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Viatica, n°5, mars 2018 :

Viatica, n°5, mars 2018 : "Le carnet de voyage : permanence, transformations, légitimation"

Publié le par Université de Lausanne (Source : Benjamin Ducher)

Référence bibliographique : Viatica, n°5, mars 2018 : "Le carnet de voyage : permanence, transformations, légitimation", Presses Universitaires Blaise Pascal, 2018. EAN13 : 22750827.

 

Viatica, Le carnet de voyage : permanence, transformations, légitimation (n° 5),

Presses universitaires Blaise Pascal, mars 2018.

ISSN : 2275-0827

 

 

Pas de meilleur endroit que le Rendez-vous du Carnet de voyage de Clermont-Ferrand pour organiser une réflexion collective, d'ordre historique et typologique, sur un objet qui connaît actuellement une réelle fortune éditoriale et suscite l'engouement du grand public : avec 80 carnettistes exposant leurs réalisations, une librairie éphémère rassemblant des centaines de titres relevant du carnet de voyage ou de la littérature viatique en général, près de 20 000 visiteurs, cet événement, qui en était cette année à sa 18e édition, atteste de la popularité croissante du carnet de voyage.

 

Sommaire :

DOSSIER

Des carnets de voyage au Moyen Âge ?

Christine GADRAT-OUERFELLI

Les formes que prennent au Moyen Âge les textes que l'on peut qualifier de « récits de voyage » déroutent facilement le lecteur moderne, tant elles sont éloignées de ce que l'on trouve de nos jours sous cette appellation, qui constitue un genre littéraire à part entière, généralement rangé dans un rayon bien identifié des librairies.

Enquête aux origines du carnet de voyage : De quelques manuscrits de voyage au Proche-Orient (XVIe siècle)

Marie-Christine GOMEZ-GÉRAUD

Explorer le carnet de voyage depuis l'horizon des récits de voyage manuscrits à l'aube de la modernité relève du défi épistémologique. Mais, tout chercheur le sait, il y a dans sa démarche une part d'imprudence, d'avancée en eau trouble, de consentement à s'enfoncer dans des terræ incognitæ, larges espaces à défricher et à organiser en vue de comprendre des phénomènes de perception et de représentation du monde.

Le carnet de voyage au XVIIe siècle : du terme de négoce au calligramme

Sylvie REQUEMORA-GROS

Réfléchir sur la notion de carnet de voyage dans une perspective de généalogie amène à interroger le manuscrit de voyage. Au XVIIe siècle, le « carnet » relève du négoce et des comptes, il est un « Petit livre où un Marchand tient un compte de tout ce qu'il doit, et où il marque le temps où il faut qu'il paye, afin de tenir de l'argent prêt » (Thomas Corneille, Le Dictionnaire des Arts et des Sciences, 1694).

Comment lire le carnet de voyage scientifique au XVIIIe siècle ?

Nathalie VUILLEMIN

En ouverture d'un article désormais classique sur le voyage naturaliste au XVIIIe siècle, Marie-Noëlle Bourguet met en évidence l'importance de la dimension matérielle des résultats du voyage : « journal de route, carte, dessin, herbier, collection de pierres, spécimens d'animaux et de plantes » sont autant d'objets « destinés à attester de la réalité [sic] du voyage accompli et à figurer les terres visitées [...]. Sans traces matérielles, le voyage s'efface. Presque, il n'existe pas. »

Le carnet du Voyage en Égypte de Fromentin (1869) : un atelier de peintre ?

Guy BARTHÈLEMY

En 1869, Fromentin fait partie de la cohorte des officiels et des artistes français invités à l'inauguration du Canal de Suez. Pour cet homme dont la carrière de peintre et d'écrivain (d'écrivain surtout) a été très largement déterminée par ses trois séjours algériens (entre 1846 et 1853), c'est l'occasion de voir un autre Orient et d'en ramener de la matière pour son travail.

Lire deux carnets de voyage du XXe siècle : Michel Vieuchange et Raymond Maufrais

Gilles LOUŸS

Depuis quand et pourquoi publie-t-on des carnets de voyage ? Au XXe siècle, en France, la réponse semble évidente : en raison de la notoriété de leur auteur, qui seule suscite l'intérêt des éditeurs pour des documents a priori non élaborés d'un point de vue littéraire, mais qui ont de la légitimité à être publiés, compte tenu de la personnalité de leur auteur.

Du carnet de route aux carnets de retour : la genèse de L'Usage du monde

Raphaël PIGUET

Le fonds Nicolas Bouvier, conservé à la Bibliothèque de Genève, rassemble l'essentiel des papiers et des notes de l'écrivain, pièces pour la plupart manuscrites entrées par voie d'achat en 1997, du vivant de l'auteur qui tenait par ce geste à exprimer son attachement à la Bibliothèque et à sa ville. Ce premier versement d'archives a été complété par sa veuve, Éliane Bouvier, jusqu'en 2017.

