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Colloque : "Reines à la scène et à l’écran, de la fin du XIXe au XXIe siècle : (ré)écriture, mise en scène, remédialisation (cinéma, série)" (Rouen)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Hélène Hôte)

Reines à la scène et à l’écran, de la fin du XIXe au XXIe siècle : (ré)écriture, mise en scène, remédialisation (cinéma, série)

Colloque interdisciplinaire organisé par le CÉRÉdI

15-16 octobre 2019

Université de Rouen Normandie
Site Mont-Saint-Aignan
Maison de l’Université
Salle de Conférence

conclusion du cycle
Reines en scènes

deux journées d’étude et un colloque
organisés dans le cadre du projet de recherche développé par le CÉRÉdI et l’Université de Rouen, avec le soutien de la SIEFAR

La force des femmes, hier et aujourd’hui (XIVe-XXIe siècle)

(Voir le Carnet d’hypothèse « Force des femmes » : http://forcedesf.hypotheses.org/41. Les programmes des deux premières journées d’étude s’y trouvent – on les trouvera également sur le site du CÉRÉdI.)

Comité d’organisation : Sophie Mentzel et Ariane Ferry

Comité scientifique du volume : Florence Cabaret, Charles-Antoine Courcoux, Myriam Dufour-Maître, Sylvain Ledda, Florence Fix, Florence Filippi, Florence Naugrette, Dominique Goy-Blanquet, Judith le Blanc, Sandra Provini, Patrick Taieb, Clotilde Thouret, Jean-Claude Yon.

Les titres et résumés de propositions sont à envoyer conjointement à Ariane Ferry et Sophie Mentzel avant le 1er mai 2019 :
ariane.ferry@univ-rouen.fr  et   mentzelsophie@gmail.com

Ce colloque interdisciplinaire et diachronique, inscrit dans le projet La force des femmes, hier et aujourd’hui, viendra conclure un programme de recherche sur la figure de la reine et ses évolutions dans les arts de la scène et de l'écran, l'un des axes du Cérédi, et interroge les représentations de l'exercice du pouvoir par les femmes.

Les deux premières journées d’étude (Reines de théâtre de la première modernité en Europe, 12 juin 2018 ; Reines de théâtre de la fin du XVIIIe au XIXe siècle, 19 novembre 2018) ont permis de faire émerger un certain nombre d’actrices de l’histoire européenne devenues de grandes figures de la scène en France, Espagne, Allemagne et Angleterre.

Le cycle s’achèvera avec un colloque intitulé Reines à la scène et à l’écran, de la fin du XIXe au XXIe siècle : (ré)écriture, mise en scène, remédialisation (cinéma, série) qui aura lieu les 15 et 16 octobre 2019 à l’Université de Rouen Normandie. On y abordera les reconfigurations successives de ces actrices de l’histoire et les émergences de nouvelles figures royales dans une perspective intermédiale (théâtre, cinéma et séries). Une partie du colloque sera consacrée aux écritures scéniques de la fin du XIXe siècle (Sardou, Jarry, etc.) à la période contemporaine (Howard Barker, Normand Chaurette, Victor Haïm), en passant par Montherlant, ainsi qu’aux mises en scène de « classiques avec reines » (Vilar, Ostermeier). Une autre sera consacrée aux productions audiovisuelles depuis les débuts du cinéma et à leur traitement des personnages de reines, historiques ou imaginaires – très présents ces derniers temps sur les petits (The Crown, Reign, Marie-Thérèse d’Autriche, Game of Thrones) et grand écrans (Les Adieux à la reine, Marie-Antoinette, The Favourite, Mary Queen of Scots) : on y examinera le recyclage des figures déjà largement préconstruites par le théâtre et la fabrique de figures composites dans des genres et des formes cinématographiques variées de Visconti à Walt Disney, de Ernst Marischka (Sissi) à Sacha Guitry, Patrice Chéreau, Stephen Frears, Benoit Jacquot, Yórgos Lánthimos, etc.

Il s’agira enfin d’interroger l’engouement durable pour les figures royales féminines dans les productions théâtrales, cinématographiques et sérielles d’un point de vue narratif, esthétique, sociologique et idéologique.

