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Panel

Panel "Négativité narrative" (2019 International Conference on Narrative, Pampelune)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Antonino Sorci)

(English version below)

Appel à contribution

Panel « Négativité narrative »

2019 International Conference on Narrative

6-8 juin 2018

Université de Navarre, Pampelune, Espagne

 

Depuis ses tout débuts, la narratologie classique a établi un accès analytique à l’étude du récit qui comporte un large éventail d’implications positivistes, que ce soit la déduction de règles de composition génériques à partir d’une base de données de récits déterminée positivement (V. Propp) ou la définition du récit à travers l'énumération de qualités positives (ou définissables positivement), telles que l'« assurance » (G. Prince), l'« événementialité» (W. Schmid) ou la « clôture » (M.-L. Ryan). Bien que plusieurs auteurs - tels que Roman Ingarden, Wolfgang Iser, Julia Kristeva et Maurice Blanchot - aient à plusieurs reprises défini la « négativité radicale » comme étant la véritable « infrastructure des textes littéraires » (Iser), la négativité a été jusqu'ici négligée par les narratologues, probablement dû à la difficulté d'identifier ce phénomène au moyen de méthodologies établies (classiques ou postclassiques).

Notre panel propose d'orienter la discussion des artefacts narratifs et des définitions de la narrativité fondés sur la positivité vers ce que l'on pourrait appeler provisoirement le « côté négatif » des phénomènes narratifs – à savoir vers les structures narratives, les dynamiques, les fonctions et les effets dont la nature ne permettrait pas une conceptualisation positive, contredirait les qualités positives que les récits sont supposés avoir ou qui ne posséderait guère d’aspects « positivement » observables. Nous entendons inscrire ce panel dans la continuité de certaines réflexions sur la narrativité telles que, par exemple, la distinction proposée par Julia Kristeva entre « géno- » et « phéno- » texte, les thèses de Wolfgang Iser sur la « négativité radicale » qui soutiendrait tout récit, les recherches de Brian Richardson à propos des récits « non-naturels » et « anti-mimétiques », la distinction de Gerald Prince entre le « non-raconté » le « dis-raconté » et le « non-racontable », et la conception de Marie-Laure Ryan de la « virtualité ».

Les sujets pourraient s'inscrire dans les quatre axes qui suivent :

Négativité épistémique: Quels phénomènes narratifs résistent aux tentatives de théorisation positive ? Quelles structures et dynamiques narratives remettent en cause le paradigme de la définition analytique de la narrativité ? Les approches post-structuralistes peuvent fournir un cadre théorique adapté à cet axe de recherche.

Négativité linguistique: Les narratologues soulignent régulièrement la différence entre les contenus narratifs ou les structures d’un côté et les interprétations du récit de l’autre. Cependant, cette ligne de démarcation s'applique mal aux processus de formation du sens d'un texte narratif. En effet, les récits mettent en mouvement des dynamiques sémantiques complexes qui ne peuvent être directement reconduites au texte narratif tel qu'il est et à ses voix. À ce sujet, nous vous invitons à proposer des contributions qui (a) situent cette lacune linguistique au cœur de la signification narrative, (b) analysent concrètement les techniques par lesquelles certaines narrations parviennent à nous dire quelque chose sans la « raconter » ou (c) réfléchissent aux conséquences qu'une telle conception « a-linguistique » de la narrativité pourrait comporter sur la théorie du récit.

Négativité littéraire: L'une des difficultés de la théorie narrative consiste à séparer l'analyse narrative de l'évaluation narrative. Comment définir des qualités narratives ou un haut degré de narration sans évaluer ce qu'est un récit «bon», «littéraire», «ennuyeux» ou «mauvais» ? Une approche normative-évaluative de la narration pose toutefois problème dans la mesure où les récits peuvent contester intentionnellement des normes littéraires et narratives positives (par exemple, principes de clôture, signification ou innovation littéraire) et des catégories (par exemple, des distinctions génériques entre la « littérature » et son équivalent « prosaïque »). Nous vous invitons à réfléchir à propos des différentes formes que peut assumer cette négativité littéraire des récits.

Négativité radicale: Peut-on s'interroger sur le rôle de la négativité dans un texte narratif sans devoir obligatoirement s’appuyer sur la distinction positif/négatif ? Peut-on concevoir une méthodologie centrée sur la recherche de la négativité d’un récit qui puisse se passer de certaines distinctions (post)classiques telles que récit mimétique/non-mimétique, naturel/non-naturel ?