Le carnet de voyage aujourd'hui

Le texte qui suit est une transcription de la table ronde qui s'est tenue dans le cadre du Rendez-vous du carnet de voyage de Clermont-Ferrand et à l'issue du colloque organisé à l'initiative de Gilles Louÿs : « Le carnet de voyage. Permanence, transformations, légitimation » (17 et 18 novembre 2017). Cette manifestation, qui entendait aborder l'objet et la pratique du carnet de voyage sur la longue durée, devait logiquement s'ouvrir à des œuvres contemporaines qui usent de nouveaux médiums.

VARIA

Le récit de voyage romantique : L'Angleterre, l'Allemagne et la Scandinavie comparées au cas unique de la France

Christopher W. THOMPSON

Existe-t-il un récit de voyage romantique que l'histoire de la littérature devrait consacrer comme tel ? Il est désormais permis d'en douter, et ce pour deux raisons. D'une part, parce que d'excellentes études sur le voyage et sur le romantisme ont souligné à quel point nombre de récits de voyage de la fin des dix-huitième et dix-neuvième siècles, loin d'être romantiques, s'inscrivent plutôt dans la lignée des ouvrages des Lumières qui visaient surtout à apporter aux lecteurs des informations pratiques sur le monde. D'autre part, parce que de telles études font appel à diverses sources publiées et manuscrites sans réellement prendre le soin de distinguer, au sein de cet ensemble, les récits de voyages faisant au moins la longueur d'une nouvelle et publiés de leur vivant par des auteurs romantiques.

Le rôle de la mémoire et de la souffrance dans la pratique de l'art en voyage. L'exemple des peintres voyageurs en Amérique latine au XIXe siècle

Lucile MAGNIN

Au cours de la première moitié du XIXe siècle, de nombreux artistes européens voyagèrent en Amérique Latine. Johann Moritz Rugendas, Léon Pallière ou Auguste Borget par exemple, figurent parmi ces peintres qui quittèrent leur pays natal et le confort de leur atelier pour s'aventurer sur des terres inconnues et dessiner autant que possible tout ce qu'ils découvraient, nous transmettant un important témoignage de ce à quoi ressemblait l'Amérique latine au XIXe siècle.

Étude comparative des récits de voyage de Marcel et Jane Dieulafoy en Perse

Fanny VAUCHER

Cet article propose une étude comparative des textes de Marcel Dieulafoy, L'Art Antique de la Perse : Achéménides, Parthes, Sassanides et de Jane Dieulafoy La Perse, la Chaldée et la Susiane, ayant tous deux pour sujet leur voyage en Perse en 1881-1882 et, plus particulièrement, les fouilles archéologiques menées sur place.

À bord du Vanadis. L'horizon méditerranéen d'Edith Wharton

Nicolas BOURGUINAT

Longtemps avant de devenir la célèbre romancière que l'on connaît, Edith Wharton effectua pendant sa jeunesse une croisière méditerranéenne. Au moment du départ, en 1888, la jeune femme était âgée de vingt-cinq ans seulement. L'épisode resta longtemps assez anecdotique dans sa biographie jusqu'à ce que, à l'orée des années 1990, le manuscrit de ce voyage maritime soit exhumé, un peu par hasard, à la bibliothèque municipale d'Hyères où il se trouvait probablement depuis la mort de l'écrivaine en 1937.

Le regard porté sur les prostituées en Algérie, un modèle de domination occidental ? L'exemple de l'apparition des « Ouled-Naïl » chez Fromentin, Maupassant et Gide

Patrick AUROUSSEAU

Cet article a pour but de retracer la généalogie d'un « personnage » très courant de la relation de voyage des écrivains français en Algérie à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle, la danseuse ou prostituée issue de l'ethnie dite des Ouled-Naïl.

Les « lieux communs » du photographe voyageur

Danièle MÉAUX

Les « lieux communs » sont des formes d'énoncés de nos jours fortement décriées. À travers eux, se trouve stigmatisée la réceptivité du locuteur moyen aux représentations dominantes, répandues dans la société par le bouche-à-oreille mais surtout par les médias de masse [...].

ART DE VOYAGER

Présentation

Qu'est-ce que voyager ? Une manière de se déplacer ? d'appréhender le monde ? Une entreprise de connaissance, qu'il faut mener avec sérieux ? Un art de vivre, qu'il faut envisager avec l'œil d'un philosophe ?

Partir : pour quoi faire ? De quelques « méthodes » et « arts de voyager » aux XVIe et XVIIe siècles

Alain GUYOT, Francine-Dominique LIECHTENHAN

Le XVIe siècle voit éclater peu à peu les frontières de l'ancien monde. Quelles que soient les préventions de l'Église romaine à leur égard, les travaux de Copernic, Kepler et Galilée imposent lentement dans les esprits le système héliocentrique.

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