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Mélanges offerts au Professeur Barnabé Mbala Ze,

Mélanges offerts au Professeur Barnabé Mbala Ze, "Sous le signe du signe ou l’art d’être sémioticien. Approches didactiques et critiques"

Publié le par Université de Lausanne (Source : Mbassi Atéba Raymond et Gérard Marie Messina)

Mélanges offerts au Professeur Barnabé Mbala Ze

 

Sous la coordination des Professeurs

Raymond Mbassi Atéba (ENS-Université de Maroua)  et Gérard-Marie Messina (FALSH-Université de Yaoundé I)

 

PRÉSENTATION

Envisager le monde, tenter de cerner les nuances et les correspondances matérielles et immatérielles de l’imaginaire, lire et comprendre la profusion des signes et des symboles, la variété des codes communicationnels quand le monde nous parle dans le plus banalement particulier, dans toutes les activités humaines, aucun domaine n’est aujourd’hui épargné par la science du signe : les passions, la médecine, les arts, les savoirs, l’éducation, la politique, les mobilités, les spatio-temporalités,…bref toutes les opérations à procédures qui permettent d’élever le muthos, discours muet et confus, à l’explication seule logique du logos, et de coulisser avec jubilation entre le logocentrisme et les sémiotiques dites « inférieures », socle de l’examen du fonctionnement des signes en dehors du langage, consacrant ainsi au passage un régime de l’indice bien distinct de celui de l’icône, inassimilables aux seules performances logico-langagières.

Il reste cependant difficile de se pencher sur les langages mobilisés par ces domaines complexes sans voir apparaître de manière récurrente et obsessionnelle des noms comme ceux de C.S. Peirce, de R. Barthes, d’A.-J. Greimas, de J. Courtès, de J. Fontanille, de G. Mounin, d’Umberto Eco, de I. Lotman, de J.-M. Floch, qui tentent depuis les années 60 du siècle dernier d’apprivoiser le signe sous toutes ses coutures selon des désinences aussi diverses que complémentaires : sémantique structurale, sémiotique narrative et discursive, sémanalyse, sémiosphère, sémiotique de terrain, etc.

Même la très foisonnante sémiologie théâtrale n’a pas échappé à ce monopole d’une discipline carrefour qui fait son lit dans le monde avec les travaux de B. Brecht, A. P. Bogatyrev, A. Ubersfeld, J.-P. Ryngaert, J. Scherer, R. Abirached, P. Larthomas, sans doute relayés par les canaux communicationnels et l’ampleur des moyens mis à contribution sans relâche par leurs institutions pour faciliter la diffusion et la circulation de ceux-ci tout en imprimant une coloration presque occulte à la discipline. L’analyse structurale du récit n’a pas non plus été épargnée par l’universalisation des modèles suggérés par V. Propp, C. Bremond, Larivaille, J. M. Adam, G. Genette, sans tenir compte des modèles issus des autres mondes dans ce qu’il convient à juste titre d’appeler l’ethno-narratologie.

Conscient de ce que la perspective strictement occidentale largement promue jusqu’ici ne saurait suffire à vider la saisine d’une telle problématique, l’idée de la repenser et d’expérimenter à nouveaux frais l’hypothèse d’une sémiotique consubstantielle à la vie de tout Homme dans le cadre de mélanges consacrés au Professeur Barnabé Mbala Ze, sémioticien, didacticien, critique, homme de Lettres et personnalité politique d’envergure, trouve des résonnances significatives dans le parcours atypique de ce chercheur à la fois singulier et pluriel : l’un des rares critiques africains à avoir apprivoisé et donné une impulsion nouvelle à la sémiotique avec des ouvrages devenus des références dans le domaine – La Narratologie revisitée : entre Antée et Protée (2001), Analyses sémiolinguistiques de la première lettre du Président Paul Biya aux militants du RDPC et à tous les Camerounais (2010), Algirdas-Julien Greimas et la science des signes (2012) – , l’un de ceux qui laisseront une empreinte indélébile à la discipline et qui en ont ouvert des perspectives édifiantes – notamment à la fois par un regard sémiotique issu des mondes extra-européens et un regard transdisciplinaire et transgressif de cette science –, l’un de ceux qui l’incarnent dans ses multiples appropriations didactiques, artistico-littéraires, politiques, juridiques et administratives.

L’illustre sémioticien – qui a également étudié et enseigné en profondeur les sciences du langage, la didactique du français, entre autres – doit la reconnaissance de ses pairs et des milliers de pédagogues qui se revendiquent de sa filiation, à leur rencontre et à leur confusion. Esthète dans l’être, le paraître et le dire, le pédagogue a fait de la sémiotique un style de vie, une manière d’être, un art de vivre, une éthique de la mesure, une attitude laborieuse et rigoureuse sur l’image de soi, sur l’éthos, le tout dans un savant dosage de tons pour produire du sens entre les accords et les correspondances.

Aussi ces mélanges servent-ils de prétexte pour revisiter la sémiotique – selon les termes même de celui à qui ils sont offerts dans l’un de ses ouvrages devenus depuis longtemps un classique – non pas seulement en s’appuyant sur les canons de cette discipline telle que l’ont pensée ses pères fondateurs, mais en prenant en compte, dans une perspective transgressive, ses refondations et ses appropriations contemporaines dans la polyréférentialité. Dès lors, comment cerner la sémiotique dans l’expérience postmoderne ?

