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L'œuvre et l'extrait. Lire la littérature à l'école (Gennevilliers)

L'œuvre et l'extrait. Lire la littérature à l'école (Gennevilliers)

Publié le par Marc Escola (Source : brigitte louichon)

Colloque international

L’œuvre et l’extrait, lire la littérature à l’école

Jeudi 21 novembre & Vendredi 22 novembre 2019

À lUuniversité de Cergy Pontoise

Site de Gennevilliers

 

1-Argumentaire du colloque

Le groupe HELiCE (Histoire de l’enseignement de la littérature ; comparaisons européennes), qui s’est constitué en 2010, rassemble des chercheurs de différents pays européens autour d’une problématique commune : « Comment la littérature se constitue-t-elle comme objet scolaire et/ou disciplinaire selon l’âge des élèves et les filières d’enseignement dans différents pays européens aux XIXe et XXe siècles ? ». L’une des hypothèses de travail du groupe repose sur l’idée que l’école est l’une des instances de fabrication du littéraire, l’un des lieux où s’instituent les corpus, où les œuvres entrent dans un patrimoine national ou mondial. Il s’agit alors de déterminer comment et pourquoi l’institution scolaire transforme les objets littéraires pour en faire de l’enseignable (Chervel, 1988).

Après avoir travaillé sur deux formes courtes (la fable, qui a donné lieu à un colloque à Bordeaux en 2013 ainsi qu’à plusieurs publications, puis la lettre, qui a fait l’objet d’une récente parution), le groupe Hélice travaille actuellement sur l’extrait et/ou l’extraction, en tant que mécanisme important de la scolarisation des textes littéraires. Cet objet permet en effet – à travers des confrontations intéressantes entre pays, entre niveaux et/ou filières, entre périodes, etc. – d’approfondir la question de la fabrication scolaire des « enseignables » et des usages de la littérature dans les classes, mais aussi de comprendre comment se construisent les représentations de la littérature, à l’école et dans la société.

Il s’agira à l’occasion de ce colloque d’ouvrir très largement la réflexion engagée et de confronter les travaux du groupe (voir notamment Belhadjin et Perret, 2019) avec ceux des chercheurs de différents horizons intéressés par la question de l’enseignement de la littérature, dans leur pays respectif ou leur région, à travers le monde. L’objet sera d’interroger la manière dont l’extrait dans sa relation à l’œuvre complète est utilisé pour enseigner la littérature, qu’il soit issu de manuels, de recueils de textes, de revues pédagogiques, de supports fabriqués par les enseignants, etc.

Ce projet repose sur plusieurs constats :

L’extrait est un support privilégié pour enseigner la littérature et faire connaitre les œuvres littéraires. C’est par les extraits que de nombreuses œuvres sont découvertes et retenues par les élèves, formant ainsi une « bibliothèque intérieure » (Louichon & Rouxel, 2010). De plus, les extraits sont souvent les supports privilégiés des évaluations, y compris certificatives. Par ailleurs, la sélection, l’organisation et la mise en page des extraits nécessitent un certain nombre d’opérations (Kuentz, 1972), révélatrices des finalités de la scolarisation de la littérature.

Aborder les processus de scolarisation de la littérature sous l’angle des extraits des œuvres suppose que soient interrogées les relations qui s’établissent entre les œuvres et leurs extraits. Celles-ci peuvent être diverses, mettant en jeu des modalités de lecture différentes, des exercices variés et visant des finalités éducatives spécifiques, selon l’âge des élèves, les niveaux scolaires et les filières.

En effet, l’extrait, bien que constamment critiqué depuis la fin du XIXe siècle en ce qu’il dénaturerait la lecture et la littérature, possède un intérêt majeur d’un point de vue historico-didactique (Bishop, 2013). Sa malléabilité́ lui confère une puissance qui lui donne une place de choix par rapport à l’œuvre intégrale, et, paradoxalement, si l’extrait n’est qu’une partie de l’œuvre, il a pour fonction de l’approcher plus facilement et vise à mettre à la portée des élèves des œuvres littéraires. Sa longue existence est un gage apparent de son efficacité ; on peut donc penser que l’utilisation, la permanence, les reconfigurations de cet objet spécifiquement scolaire nous disent quelque chose des formes et des transformations de l’enseignement de la littérature. De plus, l’extrait n’est pas toujours un texte isolé, il peut être pris dans un ensemble (thématique, auctorial, générique, séculaire, etc.), il ne prend alors sens que dans un accompagnement (titres, questions, chapeaux, illustrations, etc.) qui en révèle les finalités éducatives.

À travers l’étude de l’extrait et de ses relations avec l’œuvre intégrale, il s’agira de déterminer comment la littérature s’enseigne, avec quels supports, selon quelles finalités et avec quelles temporalités, selon les pays, les filières et les niveaux. Certains des travaux présentés pourront contribuer à une réflexion et à une comparaison encore inédite sur la culture scolaire et sur les façons dont l’apprentissage de la littérature se constitue en discipline scolaire dans différents pays.

Le colloque offrira ainsi l’occasion d’interroger les fondements épistémologiques de l’enseignement de la littérature dans une grande diversité de pays, explorant l’hypothèse que les contextes économiques et politiques ont eu et ont peut-être encore une influence sur l’émergence et l’existence des disciplines en général et de la littérature en particulier.

