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La question du genre dans les arts (Sousse)

La question du genre dans les arts (Sousse)

Publié le par Romain Bionda (Source : Olfa Bouassida)

Colloque international organisé par L’unité de recherche UR 13ES57 de l’Institut Supérieur des Beaux-arts de Sousse avec l’appui de ses partenaires *

 

La question du genre dans les arts

Sousse, du 02 au 04 mars 2018

 

Appel à participation

La question de l’art sous l’angle du genre n’est pas une approche de distinction entre un art féminin et un art masculin, mais une catégorie d’analyse permettant de déstabiliser, transformer, transgresser, et subvertir les limites d’action sexuée (M. Buscatto, M. Leontsini) et les normes sociales (H. Becker, R. Moulin, P. Bourdieu). Au-delà des stéréotypes et des stigmates contraires, les pratiques genrées de certains artistes déclenchent un processus de déconstruction de notions dont l’universalisme est apparu bien relatif (beauté, génie, art, goût, canons,……..).  Loin de là, la question du genre dans le domaine des arts est un véritable chantier esthétique,  Elle propose une vision qui s’inscrit dans le renouvellement réflexif nécessitant une reprise totale de l’histoire de l’art,  amorcé par  Linda Nochlin au début des années 1970, lorsque celle-ci se demande « Pourquoi n’y a-t-il pas eu de grands artistes femmes ? » et corroboré par l’œuvre théorique et incontournable de Griselda Pollock sur le ‘canon’ de l’histoire de l’art. Les expositions Féminin-Masculin (1995) et elles  organisées en (2009)  au centre Pompidou, manifestent l’intérêt des institutions à ces théories.  C’est bien à une déconstruction heuristique des « régimes de l’art » (N.Heinich) qu’invitent le concept de genre et, à sa suite, les théories queer (F. Villemur).

En effet, le repositionnement, ces dernières années, de la question du genre dans les forums de la réflexion et de la décision juridique, politique et artistique ainsi que dans les  études universitaires  permet de revoir sous de nouveaux angles les rapports sociaux, les déterminismes biologiques, les enfreins psychologiques pour toucher à l’essentiel de la question du genre désormais entrevue comme un processus de déconstruction et de reconstruction.  

Il est vrai que le palmarès des performances,  toutes  disciplines confondues, fait la part belle aux figures masculines et  manque d’ovations  ou se fait timide dés qu’il s’agit de mettre en exergue  celles des femmes artistes ou de pratiques artistiques de femmes tout court. Cet état de fait, fait ressortir comment la question des rapports de sexe et des constructions genrées affecte toutes les pratiques, sociales et symboliques, et traverse tous les champs de pensée. Le  traitement de cette question requiert, par voie de conséquence, des connaissances et des compétences transversales et transdisciplinaires, théoriques et méthodologiques. Plus encore, ce traitement rehausse le genre au statut de concept-outil d’analyse à même d’interroger  les clichés, de soulever les différences et les articulations entre le naturel (sexe) et le culturel (genre). Sa force de provocation et sa valeur heuristique, permettent ainsi de découvrir de nouvelles pistes de recherche ou de poser un regard neuf sur des thèmes à vision arrêtée. Il se présenterait comme une réflexion renouvelée sur le monde.

 Ainsi, dans le contexte qui est le nôtre, fortement marqué par des transformations radicales de l’art et  fort aussi de l’apport de la pensée  queer des années 1990-2000 ( T. De Lauretis et J. Butler)  qui est en fait une extension des luttes contre l’exclusion au-delà des polarités homme-femme, hétérosexualité-homosexualité, des représentations liées à des constructions identitaires sociales, on assiste au brouillage des frontières du féminin et du masculin, à l’hybridité et à la métamorphose qui sont au cœur de nombreuses formes artistiques contemporaines dont Marcel Duchamp a inauguré l’essaimage dés 1921, en se faisant photographier par Man Ray et transformer son alter ego féminin célèbre, Rrose Sélavy . Les successeurs et successeuses  vont défier les systèmes traditionnels de classification. Le travestissement va abolir le binarisme masculin/féminin et en faire un mécanisme de transgression des frontières et de l’ordre normatif qui sanctionne les déviances de genre. A titre d’exemple, les artistes Michel Jouriniac,  Urs Lüthi, Claude Cahun et Cindy Sherman se servent de leur corps pour aborder le thème du travestissement, l’ambigüité sexuelle et la multiplication des identités. Par l’imitation des attributs d’autrui, ils déconstruisent les clichés pour démontrer la construction de l’identité genrée. 

« Transgenre »,  « cisgenre », « pangenre »,  « genderfluid », etc, le concept de genre ne cesse d’évoluer, de s’adapter à son contexte historique, politique et donc social reflétant une pensée révolutionnaire et flexible, éternellement renouvelable. Art et genre, une méthodologie qui met en évidence la proximité des œuvres avec leur contexte d’émergence, interroge les modes idéologiques de constitution de l’histoire de l’art pour reconstruire une mémoire culturelle plus égalitaire, extériorisant ainsi les normes structurées par une hiérarchie discriminatoire (race, sexe, couleur,……).

