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Colloque :

Colloque : "Littératures de Madagascar : entre local et global ?" (Madagascar)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Nathalie Carré)

Colloque international : Littératures de Madagascar : entre local et global ?

Faculté des Lettres et Sciences Humaines   -   Université d’Antsiranana 

24-26 avril 2019

 

PRESENTATION

Les littératures de Madagascar sont riches d’une histoire linguistique complexe, marquée par la coexistence du malgache officiel avec d’autres langues, notamment issues du contact avec l’Occident (anglais et surtout français). Celles-ci ont pu favoriser des logiques d’extraversion littéraire : les auteurs connus du plus grand nombre – Michèle Rakotoson, Jean-Luc Raharimanana par exemple – le sont avant tout grâce à leurs œuvres en français, publiées en France, parfois traduites dans d’autres langues européennes.

Pourtant, à l’instar du poète Jean-Joseph Rabearivelo, dont l’œuvre entière s’est construite entre malgache et français, les littératures de la Grande île invitent à s’affranchir des dichotomies parfois simplistes qui feraient des catégories « littérature traditionnelle orale en malgache » et « littérature écrite en français » des espaces étanches, sans porosité ni échanges, condamnant les unes au local alors que les autres seraient vues comme détachées de la terre ancestrale. 

Ce colloque souhaite reconsidérer la création littéraire malgache dans une perspective pluridisciplinaire (littérature comparée, didactique, dimension éditoriale et économique du livre), en interrogeant les multiples aspects de celle-ci et en soulignant combien les dimensions locales et globales y sont présentes à diverses échelles, tout en se mêlant parfois.

Comment les œuvres de la Grande île témoignent-elles d’un enracinement dans un paysage, des coutumes et des pratiques autochtones mais parlent également du monde et au monde ? Comment ces œuvres circulent-elles – ou non – entre les publics et les langues ? Quelle inscription dans un espace culturel national mais aussi régional – en particulier celui de l’océan indien – et international ? Comment les passerelles se tissent-elles ?

On pensera ainsi aussi bien au fait que Jean-Luc Raharimanana, bien identifié en France, travaille régulièrement aux Comores, au parcours d’un ouvrage comme L’Oragé, de Douna Loup, publié au Seuil et en cours de traduction en malgache pour publication aux éditions Dodo vole, à la traduction en anglais de l’auteur Johary Ravaloson ou encore à la série de récits courts sur Madagascar publiés chez No Comment édition.

Un intérêt particulier sera porté à la dimension éditoriale et économique de la création littéraire : où publient les écrivains malgaches, pour quels publics ? A quelles difficultés font face les éditeurs sur place ? Comment se constituent leurs catalogues ? Quelles solutions sont mises en place pour aider à une meilleure visibilité des productions ? 

Liées aux problématiques du local et du global, la question de la circulation des productions sera également au centre des réflexions : la stratégie de l’édition bilingue, la traduction du et vers le malgache, les enregistrements audio, vidéo et le recours aux nouvelles technologies permettent-elles une ouverture à des publics plus vastes, ou ceux-ci demeurent-ils cloisonnés ? 

L’introduction effective de ces littératures dans le système éducatif du pays pouvant apparaître comme une voie importante du décloisonnement des publics, la dimension éducative et pédagogique ne sera pas oubliée : la mise au point d’outils didactiques pour l’enseignement/apprentissage des langues-cultures ne peut-elle s’appuyer sur (mais aussi servir) les littératures en malgache ou en français, écrites aussi bien qu’orales ?

 

AXES DE RECHERCHE 

Enseignement-apprentissage

Quels défis à relever pour l’intégration des littératures de Madagascar dans les programmes scolaires ? Quels enjeux en regard de la politique linguistique et éducative du pays ? (Quels auteurs à privilégier, à comparer, quelle(s) période(s) littéraire(s) à choisir, pour une meilleure approche transdisciplinaire). Quelles stratégies mettre en place pour favoriser un enseignement-apprentissage des langues-cultures par les littératures ? Quelles orientations pour les curricula de formation des enseignants des lettres et/ou des langues-cultures ? 

Genres et thématiques littéraires : 

Quelle vitalité des genres dit traditionnels (kabary ; hainteny ; devinettes…) ? Quelles évolutions ? Quelle inscription plus globale dans la sphère de l’océan Indien ? De quelles thématiques sont porteuses les littératures malgaches actuelles ? Nous invitons les participants à porter une attention aux rapports qui se nouent entre ces littératures (orales, écrites) et leur inscription dans des paysages d'une grande diversité : quel rapport entretiennent-elles avec des préoccupations environnementales locales dans un contexte mondial de crise écologique caractérisé notamment par les menaces pesant sur la biodiversité ?

Outre cette approche écopoétique des œuvres, mettant en valeur la relation entre littérature et environnement, l’analyse de la présence de la mondialisation à l’œuvre dans les textes en malgache comme en français est également encouragée. 

Dimension juridico-économique et circulation des œuvres :

Quelles conditions de production à Madagascar ? Quels textes règlementaires en vigueur ? Quelles circulations des œuvres au sein de l’île, dans l’espace culturel de l’océan Indien en termes de publication (quelles structures éditoriales ? quelles stratégies de coédition ?) et de diffusion (événements littéraires, représentations, foires du livre…). Quelle place pour la traduction ou les nouvelles technologies dans les stratégies de diffusion ? Quels réseaux d’éditeurs à l’échelle locale ou plus internationale, quels positionnements des écrivains et quels impacts sur la production ? 

Pour tous ces axes, l’analyse de l’inscription des littératures malgaches dans l’espace culturel océan-indien sera particulièrement apprécié. 

 

PROPOSITIONS

Les propositions de communications de 300 mots accompagnées d’une courte notice biographique devront être envoyées avant le 30 septembre à l’adresse suivante :   colloqueantsiranana2019@gmail.com 

Les présentations en malgache, en français ou en anglais seront de 20 minutes, suivies de 10 minutes de discussion.

Il est prévu de publier une sélection d’articles à l’issue du colloque.

Frais d’inscription des intervenants : 20 euros (à payer sur place/ inscription gratuite pour les doctorants). 

Organisatrices :

Nathalie CARRE, INALCO

Valérie MAGDELAINE-ANDRIANJAFITRIMO, Université de la Réunion

Louise OUVRARD, INALCO

Cynthia PARFAIT, Université d’Antsiranana

Ny Hasina RATSIMBAZAFY, Université d’Antananarivo

Comité scientifique (outre les organisatrices):

Sylvia ANDRIAMAMPIANINA, Université de Tuléar

Jean Lewis BOTOUHELY, Université d’Antsiranana

Mélanie BOURLET, INALCO

Jean-Louis CORNILLE, Université de Cape-Town-Université d’Antsiranana

Kumari ISSUR, Université de Maurice

Buata MALELA, Centre Universitaire de Mayotte

Bernard De MEYER, Université de KwaZulu-Natal

Beby RAJAONESY, Université d'Antananarivo

Velomihanta RANAIVO, Université d’Antananarivo

Dominique RANAIVOSON, Université de Metz

Gil Dany RANDRIAMASITIANA, Université d’Antananarivo

Linda RASOAMANANA, Centre Universitaire de Mayotte

Comité d’honneur :

Nathalie JAECK, Université de Bordeaux-Montaigne

Cécile MANOROHANTA, Université d’Antsiranana