Actualité
Appels à contributions
Les logiques de la persuasion entre anthropologie et rhétorique (Palerme)

Les logiques de la persuasion entre anthropologie et rhétorique (Palerme)

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Stefano Montes)

Appel à communications

Les logiques de la persuasion entre anthropologie et rhétorique

(Date limite de soumission des propositions : 25 mars 2018)

 

Colloque International

Université de Palerme, les 19 et 20 avril 2018

Polo Didattico, Bâtiment 12, Salle Séminaires A e Salle Multimédia A

 

Dans ce colloque nous entendons étudier les logiques de la persuasion dans une perspective anthropologique et rhétorique, en échangeant savoirs et points de vue. Bien que la rhétorique et l’anthropologie soient définies historiquement de manières multiples, elles partagent de fait un présupposé commun à partir duquel on peut entamer une discussion fructueuse : atteindre les individus en utilisant des messages efficaces et persuasifs. Quelle est, aujourd’hui, la valeur particulière de ces messages et de quelles manières sont-ils pris en compte en rhétorique et/ou en anthropologie, ainsi que dans les autres sciences sociales ? Plus spécifiquement, de quelles manières l’anthropologie, ainsi que les autres sciences sociales, se servent de procédures rhétoriques afin d’être plus efficaces ? Et de quelle manière la rhétorique vient à être – ou pourrait être – conçue dans une optique interculturelle ? Qu’est-ce qu’on entend, enfin, par rhétorique efficace ? Est-il possible, somme toute, de faire une anthropologie de la rhétorique et/ou une rhétorique de l’anthropologie ? À ce but, nous avons repéré, à titre purement indicatif, quatre sections où les intervenant(e)s pourraient interagir en échangeant perspectives et interrogations.

 

I. Le pouvoir de la parole et/ou de l’image dans des contextes ordinaires et/ou extraordinaires

Le pouvoir de la parole imprègne les cultures aussi bien dans des contextes ordinaires qu’extraordinaires. L’étude du pouvoir de la parole dans ses différents contextes constitue une priorité pour l’anthropologie et la rhétorique. Il s’agit, pour les anthropologues et les experts de rhétorique, de rendre compte et de définir ce pouvoir de la parole par des analyses spécifiques. Dans cette section, on peut situer les recherches sur la rhétorique classique et moderne, ainsi que sur les cultures orales et écrites où la parole acquiert un pouvoir et une efficacité particulière. Dans cette section, on peut insérer les questions concernant l’agentivité, la mise en contexte de la parole efficace, la combinaison persuasive des signes iconiques et linguistiques. De quelles manières la parole acquiert un pouvoir agentif ? Selon quelles modalités la parole devient efficace dans des contextes divers ? Quelle place occupent la mémoire, les gestes et les formes différentes de mise en texte dans une communication efficace ? Quelles combinaisons d’images et parole sont plus efficaces dans la vie quotidienne ?

 

II. Les usages de la rhétorique dans sa dimension interculturelle

Dans cette section, on prendra en compte les stratégies rhétoriques utilisées pour débattre de questions culturellement pertinentes (colonialisme, esclavage, globalisation, droits, activisme, nativismes, etc.). Plusieurs débats et études (politiques, médiatiques, etc.) utilisent des principes rhétoriques, implicites ou explicites, afin d’aborder des questions de pertinence culturelle et interculturelle. Quelles conceptions de la rhétorique et quelles stratégies communicatives sont à repérer dans ces débats et études ? De quelles manières, rhétoriques diverses, implicites et explicites, convergent-elles afin d’aborder des sujets particuliers ? Y-a-t-il des règles définies pour soutenir de manière efficace des points de vue différents ?

 

III. La rhétorique en ethnographie

Cette section concerne l’étude des manières dont les ethnographies particulières présentent une « culture autre » en ayant recours à des stratégies efficaces. Nécessairement, afin d’être crédibles, les ethnographies ont en effet besoin d’un certain degré d’efficacité. Beaucoup d’anthropologues et sociologues, dans leur recherche de terrain, intentionnellement ou non, ont recours à une « fonction rhétorique » afin de décrire une culture. L’efficacité et la persuasion vont souvent de pair avec un certain style énonciatif. Quelles stratégies et quels styles énonciatifs sont utilisés ? Comment, enfin, le savoir et la persuasion sont-ils combinés dans une culture ou l’autre ?

 

IV. Les controverses anthropologiques

Un champ fertile à explorer dans une perspective interdisciplinaire concerne les controverses anthropologiques anciennes et nouvelles, combattues par des « mouvements rhétoriques » par des anthropologues appartenant à des courants théoriques différents (Mead/Freeman, Sahlins/Obeyesekere, Chagnon/Tierney, etc.). Plus particulièrement, comment se combattent ces controverses anthropologiques ? Jusqu’à quel point est-il possible d’avoir recours à des stratégies rhétoriques spécifiques dans ces controverses ? Quelle place occupent le choix d’un type de narration ou l’autre aux fins rhétoriques ?

 

A titre indicatif, nous proposons des thèmes :

Rhétorique et pragmatique

Rhétorique et débats interculturels

Ethnographie et rhétorique

Gestion et résolution des controverses

Narration et argumentation

Rhétorique et existence

Rhétoriques classiques et rhétoriques modernes

Postmodernismes et rhétorique

Les formes de la manipulation

Le savoir et la persuasion

Règles de la persuasion

Définitions de la culture et stratégies rhétoriques

Rhétorique et subjectivité

Modèles de la communication rhétorique

Etc.

 

Organisation scientifique :

Stefano Montes et Alessandro Prato

 

Organisation administrative :

Département Cultures et Sociétés

Université de Palerme

Viale delle Scienze, 90128, Palerme

 

Envoi des propositions et autres renseignements :

Stefano Montes (montes.stefano@tiscalinet.it) et Alessandro Prato (prato@unisi.it)

 

Informations pratiques :

Date limite de soumission des propositions : 25 mars 2018

Résumé de la proposition : 250-300 mots

Langues de travail : italien, français et anglais

Durée des communications : 20 minutes

La participation au colloque est gratuite

Les frais de voyage et de logement, ainsi que les repas sont à la charge des intervenants