette immense présence du non-dit dans l’énoncé. L’émetteur se voit, souvent, comme cette instance qui ne veut pas assumer la responsabilité d'avoir dit. Ceci lui permettra aussi, de se dispenser des répétitions monotones qui remplissent toute production, ou d’éviter de tenir un discours tabou. Dans une dimension interculturelle, pour déchiffrer l'implicite, le récepteur se trouve obligé de prendre conscience des spécificités culturelles de l’émetteur et du contexte référentiel de l’énoncé, vu qu’il s’agira toujours des codes sociaux et des visions subjectives.

Très présent dans des formes linguistiques et littéraires, discursives ou narratives, l’implicite est un phénomène cognitif complexe qui s’étend vers d’autres champs de recherche comme : La psychologie, les sciences de la communication et de l’information, la cognition. Il comble cette partie du vide nuancé chez le lectorat-récepteur d’un récit ou d’un discours et il est souvent interprété inconsciemment au niveau de la réception, ce qui rend difficile la compréhension des processus cognitifs impliqués par l’instance énonciatrice. Une meilleure appréhension des mécanismes cognitifs sous-jacents pourrait, alors, contribuer à une meilleure compréhension de la cognition humaine, en particulier des processus d'inférence et de déduction.

D’un point de vue sémiotique, un signe n’est pas forcément linguistique (les langues), il est aussi non-linguistique (couleurs, images, odeurs, icones, symboles, symptômes, etc.) et l’implicite persiste au niveau de l’émission/réception de toute signification pour vêtir ces deux types

En linguistique, les études se sont concentrées sur la description des différentes formes d'implicite et sur les mécanismes cognitifs qui permettent leur interprétation. La facilité d'interprétation des sous-entendus est liée à la proximité sémantique entre les mots qui les expriment et ceux qui sont sous-entendus.

En littérature, les recherches se sont penchées vers l’étude de la dimension sémantique de l'implicite dans la création de sens et d'effets esthétiques. L'implicite se présente comme procédé fortement expressif, qui peut être utilisé pour créer des effets visés par l’auteur, ce qui permet au lecteur de s'impliquer davantage dans l'histoire.

En psychologie et en sciences de l’information et de la communication, on se focalise, surtout, sur les processus cognitifs de l'implicite qui peuvent être utilisés pour influencer les comportements et les attitudes de manière subtile, ce qui ouvre le chemin à des implications pragmatiques dans de nombreux domaines, tels que la publicité, la politique, l'éducation et les médias. L'étude de l'implicite peut donc contribuer à une meilleure compréhension des mécanismes qui sous-tendent les comportements et les attitudes, en particulier des processus d'influence sociale et de persuasion.

Axes de réflexion :

Les contributions pourront s'inscrire dans les axes de réflexion suivants, mais d'autres propositions seront également acceptées, après avoir été examinées :

Axe 1 : Formes discursives et narratives de l’implicite

Axe 2 : Implicite et genre d’écriture (oralité, féminisme, confessions, journal…)

Axe 3 : Effets de sens de l’implicite et dimension sémantico-pragmatique 

Axe 4 : L’implicite dans différentes cultures et multiculturalisme  

Axe 5 : L’implicite dans le discours numérique (humoristique, politique,   journalistique…)

Axe 6 : Traduction et Interprétation de l’implicite

Axe 7: Usage et fonction de l'implicite dans les interactions sociales 

Modalités de soumission

Les résumés doivent être rédigés en français avec un maximum de 300 mots au format WORD et envoyés à l’adresse : laboratoire.lalico@gmail.com

Références bibliographiques :

Armengaud, F., La pragmatique, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », 1985.

Austin, J. L., Quand dire, c’est faire (1962), trad. fr. G. Lane, postface de F. Récanati, Paris, Seuil, 1991 (1970).