Présentation générale du projet et des axes de recherche de Reines en scènes

De la sinistre Cléopâtre de Rodogune de Corneille aux troubles personnages de Shakespeare (Gertrude ou Lady Macbeth), de la pathétique Marie Stuart de Schiller à la versatile Marie Tudor de Hugo, de la bluette des Sissi de Ernst Marischka aux images sanglantes et aux complots de La Reine Margot de Chéreau ou de Game of Thrones, la représentation de la reine sur la scène et à l’écran semble osciller entre les feux contradictoires de la simplicité et de l’usurpation qui, tous deux, la privent de la nécessaire transcendance monarchique : humaine trop humaine, la souveraine qui accède au pouvoir est mise en scène comme un personnage hybride, pris entre les attendus d’une fonction glorieuse et la réalité de ses pulsions mortifères… ou domestiques. Si elle incarne le pouvoir, elle semble fragilisée de l’intérieur par ses passions, ses pulsions, ses rêves ou ses remords. En cela, n’est-elle pas un vecteur privilégié de la fable théâtrale et cinématographique ? Comment son ambivalence est-elle mise en scène et fait-elle spectacle ?

Un tel questionnement s’inscrit dans les axes de recherche du Cérédi :

  • Il s’intéresse aux arts de la scène et de l’écran, en explorant tout à la fois le domaine de la représentation théâtrale et, à partir du XXe siècle, ceux du cinéma et des séries. Entre Lady Macbeth et Cersei Lannister de Game of Thrones quels invariants de la royauté au féminin retrouve-t-on ? Quels changements note-t-on ?
  • Il se rapporte également à la réception créatrice des œuvres et à leur transformation à travers les attendus de la représentation de la reine et leur évolution : la figure de la reine ne s’actualise pas de la même façon au XVIIe siècle et au XXIe siècle, dans un genre ou un autre, une culture ou une autre. Dans quelle mesure les réalités sociales et politiques du siècle interviennent-elles dans les reconfigurations de cette figure du pouvoir, par ailleurs soumises aux évolutions de l’imaginaire collectif ? Les spectateurs sont-ils plus favorables aux reines aux époques où elles règnent (époque élisabéthaine, époque contemporaine) ou, paradoxalement, la force de l’imaginaire isole-t-elle le fantasme du pouvoir féminin de sa réalité sociétale pour produire des personnages déconnectés des réalités politiques ou des sources historiques ?

Inscrit dans le programme de recherche sur La Force des femmes, hier et aujourd’hui, qui vise, entre autres, à interroger les présupposés idéologiques accompagnant la mise en scène passée et contemporaine du pouvoir au féminin, ce cycle de journées d’études examinera les spécificités de la représentation des figures de reine en France et en Europe, du XVIe au XXIe siècle.

Divers axes de réflexion sont proposés :

  • Comment et pourquoi la reine est-elle un instrument majeur du spectaculaire ?
  • Quel(s) traitement(s) lui réserve-t-on sur les scènes ou sur les écrans ?
  • Sa mise en scène évolue-t-elle avec la place des femmes dans la société, ou demeure-t-elle une éternelle variation sur les motifs de la victime et/ou de l’usurpatrice ?
  • Quelles sont les figures marquantes de reines, que l’on retrouve sur les scènes et les écrans d’Europe (Marie Stuart, Elisabeth I et II, Marie-Antoinette…) et quel est leur statut dans l’imaginaire collectif ?
  • Enfin, comment définir « l’emploi » de reine dans la hiérarchie théâtrale et quels « monstres sacrés » façonne-t-il au théâtre et au cinéma ?

Quelques problématiques aussi :

  • La reine est-elle une femme comme une autre ? Et, dans ce cas, comment peut-elle incarner le pouvoir ?
  • Quel est l’écart entre les attendus de la représentation d’un roi et d’une reine ?
  • La reine serait-elle une métaphore des faiblesses du pouvoir ?
  • Quelles différences entre les reines de la scène française, où s’applique la loi salique, et celles de la scène anglaise ?
  • Comment expliquer que l’emploi de roi disparaisse de la grille française des emplois au XIXe siècle tandis que celui de reine demeure ?
  • Comment les personnages de reines forgent-elles les monstres sacrés de la scène et les vedettes du cinéma et du petit écran ?

Les journées d’étude et le colloque seront suivis de la publication d’un volume collectif intitulé Reines en scènes.

  • Responsable :
    Ariane Ferry
  • Adresse :
    Université de Rouen Normandie