Sur un plan plus méthodologique, le groupe Hélice a privilégié jusqu’alors les approches historico-didactiques et comparatistes, mais les questionnements en débat lors de ce colloque pourraient permettre d’élargir ces perspectives en offrant l’occasion de traiter ces questions dans leur actualité.

2- Axes du colloque

Les contributions s’inscriront dans trois axes qui interrogent les usages et la fabrication des extraits dans leur relation à l’étude de la littérature et/ou des œuvres intégrales. Ces axes ne sont certes pas nécessairement exclusifs les uns des autres, mais les propositions s’inscriront prioritairement dans l’une ou l’autre de ces focales.

L’extraction. Le premier axe interrogera les processus de mise en extraits des œuvres et les liens qui s’établissent entre eux. L’intérêt de cette approche descriptive sera de signaler les choix en liens avec les finalités éducatives liées à l’enseignement de la littérature, dans les différents pays ou niveaux scolaires concernés. Les usages des extraits. Le second axe s’intéressera aux différentes modalités et aux différents usages des extraits, tant du côté des prescriptions que des manuels et/ou des autres supports, y compris numériques, permettant la diffusion des extraits. Les pratiques scolaires. Le troisième axe analysera les pratiques scolaires, du côté des élèves, des maitres et de la formation. Il s’agira aussi d’observer les pratiques qui mettent en lien la lecture et l’écriture, à partir des extraits.

Les travaux présentés dans ces trois axes s’appuieront sur des corpus analysés et adopteront une perspective clairement mentionnée, qui pourra être diachronique ou synchronique et/ou comparatiste. Les symposiums permettant la confrontation des points de vue et mettant en lien différents pays ou régions, différents niveaux scolaires ou filières seront particulièrement valorisés.

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Références bibliographiques

BISHOP M-F. (2017). Une question de méthode : l’approche historico-didactique en français. Dans A. Dias-Chiaruttini et C. Cohen-Azria (dir.)  Théories-didactiques de la lecture et de l’écriture (p.225-240). Villeneuve d’Ascq : Septentrion.

CHERVEL, A. (1998). La culture scolaire. Une approche historique. Paris : Belin.

KUENTZ, P. (1972). L’envers du texte. Littérature, 7, Le discours de l’école sur les textes. Paris : Larousse, 3-26.

LOUICHON, B. & ROUXEL, A. (2010). Du corpus scolaire à la bibliothèque intérieure. Rennes : Presses universitaires de Rennes.

Publications du groupe Helice

BELHADJIN A. & PERRET L. (à paraitre, 2019). L’extrait ou la fabrique de la littérature scolaire. Bruxelles : Peter Lang.

DENIZOT N., DUFAYS J.L., ULMA D. (dir.) (2016). Les fables à l’école au XXIe siècle. Quelles perspectives didactiques ?. Namur : Presses Universitaires de Namur.

LOUICHON, B., BISHOP, M-F. RONVEAUX, C. (dir.) (2017). Les fables à l’école : un genre patrimonial européen. Berne : Peter Lang.

DENIZOT N. & RONVEAUX C. (dir.) (2019). La lettre enseignée : perspective historique et comparaison européenne. Grenoble: UGA éditions

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Comité d’organisation

Anissa Belhadjin, Université de Cergy Pontoise, anissa.belhadjin@u-cergy.fr

Marie-France Bishop, Université de Cergy Pontoise, marie-France.bishop@u-cergy.fr

Nathalie Denizot, Université de Cergy Pontoise, nathalie.denizot@u-cergy.fr

Maryse Lopez, Université de Cergy Pontoise, maryse.lopez@u-cergy.fr

Brigitte Louichon, Université de Montpellier, brigitte.louichon@umontpellier.fr

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Comité scientifique

Sylviane Ahr, Université de Toulouse, France

Julie Babin, Université de Sherbrooke, Canada

Anissa Belhadjin, Université de Cergy Pontoise, France

Marie-France Bishop, Université de Cergy Pontoise, France

Magali Brunel,  Université Nice-Sophia Antipolis, France

Nathalie Denizot, Université de Cergy Pontoise, France

Jean-Louis Dufays, Université de Louvain-la-Neuve, Belgique

Maïté Eugène, Université de Montpellier, France

Beata Klebeko Université de Szczecin, Pologne,

Maryse Lopez, Université de Cergy Pontoise, France

Brigitte Louichon, université de Montpellier, France

Nadja Maillard, Université d'Angers, France

Luísa Álvares Pereira, Universidade de Aveiro_Portugal

Laetitia Perret, Université de Poitiers, France

Christophe Ronveaux, Université de Genève, Suisse

Aggeliki Sakellariou, Université de Macedoine de l'Ouest, Grèce,

Marie-Manuelle da Silva, Université du Minho, Portugal

Dominique Ulma, Université d’Angers, France

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Soumission des propositions

Les propositions de communication de 4000 signes maximum seront envoyées à : colloque.extrait@gmail.com

Elles préciseront l’axe retenu ainsi que le corpus et la méthode d’analyse.

Date limite d’envoi des propositions : 15 mai 2019

Retour aux auteurs : 30 juin 2019