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Appels à contributions
Questions de genre dans les communications scientifiques

Questions de genre dans les communications scientifiques

QUESTIONS DE GENRE DANS LES COMMUNICATIONS SCIENTIFIQUES
Numéro monographique sous la direction de
Mabel Franzone et Orazio Maria Valastro

APPEL À CONTRIBUTION

« Le déni de la différence entre hommes et femmes s’est avéré aussi inefficace pour les femmes scientifiques qu’irréaliste dans son application. Le déni de la différence parmi les hommes et parmi les femmes ne saurait donner de meilleurs résultats » (Evelyn Fox Keller).

La scientifique Vera Cooper-Robin (1928-2017), née à Philadelphie, vient de décéder récemment sans avoir été mentionnée comme ce qu'elle était : une femme de sciences ayant travaillée sur la matière obscure et qui avait établi d’après ses nombreuses recherches, le rôle gravitationnel que cette matière produit. Ces résultats étaient la pierre angulaire pour que les scientifiques découvrent quinze années après, qu’en réalité le 90% de la masse des galaxies est formée par de la matière obscure. Si bien elle n’était pas la seule à avoir travaillé sur ce type de matière, lui revient néanmoins le fait d’avoir mené les méditions nécessaires à supposer, en ce moment-là, l’évidence la plus directe et solide de l’existence de la matière obscure. Elle obtient son titre avec un mémoire contenant l’idée que les galaxies tournaient autour d’un centre jusqu’alors inconnu, à la place de bouger en expansion comme le soutenait la théorie appelée du Big Bang.

Sa thèse de doctorat, assez controversée, signalait déjà que les galaxies ne se distribuaient pas au hasard sinon qu’elles formaient de grands cumules. Ce travail fut refusé par les revues scientifiques Astronomical Journal et Astrophysical Journal. Tout de même ses travaux allaient se confirmer quinze ans après. La notice du décès de Vera Cooper-Robin a parcouru tous les réseaux sociaux. Beaucoup de gens ont certainement pris connaissance de l’existence de cette femme de science, car l’astrophysique au féminin n’existe presque pas. Mais plus que cet oubli avait attiré notre attention le fait d’avoir eu ses travaux réprouvés et privés de distribution et pour l’académicien scientifique et pour le public en général. 

Nous pouvons ainsi nous demander si la communication scientifique a un genre dominant. Le masculin androcentré apparaît-il dans la culture scientifique ? Quels sont les rapports de genre structurant la communication scientifique ? L'égalité de statut entre les femmes et les hommes dans les sciences exactes ou sociales, est-elle pertinente pour analyser la communication scientifique ? Si nous tenons en compte que fréquemment les communications scientifiques ont une genèse dans des colloques ou des congrès, nous retrouverons dans le même débat la question de genre dans la science ou dans le monde du travail. Ces instances son inséparables, certes, mais nous voulons nous concentrer sur la connaissance scientifique et sa communication dans les actes des congrès, dans les ouvrages collectives, thématiques ou non.

Voilà la proposition que nous formulons, une analyse de la question de genre dans la communication scientifique, faite depuis plusieurs angles de recherche, répondant aux questions avant posés.

Parmi nos objectifs nous signalons celui d’une mise en perspective de différentes recherches, nationales et internationales, sur les femmes et les hommes dans le système des publications scientifiques, en plus des réflexions sur les nouvelles actions à mener, notamment sur le plan éthique.

Deuxièmement celui du besoin de diriger ces recherches vers le paradigme de la transdisciplinarité, car les analyses réalisées dès l’anthropologie, la philosophie et la sociologie peuvent-elles bien éclairer le chemin des questions de genre dans la production scientifique et la distribution de cette production. Et au dedans de cette transdisciplinarité il faut aussi trouver l’intersectionnalité (intersectionality) entendue comme le propose la chercheuse Kimberlé Williams Crenshaw, c’est-à-dire quand les oppressions de la société (racisme, sexisme, homophobie, xénophobie, etc.) n’agissent pas toute à fait de manière indépendante, sinon au contraire ces formes d’exclusion apparaissent en interrelation et ne doivent être examinées en les séparant les unes des autres.

Troisièmement, nous pensons qu’il serait de grand intérêt pouvoir établir une différence entre l’actualité et les commencements - il y a 10 ans - quand les questions de genre sont nées, puisque ces recherches se sont grandement développées, tant en quantité qu’en qualité.

Quatrièmement, nous prétendons essayer une analyse épistémologique des questions du genre, avec une attention particulière sur le déni de la différence entre hommes et femmes, ainsi qu'il le précise Evelyn Fox Keller, physicienne et écrivaine américaine. Le genre, en relation aux concepts de féminité et masculinité travaillant aussi la pratique scientifique, se définit en termes d'égalité des chances ou bien en termes de reconnaissance de la complexité et de la valeur de la différence entre femmes et hommes ? Quand la femme est devenue objet et sujet de la science, a généré des études qui ont marqué une rupture ou, dit encore d’une autre façon : ont marqué un suspens des continuités et du progressif développement des connaissances propres à la Modernité. Est-ce que ces études de genre font partie de la Postmodernité ? Et-ce que la posture épistémologique assumée par les femmes dans leur propre production scientifique fait état de cette rupture ? Quel était l’obstacle épistémologique trouvé et dépassé par ces recherches ? Il serait opératif de parler d’un changement dans la tradition des sciences quand il s’agit de travaux et communications scientifiques faits par des femmes ? Nous sommes en face d’un nouveau paradigme ?

C'est la vision d’un monde égalitaire ou de la différence à dégager des sentiers autres, des sentiers à explorer à l’intérieur d’un monde en pleine mutation ?

LES RESPONSABLES DU NUMÉRO

Mabel Franzone : Anthropologue, Professeur de Langues et Littérature, Université Nationale de Salta (UNSA), Argentine ; membre de l’Institut d’Etudes Philosophiques de Salta (CEFISA) ; membre du Centres d'Études sur l'Actuel et le Quotidien (CEAQ - Paris V) ; membre du comité scientifique de la revue M@GM@ et de la Collection des Cahiers de M@GM@.

Orazio Maria Valastro : Sociologue, membre de la Société internationale de mythanalyse (Montréal - Quèbec) ; Docteur de recherche en Sociologie, Université Paul Valéry, Montpellier ; fondateur et directeur scientifique des publications de M@GM@ - Revue internationale en sciences humaines et sociales.

POUR PARTICIPER À CE NUMÉRO

1) Envoyez le titre, un résumé de votre article de 3.000 signes maximum et une présentation de l’auteur, avant le 12 mars 2017 à l'attention de la rédaction : magma@analisiqualitativa.com.
2) La direction et le comité scientifique de la revue se prononceront au plus tard le 26 mars 2017.
3) En cas d’acceptation de votre proposition d'article il faudra remettre votre contribution, suivant les consegnes de la rédaction, au plus tard le 30 avril 2017.

M@GM@ ISSN 1721-9809
Revue internationale en Sciences Humaines et Sociales