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Vin(s) et vignoble(s) dans la culture méditerranéenne. Histoire, archéologie et Patrimoine (Jendouba, Tunisie), en hommage au Professeur Ridha ben Rejeb

Vin(s) et vignoble(s) dans la culture méditerranéenne. Histoire, archéologie et Patrimoine (Jendouba, Tunisie), en hommage au Professeur Ridha ben Rejeb

Publié le par Eloïse Bidegorry (Source : Narjess Saidi d'Outreligne)

 « Vin(s) et vignoble(s) dans la culture méditerranéenne. Histoire, archéologie et Patrimoine »

Les 8, 9 et 10 octobre 2024

Le vin, nectar des dieux. 

Tout comme l’huile d’olive, le vin est dans le monde méditerranéen, comme partout ailleurs, un produit qui intéresse et les hommes et les divinités. Connu dans le Bassin méditerranéen depuis la plus haute Antiquité, le vin est attesté en Afrique du Nord (depuis les Carthaginois), en Egypte ancienne, en Aquitaine, dans les Gaules, en Grèce, en Italie et au Proche-Orient.

Mentionnés dans les sources littéraires, les inscriptions (grecques, latines et puniques) qu’elles soient publiques ou privées, les livres des chroniqueurs arabes, les documents d’archives, dans des tableaux de mosaïque, le vin et les champs de vignobles ont attiré l’attention des chercheurs en Histoire (toutes disciplines confondues), des spécialistes en Archéologie et ceux du Patrimoine (matériel et immatériel).

Depuis le XIXe siècle, les fouilles archéologiques, partout dans le monde méditerranéen, ont mis à jour des restes de pressoirs à vin et des amphores destinées à l’exportation de ce produit.  Quant aux découvertes les plus récentes, elles ont été faites par les chercheurs en Archéo-botanique : ils ont trouvé les restes de grains de vignobles, anciens de plusieurs millénaires.

La littérature, de son côté, s’en inspire sans retenue. Ce breuvage acquiert une dimension spirituelle , selon une définition de Gaston Bachelard, « Qu'est-ce que le vin ? », dit-il, « C'est un corps vivant où se tiennent en équilibre les "esprits" les plus divers, les esprits volants et les esprits pondérés, conjonction d'un ciel et d'un terroir». Charles Baudelaire s’en saisit pour fuir la médiocrité humaine et s’envoler au-delà des confins terrestres, vers les horizons illimités du rêve : « Sans mors, sans éperon, sans bride, partons à cheval sur le vin pour un ciel féerique et divin ! Nous fuirons sans repos ni trêve, vers le paradis de mes rêves ! ».

Au niveau culinaire, le vin impose sa place et son rituel, il gagne en saveur et en spiritualité, pense Alexandre Dumas, il est, pour lui, « la partie intellectuelle d'un repas. Les viandes et les légumes n'en sont que la partie matérielle». Pour Marcel Aymé, cette denrée devient vitale : « On peut ne pas aimer les carottes, les salsifis, la peau du lait cuit. Mais le vin ! », s’étonne-t-il, « Autant voudrait-on détester l'air qu'on respire, puisque l'un et l'autre sont également indispensables».

Aujourd’hui, marier les mets et les vins en gastronomie devient un art et un signe de distinction : c’est une invitation non pas à s’en « enivrer » sans mesure, mais à une consommation en fin gourmet, ce qu’atteste Rabelais quand il affirme « Et ici nous maintenons que ce n'est pas rire qui est le propre de l'homme, mais boire ; je ne dis pas boire simplement et absolument, car aussi bien les bêtes boivent ; je dis boire du vin bon et frais ».  

Avec Louis Pasteur, on accède à un plus haut degré et on plane dans la méditation « Il y a plus de philosophie dans une bouteille de vin que dans tous les livres », C’est d’un tel cocktail de plaisir, de rêve, d’extase, de philosophie et de sagesse que naîtra la promesse d’une révélation. 

 Ces vertus illimitées ont fait que le vin, comme thématique de recherche scientifique, n’a pas cessé d’être abordé sans pour autant être épuisé ; il demeure toujours à la page et  appelle à scruter des horizons encore inexplorés. 

Cette rencontre trounera autour des axes suivants :

- La viticulture à travers les âges dans le monde méditerranéen,

- Le vin dans les sources littéraires,

- Le vin dans les sources archéologiques (mosaïques, inscriptions, céramiques, etc.),

- Le vin et la religion,

- Le vin et la société,

- Vin et gastronomie, art culinaire,

- Vin et patrimoine, etc.  

Modalités de participation

Les propositions de contributions sont à adresser pour le 1 juillet 2024 à isshjendouba2022@gmail.com">isshjendouba2022@gmail.com. Les personnes intéressées devront soumettre, en fichier attaché word (Times, police 12, marge 2,5, interligne 1), un projet d'une page comprenant : les coordonnées de l'auteur (statut professionnel, établissement, adresse électronique), ainsi que les informations relatives à la communication proposée (son titre, un résumé de 500 mots, une bibliographie de 5 titres maximum et une liste de 5 mots clés).

Une réponse sera envoyée aux contributeurs le 25 juillet 2024, pour une remise des textes définitifs des communications le 5 septembre 2024. 

Les textes sélectionnés, après une double évaluation anonyme du comité scientifique, seront publiés dans les actes du colloque.

Langues de participation : Français, Anglais, Arabe.

Bibliographie non exhaustive 

- Brun J.-P. (1994), « La viticulture antique en Provence », Gallia, 58, p. 69-89.