Toute contribution qui ne correspondrait à aucun de ces quatre axes est également la bienvenue. Veuillez soumettre un résumé de 200 mots et des informations bio-bibliographiques, y compris votre affiliation institutionnelle, jusqu'au 31 octobre 2018 aux deux organisateurs du panel :

Eva Sabine Wagner: es.wagner@gmx.net
Antonino Sorci: antosorci@hotmail.it

Veuillez indiquer "ISSN 2019 negativity: proposition" comme objet de vos propositions.

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Call for contributions

Panel «Narrative negativity»

2019 International Conference on Narrative

June 6-8,

University of Navarra, Pamplona, Spain

 

Since its very beginnings, classical narratology has established an analytical access to the study of narrative which has a broad range of ,positivistic’ implications, be it the deduction of generic compositional rules from a positively determined data base of narratives (V. Propp) or the definition of narrative via positive (or positively definable) qualities, such as “assurance” (G. Prince), “eventfulness” (W. Schmid) or “closure” (M.-L. Ryan). Although several authors – such as Roman Ingarden, Wolfgang Iser, Julia Kristeva and Maurice Blanchot – have several times defined the “radical negativity” as being the true “infrastructure of the literary texts” (Iser), negativity has been hitherto neglected by narratologists, probably due to the difficulty of identifying this phenomenon by means of established (classical or postclassical) methodologies.

Our panel proposes to shift the focus from positive narrative facts and definitions to what could provisionally be labelled the ,negative’ side of narrative phenomena – to narrative structures, dynamics, functions or effects whose very nature hardly allows for a positive conceptualisation, negates categorisation, contradicts the positive qualities which narratives are supposed to have or emphasises aspects which are not ,positively’ evident. We consider this panel to inscribe itself into an existing line of inquiry which manifests itself, for example, in Julia Kristeva distinction’s between ,geno’ and ,pheno’ text, Wolfgang Iser’s thesis about the ,radical negativity’ of a narrative, B. Richardson’s research on ,unnatural’ and ,antimimetic’ narratives, Prince’s distinction of ,the unnarratable’, ,the unnarrated’ and ,the disnarrated’ and Ryan’s conception of narrative ,virtuality’.

Topics which might be explored in the panel can include (but are not restricted to) the following four fields:

Epistemic negativity: Which narrative phenomena do resist attempts of ,positive’ theorisation? Which narrative structures and dynamics challenge the analytical-definitional paradigm? Poststructuralist approaches can provide a theoretical background of this field of inquiry.

Linguistic negativity: Narratologists underline regularly the difference between narrative contents or structures one the one hand and the interpretations of narrative on the other. Narrative meaning, however, does not respect this line of demarcation. Indeed, narrative texts put in motion complex semantic dynamics which cannot be directly deduced from the narrative text and its voices. We call for contribution which (a) reflect on the principled nature of this ,linguistic’ defectiveness of narrative meaning, (b) analyse concretely the techniques by which particular narratives achieve to tell us something without narrating it or (c) reflect on the consequences which such a ,linguistic’ narrative negativity has for narrative theory.

Literary negativity: One of the difficulties of narrative theory consists of separating narrative analysis from narrative evaluation. How can one define narrative qualities or a high degree of narrativeness without an evaluation of what is a “good”, a “literary”, a “boring” or a “bad” narrative? A normative-evaluative approach to narrative is, however, problematic to the extent to which narratives can intentionally challenge ,positive’ literary-narrative norms (e. g. principles of closure, meaningfulness or of literary innovation) and categories (e. g. generic distinctions; discrimination between high literature and its trivial counterpart). We invite scholars to reflect on the various forms which this ,literary’ negativity of narratives can take.

Radical negativity : Is it possible to question the role played by negativity in the text without resorting to the positive/negative opposition? Could we conceive a methodology centered on the search for the negativity of a narrative that can do without certain (post)classical distinctions such as mimetic-unmimetic, natural-unnatural?

Any contribution to negativity that does not fit into any of these four areas is also welcome. Please submit a 200 words abstract and some bio-bibliographical information including your institutional affiliation until October 31 to both of the organisers of the panel:

Eva S. Wagner: es.wagner@gmx.net

Antonino Sorci: antosorci@hotmail.it

Please note “ISSN 2019 negativity: proposition” as the subject of your e-mail.