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Raiders of the Lost Archives. Penser la culture médiatique à l’aune des archives et des collections (Univ. du Québec en Outaouais)

Raiders of the Lost Archives. Penser la culture médiatique à l’aune des archives et des collections (Univ. du Québec en Outaouais)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Philippe Rioux)

Raiders of the Lost Archives.

Penser la culture médiatique à l’aune des archives et des collections

Colloque organisé dans le cadre du congrès de l’Association francophone pour le savoir,

du 27 au 31 mai 2019, à l’Université du Québec en Outaouais.

 

La question des archives est au centre des préoccupations de nombreux chercheurs à l’heure actuelle et c’est à travers les archives que, de plus en plus souvent, l’histoire des pratiques culturelles est relue à nouveaux frais. Suivant cette tendance, de récents travaux interrogent, consolident et exploitent la relation qui existe entre le patrimoine conservé dans les archives ou les collections et la culture médiatique (ainsi désignée pour élargir le spectre de la culture « populaire » à l’ensemble de la population consommatrice de culture).

En outre, si elle fait rarement l’objet de dépôts majeurs dans les grandes institutions, la culture médiatique se trouve au cœur d’un nombre croissant de collections et de fonds d’archives spécialisés dans le monde francophone (la Bédéthèque de l’Université du Québec en Outaouais, la Bibliothèque des littératures policières à Paris, le Labopop de l’Université du Québec à Montréal, entre autres). Plusieurs collections privées, s’exposant parfois sur l’Internet, pallient aussi les lacunes des institutions officielles. Tommy Gaudet, à travers l’organisme qu’il a fondé, Douteux.org, s’affaire par exemple à l’archivage, à la collection et à la diffusion de produits culturels et médiatiques québécois « différents, curieux, nostalgiques et oubliés » (http://douteux.org). Quant à lui, Jean Layette entretient un blogue répertoriant l’ensemble des numéros de la série de romans en fascicules des Aventures étranges de l’Agent IXE-13, l’as des espions canadiens. L’examen de pareils cas promet donc de combler un vide dans les connaissances sur les lieux de conservation de la culture médiatique ainsi que sur les collections et les fonds qui lui sont dédiés.

Ce colloque réunira chercheurs et archivistes pour réfléchir à la relation en histoire culturelle entre les archives, les collections de médias et la culture médiatique. Résolument interdisciplinaire, il fera se rencontrer archivistes et chercheurs habitués du travail en archives, et envisagera la culture médiatique dans la diversité et la continuité de ses formes : cinéma, radio, chanson, BD, théâtre, roman, jeu vidéo, etc.

Trois axes de réflexion sont proposés :

1) Les archives et la fabrique de la culture médiatique : dans les archives figurent souvent des correspondances, des procès-verbaux de discussions en interne et du matériel promotionnel permettant ensemble de mieux comprendre les coulisses de la production culturelle. S’y lit l’histoire des réussites, mais aussi des ratages, des errances, des reprises, des négociations et des déceptions. On s’interrogera sur le rôle des institutions (archives nationales, locales, privées) qui conservent ces archives et sur les rapports de la culture médiatique au document d’archive. Quelle est la nature des documents légués par les producteurs de contenu et conservés par les institutions ? Dans quelle mesure les archives de la culture médiatique sont-elles mises en valeur ? Comment le patrimoine archivistique éclaire-t-il la trajectoire d’un objet ou d’un producteur ?

2) Les pratiques archivistiques et la culture médiatique : on se demandera quelles sont les méthodes de collection, de lecture et de compulsation des documents employées par les archivistes et les usagers des archives ou encore comment s’articulent les disciplines pour leur étude (études littéraires, archivistique, histoire, sociologie, etc.). On s’interrogera aussi sur l’apport du numérique au traitement et aux usages de ces archives : comment les bases de données électroniques transforment-elles l’organisation et l’exploration des fonds ? La diffusion électronique des collections, facilitée par les plateformes comme BD Gest’ (http://www.bedethque.com), modifie-t-elle notre rapport à ce patrimoine?

3) Les imaginaires de l’archive et de l’archiviste : il s’agira enfin, dans la continuité de travaux sur les représentations des métiers de la culture dans les arts, de retourner la réflexion et d’examiner la place qu’occupent les archives et l’archiviste dans la culture médiatique. C’est souvent dans l’exploration des archives que se trouve la solution de l’énigme posée dans le récit. Les scénarios des trois films d’aventures de la série National Treasure se posent ainsi comme une chasse aux indices disséminés dans des documents historiques reposant tantôt à la Franklin Institute, tantôt encore à la Library of Congress. Quel rapport aux archives, peut-on dégager de telles représentations ? Par ailleurs, la figure de l’archiviste, du jeu vidéo Final Fantasy aux films de la série Star Wars, représente une sorte de gardien d’un savoir toujours en danger de disparition. Cela rôle semble doté d’une importance accrue dans les œuvres dystopiques comme Fahrenheit 451 (Ray Bradbury), où la lecture elle-même constitue un acte dissident. On cherchera donc à interroger la figure de l’archiviste dans ses différentes incarnations et à découvrir les enjeux auxquels se confronte son activité, dans l’univers qu’elle habite.

 

Responsables

Anthony Glinoer (Anthony.Glinoer@USherbrooke.ca) et Philippe Rioux (Philippe.Rioux@USherbrooke.ca)

 

Envoi des propositions

Les conférencières et conférenciers prononceront des communications orales de 25 minutes suivies chacune d’une discussion de 15 à 20 minutes. Nous privilégierons ainsi l’échange des expériences et des réflexions.

Les propositions de communications en français comprenant un titre, un résumé (maximum 300 mots) et une courte notice biobibliographique de l’auteur sont à envoyer à Anthony Glinoer (anthony.glinoer@usherbrooke.ca) et Philippe Rioux (philippe.rioux@usherbrooke.ca) avant le 5 janvier 2019.

 

  • Responsable :
    Anthony Glinoer
  • Adresse :
    Université du Québec en Outaouais