Benveniste, E., Problèmes de linguistique générale, vol. I, Paris, Gallimard, 1966

Bourdieu, P., Langage et pouvoir symbolique (1991), Paris, Seuil, 2001.

Chomsky, N., Langue Linguistique Politique : dialogues avec Mitsou Ronat, trad. fr. M. Ronat, Paris, Flammarion, 1977.

Ducrot, O., Dire et ne pas dire. Principes de sémantique linguistique, Paris, Collection Savoir, 1972, Hermann, 1991 (3e édition).

Fish, S., Quand lire, c’est faire : l’autorité des communautés interprétatives, trad. fr. E. Dobenesque, Paris, Les prairies ordinaires, 2007.

Frege, G., Ecrits logiques et philosophiques, trad. fr. C. Imbert, Paris, Seuil, 1971.

Kerbrat-Orecchioni, C., Les actes de langage dans le discours : théorie et fonctionnement, Nathan Université, 2001.

Kerbrat-Orecchioni, C., L’implicite (1986), Paris, A. Colin, 1998.

Kripke, S., La logique des noms propres (1980), trad. fr. P. Jacob et F. Recanati, Paris, Minuit, 1982. 

Laplace, C., Théorie du langage et théorie de la traduction, Paris, Didier Edition, 1994.

Lederer, M. et Seleskovitch, D., Interpréter pour traduire, Paris, Didier Edition, 1984.

Lederer, M. et Seleskovitch, D., La traduction aujourd'hui, le : modèle interprétatif, Paris, Hachette, 1984.

Maingueneau, D., Initiation aux méthodes de l’analyse du discours, Paris, Hachette, 1976.

Recanati, F., La transparence et l’énonciation : pour introduire à la pragmatique, Paris, Seuil, 1979.

Calendrier

Date limite de soumission des résumés : 29 février 2024.

Notification des décisions : 15 mars 2024.

Date limite de soumission des articles complets : 31 Août 2024.

Notification et retour des évaluations avec lettre de décision : 31 octobre 2024.

Publication de l'ouvrage : début 2025.

Coordonnateurs du projet : Omar Elbalaoui et Lahcen Ouasmi

Comité scientifique :

Ilyas Zellou (Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Mohammedia)

Khalil Mgharfaoui (Faculté des Lettres et des Sciences Humaines - El Jadida) 

Abdelmajid Jahfa (Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Ben M’sik) 

Adil El Madhi (Faculté des Lettres et des Sciences Humaines - Agadir)

Abdelkader Sabil (Faculté des Langues, Arts et Sciences Humaines - Settat)

Bouchra Berrada Faculté des Sciences Dhar El Mehraz Fès)

Abdelhak Mounir (Faculté des Lettres et des Sciences Humaines - Agadir)

Latifa Idrissi (Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Ben M’sik)

Nadia Kaaouas (Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Ain Chock)

Abdelmajid Mekayssi (Faculté des Lettres et des Sciences Humaines - Rabat)

Omar Elbalaoui (Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Ben M’sik)

Wafae Idrissi Aydi (Faculté des Sciences Dhar El Mehraz Fès)

Abdelmajid Aboutarik (Faculté des Lettres et des Sciences Humaines - Agadir)

Khalid Rizk (Faculté des Lettres et des Sciences Humaines - Kénitra)

Nadia Ouachene (Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Ben M’sik)

Ahmed Bououd (Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Ain Chock)

Rahma Barbara (Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Dhar El Mehraz)

Abdellaziz Belkaz (Faculté des Langues, Arts et Sciences Humaines - Agadir)

Houda Chraibi (Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Ben M’sik) 

Rochdi El Manira (Faculté des Lettres et des Sciences Humaines - Agadir)

Aicha Barkaoui (Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Ain Chock)

Lahcen Ouasmi (Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Ben M’sik)

Mokhtar El Maouhal (Faculté des Lettres et des Sciences Humaines - Agadir)

Brahim El Harfi (Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Ben M’sik)