-  Barberan S. et alii (2013), « Le vin dans les pratiques funéraires du Midi de la Gaule aux IIe-Ier siècles av. J.-C. : l’exemple de la tombe du Mas Vigier à Nîmes (Gard) », dans Itinéraires des vins romains en Gaule IIIe-Ier siècles avant J.-C. confrontation de faciès. Actes du colloque européen organisé par l’UMR 5140 du CNRS Lattes, 30 janvier-2 février 2007, Lattes, 2013, p. 535-563.

- Chadefaud C. (2008), « Vigne, viticulture et vinification : traditions et savoir-faire dans l’Égypte ancienne de l’époque des pyramides à l’Empire romain », dans La vigne en Méditerranée occidentale. Actes du 128e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, « Relations, échanges et coopération en Méditerranée », Bastia, 2003, Paris, p. 32-46. 

- Desbat A. et Savay-Guerraz H. (1990), « Note sur la découverte d’amphores Dressel 2/4 italiques, tardives, à Saint-Romain-en-Gal (Rhône) », Gallia, 47, p. 203-213.

- Guermès S. (1997), Le vin et l’encre, Bordeaux, Mollat.

- Hesnard A. (1999), « Claudius Claudianus cl. vir, propriétaire viticole campanien et navicularius Alexandrin », Pallas, 50, p. 11-26.

- Juggery M. (2016), Musique, littérature et œnologie : une trilogie attrayante, éd., Le Creusot.

- Landry Chr. (2019), « Du vin antique sur un versant haut-savoyard ? Le vignoble et le pressoir de Versoie à Thonon-les-Bains », Des ressources et des hommes en montagne, Paris.

- Lapaque S. (1999), Triomphe de Dionysos, Actes Sud.

- Le Gris M. (2000), Dionysos crucifié, Syllepse, 2000.

- Marimon Ribas P. (2005), « Comercio de vino entre el litoral peninsular de la Hispania Tarraconensis y las Insulae Baliares: evolución y coyuntura socioeconómica », XXIII Jornades d’Estudis Històrics Locals, p. 201-215.

- Panella Cl. et Tchernia A. (1995), « Produits agricoles transportés en amphores : l’huile et surtout le vin », L’Italie d’Auguste à Dioclétien. Actes du colloque international de Rome (25-28 mars 1992), Rome, p. 145-165.

- Peña Cervantes Y. (2013), « La production du vin et de l’huile en Hispanie romaine », L’ Archéologue, 126, juin-juillet-août, p. 1-9.

- Pieri D. (2007), « Les centres de production d’amphores en Méditerranée orientale durant l’Antiquité tardive : quelques remarques », dans Late Roman Coarse Wares, Cooking Wares and Amphorae in the Mediterranean : Archaeology and Archaeometry, M. Bonifay et J.-C. Tréglia (éd.), p. 611-625.

- Pimenta Gonçalves L.-C. (2021), « Représentations croisées du vin et de l’alcool chez Davodeau et Kundera », Carnets, n°21.

 - Po Li (2005), Eloge de l’ivresse, Moundareen.

- Poux M. et alii (2011), « Le « vin du Triumvir » à Lyon. Témoignages archéologiques et littéraires d’une production de vin sur le territoire colonial de Lugdunum », Gallia, 68-1, p. 13-91.

- Prat M. (2001), La vigne et le vin dans la littérature moderne et contemporaine, Bordeaux, EÎDOLON.

Organisme organisateur

L’Institut Supérieur des Sciences Humaines de Jendouba, son Département de Français, et ses laboratoires de Recherche « Langues, Discours et Cultures, ISSHJ », « Echanges Maghreb-Afrique-Europe, FLAHM ». 

 Comité scientifique

Abbassi Ali, (Université de la Manouba)

Abid Mohammed, (Université de la Manouba)

Amdouni Hassène, (Université de Jendouba)

Araar Mourad, (Université de la Manouba)

Béji Ben Hmid Salwa, (Université de Sousse)

Ben Henda Badreddine, (Université Tunis el Manar)

Chagraoui Mohamed, (Université Tunis el Manar)

Corbier Mireille, (L’Année Épigraphique. CNRS, Paris)

Gharbi Mohamed Lazhar, (Université de la Manouba)

Landry Christophe, (INRAP Auvergne-Rhône-Alpes)

Saidi Narjess, (Université de Jendouba)

Sayadi Abderrazak, (Université de Kairouan)

Taher Mohamed, (Université de Tunis).

Comité d'organisation

Abidli Mongia, (Université de Jendouba)

Arfaoui Sihem, (Université de Jendouba)

Away Achweq, (Université de Jendouba)

Ben Essid Aymen, (Université de Jendouba) 

Ben Rejeb Ridha, (Université de la Manouba)

Bousselmi Mariem, (Université de Jendouba)

Brahim Afef, (Université de Jendouba) 

Brik Wafa, (Université de Jendouba)

Chaouchi Mejdi, (Université de Jendouba)

Dhouioui Mourad, (Université de Jendouba)

Hamdi Samia, (Université de Jendouba)

Hamed Khaoula, (Université de Jendouba)

Herzi Sabrine, (Université de Jendouba)

Fadhel Heni, (Université de Jendouba)

Jammoussi Dalenda, (Université de Jendouba)

Jouini Samia, (Université de la Manouba)

Kalai Lassaad, (Université de Carthage)

Konstantini Nadia, (Université de Jendouba)

Mohsni Arij, (Université de Jendouba)

Ochi Hajer, (Université de Jendouba)

Souissi Skander (Université de Jendouba)

Torâa Karama, (Université de Jendouba).