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Maurice Blanchot lecteur de Franz Kafka : un entretien infini (Paris Nanterre) 

Maurice Blanchot lecteur de Franz Kafka : un entretien infini (Paris Nanterre)

Publié le par Vincent Ferré (Source : Alain Milon)

Maurice Blanchot lecteur de Franz Kafka : un entretien infini 

Dans le cadre d'un projet de recherche IUF sur Maurice Blanchot, nous organisons le 4-5-6 mars 2020 un colloque sur les liens entre Blanchot et Kafka à l’université Paris Nanterre.

Dans l’imaginaire de l’histoire littéraire l’œuvre de Franz Kafka est associée à la naissance de la littérature moderne. Découvert en France par les surréalistes, de nombreux écrivains (Bataille, Breton, Claudel, Camus, Robbe-Grillet), philosophes (Bachelard, Sartre, Deleuze, Derrida) et critiques (Marthe Robert, Magny, Barthes, Starobinski) ont questionné l’écriture de Kafka, insistant tour à tour sur l’étrangeté de son œuvre, la figure emblématique de l’écrivain, l’absurde, l’esthétique de la nouvelle ou les enjeux symboliques de certains motifs récurrents.

Si la plupart des auteurs mentionnés ont écrit ponctuellement sur Kafka, Maurice Blanchot, lui n’a cessé d’être accompagné par l’auteur du Château. En effet, l’œuvre fictionnelle de Blanchot (Thomas l’Obscur, Aminadab, Le Très-Haut) commence au début des années 1940 dans la trace des récits de Kafka avec lesquels les premiers romans de Blanchot partagent un sentiment d’étrangeté, un univers fantastique, une interrogation sur le personnage et une même problématique de la nomination.

Par ailleurs, son œuvre critique de la fin des années 1930 à Pour l’amitié (1993), les commentaires ou les appels à l’œuvre de Kafka sont omniprésents. Kafka incarne le point central avec lequel Blanchot ne cesse de dialoguer, jusqu’au recueil essentiel que constitue De Kafka à Kafka (1981), recueils d’articles précédés de l’essentiel « La littérature et le droit à la mort ». Ce ne sont pas tant les romans (hormis Le Château) ni même les récits qui focalisent l’attention de Blanchot mais davantage ses écrits intimes (Journal, Correspondances, Fragments) comme en témoignent à la fois ses analyses et ses traductions de Kafka. Ce qui importe à Blanchot ce sont les questionnements mêmes de Kafka qui touchent aux errements de l’écrivain, 

C’est dans l’entretien infini mené avec l’œuvre de Kafka (près de soixante ans de commentaires, de citations, d’allusions) que Blanchot élabore en partie plusieurs de ses concepts, notamment : le dehors, la voix narrative, l’errance de l’écriture, l’esthétique fragmentaire, le ressassement, le neutre, la tradition juive, la mort et le mourir. 

Il s’agira également d’interroger la manière dont Blanchot entretient un rapport distancié à l’œuvre de Kafka : délaissant dans son écriture toute forme autobiographique ainsi que la nouvelle, déployant une écriture poétique et accordant dans ses dernières œuvres la primauté à l’écriture fragmentaire. Mais au-delà de choix esthétiques, et d’une littérature énigmatique, c’est à une autre pensée de l’homme, et de l’écriture conçue comme métaphysique que nous convie Blanchot.

Ce sont ces différentes traversées de l’œuvre de Kafka par Blanchot que ce colloque international souhaite explorer en multipliant les formes d’approches.

Ce colloque s’inscrit dans la continuité d’une recherche menée avec l’université d’Anvers lors d’un projet autour de Kafka et les écrivains et philosophes français. Cette collaboration s’est concrétisée par l’édition des traductions inédites de Blanchot.

Ce colloque s'inscrit dans le cadre d'un projet de recherche de l'IUF. Il est ouvert à tous les champs et disciplines universitaires.

Vous pouvez envoyer vos propositions d'une page avec une fiche bio-biblio avant le 1 octobre 2019 à alainmilon@neuf.fr et eric.hoppenot@sfr.fr

Le colloque aura lieu à l’Université de Paris Nanterre, le 4-5-6 mars 2020.

 

Bibliographie sommaire :

Maurice Blanchot, Thomas l’obscur, Gallimard, 1941

Maurice Blanchot, Aminadab, Gallimard, 1942

Maurice Blanchot, Le Très-Haut, Gallimard, 1948

Maurice Blanchot, L’Écriture du désastre, Gallimard, 1980

Maurice Blanchot, De Kafka à Kafka, Paris, Gallimard, coll. « Idées », 1981.

Maurice Blanchot, Traduire Kafka, édition de Éric Hoppenot, Arthur Cools et Vivian Liska, Kimé, 2019 [posth. Ensemble des traductions de Kafka par Blanchot, documents inédits].