On le voit bien, la question du genre est une question traversière de l’art, et pas seulement celui des plasticiens, mais aussi des créateurs tous azimuts : écrivains, cinéastes, dramaturges, chorégraphes et performers.  Ceux-ci sont en train de proposer, à travers leurs œuvres, des questionnements d’ordre ontologique allant jusqu’à bouleverser les assises de l’anthropologie sur les rapports de sexe et leurs implications ou échos dans tous les secteurs de la vie.

Ce colloque  qui voudrait réfléchir sur les créations artistiques  sous le prisme du genre entend donc apporter un peu plus de lumière sur le « lien étroit entre l’art, la création et la problématique du genre », sur l’identité des styles et sur la question du clivage  (art masculin/art féminin).

 

Axes de recherche possibles:

-        L’histoire de l’art à travers la question du genre

-        Féminin/masculin, articulation de genres dans les formes artistiques

-        Le travestissement dans l’art contemporain, tendance ou révolution

-        Corps, sexe et art : les arts corporels à travers l’étude du genre

-        La féminisation de l’art contemporain en Tunisie

-        Art et genre ; transgression et/ou subversion

-        Les détracteurs des études du genre, quelle légitimité ?

-        Les soubassements sociopolitiques des études du genre et leurs manifestations dans l’art.

-        Construction et déconstruction de l’identité sociale dans les formes artistiques contemporaines

 

 Langues acceptées : français, anglais et arabe

Les résumés des propositions de participation (300 mots au plus) doivent être envoyés, au plus tard, le 30 décembre 2017, avec CV obligatoire aux adresses électroniques suivantes :

laquestiondugenredanslesarts@gmail.com

hafedhdjedidi@yahoo.fr

 

 Comité scientifique :

Hafedh Djedidi : Pr. de l’Enseignement supérieur: études théâtrales et arts du spectacle, Univ. de Sousse.

Olfa Youssef : Pr. De l’Enseignement supérieur en civilisation arabo musulmane et religions comparées. Univ. de Sousse.

Faten Chouba Skhiri, Pr. De l’Enseignement supérieur en arts plastiques, Univ. de Sousse.

Adel Ben Youssef : Maître de conférences en histoire contemporaine, Univ. de Sousse.

Boutheina Ben Hassine : Maître de conférences en histoire médiévale, responsable du mastère genre, Univ. de Sousse.

Fateh Ben Ameur : Maître de conférences en arts plastiques, Univ. de Sfax.

Khaled Abida : Maître de conférences en arts plastiques, Univ. de Sousse.

Ali Aoun : Maître assistant en langue, lettres et civilisation françaises, Univ. de Tunis Al Manar.

Abdelaziz Smida : Maître assistant, Univ. de Kairouan.

Dominique Gauthiez Rieucau : Historienne et chercheur en genre, Académie Montpellier (France).

 

Dates clés du colloque :

* 30 décembre 2017 : dernier délai pour envoyer des propositions de communication (intitulé et résumé (300 mots) + CV).

* 10 janvier 2018 : dépouillement et sélection des communications par le comité scientifique.

* 20 février 2018 : dernier délai pour envoyer le texte complet de la communication.

 

Frais de participation pour les intervenants étrangers (hébergement + restauration + kit du colloque + pauses- café + souscription à la publication des Actes du colloque au cas où la communication serait retenue par le comité de lecture) : 200 Euros

 

Frais de participation pour les Tunisiens (kit du colloque + pauses- café + déjeuner (le jour de l’intervention)+ souscription à la publication des Actes du colloque au cas où la communication serait retenue par le comité de lecture) : 120 DT

 

Comité d’organisation :

Hafedh Djedidi : Président

Sadok Zaiene : Coordinateur général       

Olfa Bouassida Souli

Sonia Daou

Mouna Ammar Ben Sghaier

Mohamed Ali Chtioui

Kamel Dekhil

Najeh Ben Sghaier

Sonia May

Narjes Rourou

Ines Aoun

Imen Ayadi

 

* l’Association RADHEDH Méditerranéen pour les Arts, la Délégation Culturelle de Sousse et l’IFT (relais culturel de Sousse)

 

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International Colloquium

The gender issues in Arts

Sousse, the 2nd,  the 3rd and the 4th march 2017

 

Colloquium organised by the research unity UR 13ES57 of the Higher Institute of Fine Arts of Sousse with the support of its partners *

 

Argument

                    The question of gender which  has been prized in recent years almost in all forums of reflection and legal, political and artistic decision, not to mention the studies devoted to university programmes is going beyond the mere stage of the study of social relationships, biological determinisms, psychological infringements to touch on the essence of the question of gender and its possible interventions in its relation to the reconstruction of history, education and social organization with a view to restoring women's true status in the reflection, design and implementation of strategies to change orientations and options in the governance of the world.

