En novembre dernier, le Centre Flaubert de l'Université de Rouen achevait son monumental chantier : la mise en ligne libre et gratuite des 4450 lettres de Flaubert, dont une centaine de lettres inédites par rapport à l’édition de la Pléiade. Les textes en ont été établis en repartant des manuscrits. En face de la transcription apparaît l’image de l’autographe quand elle est disponible. Le corpus peut être interrogé de différentes manières: par ordre chronologique, par destinataire (272 correspondants), par lieu de rédaction (Flaubert est à Croisset, à Paris ou dans 67 autres lieux…) ou par lieu de conservation. La correspondance est accompagnée d’un itinéraire du voyage en Orient, avec une chronologie et des cartes et un index des noms propres. L’index thématique, en cours d’élaboration, affiche les passages des lettres selon 120 thèmes, qui abordent les aspects divers de Flaubert, l’homme et l’écrivain. On trouvera par exemple tout ce qui concerne sa santé, sa conception du style ou la genèse de ses œuvres...

L'équipe Flaubert de l'Institut des Textes et Manuscrits modernes vient de mettre en ligne les premiers éléments d'une base iconographique consacrée à Flaubert, selon une démarche qui part des textes et des dossiers de genèse de Flaubert vers les images. La base "Flaubert et le pouvoir des images" comprend notamment une importante iconographie relative au premier chapitre de la troisième partie de L'Éducation sentimentale et donc relative à l'histoire de la Révolution de 1848. Cette iconothèque est le fruit d'un programme de recherche franco-allemand qui vise à explorer les relations de Flaubert et de ses écrits à l'image – prise dans toute son ampleur sémantique : image visuelle, image mentale, image verbale –, ainsi que la relation de l'écrivain à l'imagerie du XIX^e siècle, aux sources iconographiques de son imaginaire et de son écriture (brouillons, texte définitif), et aux nouvelles techniques de l'image. Le projet est de mettre au jour les composantes d'une théorie et d'une esthétique flaubertiennes de l'image. — Rappelons au passage la récente mise en ligne par l'Université de Rouen des 4450 lettres de Flaubert, dont une centaine inédite en regard de l'édition de La Pléiade.

(Illustr. : 24 février 1848 cinq heures du soir, Anonnyme)

S'il paraît évident que seule une partie d'un ensemble qu'on pourrait appeler le théâtralisable est théâtralisée, il peut sembler étonnant qu'une partie seulement du théâtralisé soit théâtralisable. S'il est clair que les conditions du théâtre existent comme des réalités qui conditionnent une pratique, que faire de leur existence comme représentations, c'est-à-dire comme idée, image et désir ? S'il semble a priori justifié de poser le processus de l'adaptation théâtrale comme étant linéaire, partant de l'objet à adapter et arrivant à l'objet tel que théâtralisé, ne pourrait-on penser ce processus comme circulaire ? Telles sont quelques-unes des questions débattues dans le projet Les Conditions du théâtre. Issu d'un appel à contributions lancé par Fabula à l'été 2015 et travaillé à l'occasion d'un colloque au printemps 2017 à l'Université de Lausanne, il trouve son aboutissement dans la publication simultanée de trois numéros de revue formant triptyque : Fabula-LhT, n°19, Les Conditions du théâtre : le théâtralisable et le théâtralisé ; Acta Litt&Arts, n°4, Les Conditions du théâtre : la théâtralisation ; Acta fabula, vol.18, n°8, Les Conditions du théâtre : un état de la recherche, dossier n°47. Supervisé par Romain Bionda, l'ensemble réunit 25 chercheurs et 27 articles.

Le blog Gallica met à la disposition de tous des dossiers thématiques richement illustrés qui se parcourent comme des magazines ou de petites expositions virtuelles. À l'affiche de l'automne : Les Carnets de Gustave Flaubert, trente carnets de voyage et de travail conservés à la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris, jusqu'ici accessibles aux seuls initiés et désormais numérisés, qui viennent rejoindre la très riche série Flaubert dans tous ses états ; Paris en images, pour continuer à faire de la capitale "la grande salle de lecture d’une bibliothèque que traverse la Seine", selon le vœu de Walter Benjamin ; ou encore un nouveau volet de la série Romanciers populaires du XIXe s., consacré à Xavier de Montépin, l'un des feuilletonistes les plus célèbres et le promoteur du « roman de la victime », dont son roman le plus célèbre, La Porteuse de pain, reste l’archétype.