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Colloque Jeunes Chercheurs :

Colloque Jeunes Chercheurs : "Tummy Trouble : Le ventre dans la littérature, la philosophie et la culture française et francophone." (Londres)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Rebecca Rosenberg)

Tummy Trouble : Le ventre dans la littérature, la philosophie et la culture française et francophone.

Colloque international de l’Université de Londres pour jeunes chercheuses/eurs en études francophones,

Samedi 10 novembre 2018 à l’IMLR, Londres (Salle 243 ; 09h-18h)

 

PRÉSENTATION

Séance plénière : Dr Manon Mathias, Maître de Conférences, Université de Glasgow

« Dis-moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu es. » Brillat-Savarin, Aphorism IV, Physiologie du gout (1825)

Depuis l’interjection gênante de hoquet d’Aristophane lors du discours Le Banquet de Platon, nous lions nos entrailles à des sentiments de perplexité et d’anti-rationalité dans le canon occidental littéraire et philosophique. Les brûlures d’estomac, les rots, les vomissements, l’indigestion, le syndrome du côlon irritable, la diarrhée, la constipation, la flatulence et l’embonpoint : toutes ces afflictions se configurent comme des signes honteux de l’échec corporel, moral et social. La consommation, pourtant, est l’un des plus grands plaisirs de la vie ; la nourriture est une partie intégrale de l’identité culturelle ; et le ventre se considère comme le lieu primordial de nos émotions et nos instincts : le moment venu, il faut avoir de l’estomac…Que faire de ces contradictions ?

Le ventre retrace une lignée littéraire impressionnante : les festins hédonistes de la légende arthurienne ; les farces de la fin du Moyen Age qui se fascinent par la potentialité comique de l’indigestion ; La Physiologie du goût (1825) par Brillat-Savarin ; le spleen littéraire de Baudelaire ; les bourgeois qui s’empiffrent (soit de nourriture, soit de poison) dans Madame Bovary (1857), La Nausée (1938) de Sartre ; la jouissance et l’excrétion dans l’œuvre de Bataille ; pour ne donner que quelques exemples. Pourquoi ce lieu corporel est-il tellement riche pour des allégories littéraires ? Pourquoi constitue-t-il une métaphore tellement puissante, émotionnelle, et morale, dans la littérature et la philosophie ?

Nous devons également considérer les interprétations genrées : la théorie kristévienne de la matéralité et l’abject du corps féminin ; les représentations de femmes qui mangent ou qui s’affament dans l’œuvre nothombien ; et plus récemment, le film d’horreur cannibaliste Grave (2016) de Julia Ducournau, ou l’autobiographie On ne naît pas grosse (2017) de Gabrielle Deydier qui offrent de nouveaux moyens pour transpercer des normes sociales qui règlent les corps et les appétits féminins.

Le ventre peut être incontrôlable, imprévisible et désordonné. Il partage un lien puissant et intime avec le cerveau, comme le constatent des études scientifiques récentes portant sur l’axe cérébral de l’intestin. L’anxiété, les phobies et les traumas communiquent avec le ventre. Pourquoi essayons-nous de le contrôler ? Quelle est la signifiance morale et politique de nos efforts pour le contrôler ? Pouvons-nous démystifier le ventre comme sujet et comme outil de honte et de discipline ?

 

COMMUNICATIONS

Passons au dessert….nous cherchons des communications en français ou en anglais et d’une durée de 20 minutes qui portent, entre autres, sur les thèmes suivants :

  • ‘Tummy trouble’ / troubles de ventre : la honte, la douleur et le dégoût
  • ‘Follow your gut’ / suivre l’instinct
  • La sensualité et le goût
  • La nourriture et la culture
  • L’appétit et le désir
  • Manger / ne pas manger / mal manger
  • L’intestin, l’indigestion et la défécation
  • (Avoir) des tripes / avoir de l’estomac
  • Les entrailles physiques et figuratives
  • ‘Toilet Humour’ / humour scatologique
  • La consommation comme métaphore : digérer le texte
  • Les maladies mentales et les somas du ventre 
  • L’estomac noué / avoir la boule au ventre
  • Les viscères et le viscéral

Nous invitons les jeunes chercheuses/eurs à envoyer leur proposition de communication de 250-300 mots (rédigée en français ou en anglais) par courriel à tummytrouble2018@gmail.com avant le 24 septembre 2018. Nous invitons des propositions interdisciplinaires provenant des domaines suivants : la littérature, la philosophie, le cinéma, l’art plastique, la bande dessinée, l’histoire, la sociologie, l’histoire d’art, la théorie critique, et les ‘medical humanities’.

Organisatrices : Sophie Eager (KCL), Joey Hornsby (KCL), and Rebecca Rosenberg (KCL).