Until then, the clear tendency in the radiant onomastics of men has shone through sexism, with a few exceptions conceded for "good conscience". Indeed, it is not up to street signs that are not the prerogative of celebrities

                    The list of performances of all disciplines confused the masculine figures and lack of ovations or shy when it comes to highlight feminine celebrities like Hatchpsout (born in Thebes between 1508 and 1495 BC), the first to institute diplomacy instead of wars; Tadmut, known as the Kahina or Kahena who died in 701, a Berber Zenet warrior queen who defeated the Umayyads during the Muslim conquest of the Maghreb in the 7th century, Aziza Othmana, born in 1606 and died in 1669, a Tunisian princess known for her works of charity. Elsewhere in other heavens, women have also emerged, but who are little recognized, not cited just like "Clemence Royer (1830-1902) 1st lecturer at the Sorbonne; of Anne-Marie de Schurman (1607-1678) a militant of the polyglot, feminine education polyglot

                    Sarah Bernhardt (1844-1923) actress, 1st woman professor at the National Conservatory of Dramatic Arts, Hélène Bertaux (Paris 1857-Monte Carlo 1944) composer and pianist, international concertist, (1825-1909), a founding sculptor of the "Union of Women Painters and Sculptors", Rosa Bonheur (1822-1899), the first woman to receive the Legion of Honor, is confined to the forgotten areas of memory and is consequently , rarely cited in the textbooks and history of arts. Other female artists took names of men to snatch their little corner in the sun: George Sand born Aurore Dupin (1804-1876), André Léo nee Victoire Bera (1824-1900) feminist journalist and novelist, communarde member of the First International ", etc.

                    This enumeration of extraordinary women shows how the machismo of men who retains them in the "superb" solitude of the archives has deprived humanity of their contributions. Today, because of all the bankruptcies, crises and wars that mark the history of a humanity shaped only, or almost, by the intelligence of males, one is entitled to wonder whether this banishment of creative women did not deprive the latter of the lights of the feminine genius.

Some would say that today the cause is understood, knowing that in developed or emerging countries women have entered into their rights and are in the spheres of power. Acquired undoubtedly undeniable; but the facts authorize all suspicions. And if it was only a facade and in the background the world still continues to advance thanks to the only impulses of the man?

 In the arts, it is the great painters and performers who are most often recognized, Orlan is perhaps the exception. But ultimately should not her status be to the peculiar character of her works often perceived as phantasmagoric. Which would bring her back to a curiosity!

This symposium therefore aims to bring a little more light on:

 

1- the "close link between art, creation and gender issues"

2- the identity of styles and the question of cleavage (masculine / feminine art).

3- "Gendered artistic work and its reception".

4- prejudices directed at certain artistic practices of women and their exclusion from the traditional definitions of art ".

5- self-construction and desexualization of artistic status

 

 

                  Language: English, French and arabic

                    It is to these complex questions that the international symposium that we propose will attempt to provide some answers.

Abstracts of proposals to participate (maximum 300 words) must be sent by 30 December 2017 to the following e-mail addresses:

hafedhdjedidi@yahoo.fr

laquestiondugenredanslesarts@gmail.com

 

Key Dates of the colloquium :

* 30 december 2017 : deadline to send propositions of communication (title and summary + CV)

* 10 january 2018 : selection of communications by  the scientific committee.

* 20 february 2018 : deadline to send the whole communication

 

Costs of participation for the foreign participants (accommodation + catering + headphones + coffee break + subscription to the publication of Acts of colloquium:200 Euros

 

 

Scientific  Committee:

Hafedh Djedidi : Pr. of the Higher Education: theatrical studies and  arts of  performance , Univ. of Sousse.

Olfa Youssef : Pr. of the Higher Education of  civilisation Arab musulm and  compared religions. Univ. of Sousse.

Faten Chouba Skhiri, Pr. of the Higher Education in fine arts, Univ. of Sousse.

Fateh Ben Ameur : HDR in fine arts, Univ. of Sfax.

Adel Ben Youssef : HDR in contemporary history, Univ. of  Sousse.

Boutheina Ben Hassine : HDR in medieval history, responsible for the master of gender, Univ. of Sousse.

Khaled Abida: HDR in fine arts, Univ. of Sousse.

Ali Aoun, Assistant professor in language, letters and french civilization, Univ. of Tunis Manar.

Abdelaziz Smida : Assistant professor, Univ. of Kairouan.

Dominique Gauthiez Rieucau : Historian and gender researcher, Montpellier Academy (France).

 

 

 

 

Organisation committee :

Hafedh Djedidi : President

Sadok Zaiene : General Coordinator

 

Senior coordinators:

Olfa Bouassida Souli

Sonia Daou

Mouna Ammar

Med Ali Chtioui

Kamel Dkhil

Najeh Sghaier

Sonia May

Narjess Rourou

Ines Aoun

Imen Ayadi

 

[1] * l’Association RADHEDH Méditerranéen pour les Arts, la Délégation Culturelle de Sousse et l’IFT (relais culturel de Sousse)

 

 

  • Responsable :
    UR13ES57
  • Adresse :
    Sousse - Tunisie