Comment identifier, analyser, interpréter les codes sémiotiques hétérogènes, précaires, versatiles du sujet contemporain selon les situations et les contextes de vie particuliers ? Comment penser la rencontre des signes et des diverses manières de les vivre et de les envisager dans les ethno-mondes actuels ? Quelles sont les avenues qu’emprunte la communication par les signes aujourd’hui ? Quel sémantisme suggèrent les codes sémiotiques de la contemporanéité ? En un mot, quels sont les chemins actuels de la sémiotique, et quelles en sont les figures et les avenues ?

Tout en explorant l’un ou l’autre des points ou contre-points abordés dans ce propos, tout en scrutant de façon transversale et abyssale l’une ou l’autre des anfractuosités de cette œuvre en suspens, les contributions devront mettre en lumière la mémoire du tout premier Doyen de la Faculté des Sciences de l’éducation de nos Universités, l’un des aspects saillants de l’homme, de sa carrière, de ses travaux, de ses enseignements, de ses amours littéraires – notamment de littérature française, de littérature d’Afrique subsaharienne et du Maghreb –, et de celles qu’on aurait voulu partager avec lui.

Des contributions qui s’éloignent des idées du Professeur Barnabé Mbala Ze, et mettent en avant des chemins parallèles ou même contraires que les disciples d’hier ont empruntés au fil des approches pédagogiques et critiques d’ici ou d’ailleurs, seront acceptées pour autant qu’elles permettent d’élargir ou d’approfondir le débat. Des réflexions théoriques sur l’éducation, dont il a été un concepteur et un animateur scientifique infatigable de programmes, d’ouvrages et un consultant écouté en Afrique et dans le monde entier, seront également appréciées.

Les contributeurs – enseignant(e)s d’universités ou de lycées et collèges, Inspecteurs de pédagogie, théoricien(ne)s et praticien(ne)s des arts et de la littérature, linguistes, chercheur(e)s, opérateur(trice)s de la chaîne de médiation culturelle, etc. – pourront faire tenir leurs propositions dans l’un ou l’autre des axes suivants, ou en proposer un autre mettant en rapport l’Homme et la sémiotique.

 

AXES DE RECHERCHE

Axe 1 : L’homme et l’œuvre : itinéraire d’un sémioticien atypique

Axe 2 : La sémiotique/sémiologie : des pères fondateurs aux réformateurs contemporains

Axe 3 : De l’analyse structurale du récit à la narratologie

Axe 4 : Didactique de la sémiotique et de la narratologie au fil des approches pédagogiques

Axe 5 : La sémiotique et la narratologie à l’ère du multimédia

Axe 6 : Vers l’ethno-sémiotique et l’ethno-narratologie

 

PROPOSITIONS

Les propositions de communication, en français ou en anglais, sont à faire parvenir simultanément aux adresses suivantes : mbassiateba@yahoo.fr, gerardmessina@yahoo.fr

 

CALENDRIER

Propositions de contributions au plus tard le 30 novembre 2018

Avis du Comité de Coordination : 5 décembre 2018

Réception des contributions définitives : 15 février 2019

Parution des Mélanges : mai 2019.

 

Comité scientifique

Pr Richard-Laurent Omgba (Université de Yaoundé I), Pr Bernard Mbassi (Université de Yaoundé I), Pr Joseph Ndinda (Université de Douala), Pr Dassi (Université de Yaoundé I), Pr Alphonse Tonye (Université de Yaoundé I), Pr Jacques Fontanille (Université de Limoges), Pr Didier Tsala Effa (Université de Limoges), Pr Christine Rosalie Onguene Essono (ENS/ UY I), Pr Rodolphine Sylvie Wamba (ENS/ UY I), Pr Ndzié Ambena (ENS/UYI), Pr Justina Njika (ENS/ UY I), Pr Julia Ndibnu (ENS/ UY I), Pr Catherine Ida Nsata (ENS-UYI), Pr Raymond Mbassi Ateba (Université de Maroua), Pr Gilbert Zouyane (Université de Ngaoundéré), Pr Jean Claude Abada Medjo (Université de Maroua), Pr Jacques Evouna (Université de Douala), Pr Christophe Désiré AtanganaKouna (Université de Yaoundé I), Pr Pierre Paulin Onana Atouba (Université de Yaoundé I), Pr Gérard-Marie Messina (Université de Yaoundé I), Pr Chantal Bonono (ENS-UYI).

 

Comité de lecture

Dr Atenke Etoa Sosthène (Université de Maroua), Dr Abessolo Pierre Martial (FALSH-Université de Buea), Dr Ambassa Fils Bernard (ENS-Université de Maroua), Dr Ango Medjo Martin Paul (ENS-UYI), Dr Oumar Guedalla (ENS-Université de Maroua), Dr Sylvain Eloundou Mvondo (ENS-Université de Yaoundé I), Dr Essomba Eulalie Patricia (Université de Yaoundé I).