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L’architecture gothique. Entre réception et invention. Impact, continuité et réinterprétation XIIe-XXe s. (Paris)

L’architecture gothique. Entre réception et invention. Impact, continuité et réinterprétation XIIe-XXe s. (Paris)

Publié le par Marc Escola (Source : Emanuele Gallota)

L’architecture gothique. Entre réception et invention. Impact, continuité et réinterprétation XIIe-XXe s.

Centre André Chastel (Paris)

16 mars 2018

 

L’une des définitions les plus correctes du terme « gothique » est celle qui interprète ce phénomène architectural non comme l’expression d’une période historique mais comme un système structurel, défini en Ile-de-France à partir du milieu du XIIème siècle. Les connaissances techniques déjà expérimentées à l’époque romane sont alors intégrées dans une relation consciente entre structures portantes et structures portées, en obtenant de nouveaux effets esthétiques et symboliques. 

Entre la fin du XIIème et le XIIIème siècle, l’architecture gothique se développe en Europe, particulièrement en Angleterre, Allemagne, Espagne, Italie, Hongrie et Bohème et entre en contact avec les traditions constructives locales, notamment grâce à l’activité des ordres monastiques. La synthèse entre la réception de modèles existants et l’invention de nouvelles expressions artistiques donne naissance à des œuvres neuves créées dans des contextes historiques, géographiques et socio-culturels différents par rapport au contexte français.

En Italie, par exemple, la leçon du gothique français, transmise principalement par les cisterciens, est ensuite assimilée par les ordres mendiants et, en Italie méridionale, par Frédéric II et finalement par les Angevins. Cependant, le gothique italien ne développe pas l’audace structurelle qui fut, en France, à l’origine d’un formidable élan vertical des parois et de l’effet de lux continua. Cette différence est à la fois due à la persistance de techniques constructives traditionnelles dans la filiation de l’architecture paléochrétienne et à l’impossibilité d’appliquer la technique de l’arc-boutant dans une zone fortement sismique.

Au même titre, en France, entre le début du XVème et le milieu du XVIème siècle, l’art gothique flamboyant se mêle à la tradition de la Renaissance importée d’Italie : si l’ossature des églises reste « gothique » même lorsque les formes ornementales assimilent des caractères à l’antique, l’originale rationalité structurelle est en grande partie perdue. La persistance des formes flamboyantes dans l’architecture de la Renaissance française est un phénomène intéressant qui révèle l’importance et l’influence de la tradition gothique.

Plus tardivement et à titre d’exemple, au XIXe siècle le phénomène des revivals historicistes atteste la reprise du langage gothique en Europe. Une telle tendance s’imposa d’abord en Grande-Bretagne puis se diffusa dans d’autres pays européens, parallèlement à l’intense activité de restauration des monuments médiévaux : en France c’est surtout Eugène Viollet-le-Duc qui en souligna la rationalité constructive. Le néogothique, devenu désormais partie intégrante de l’éclectisme historiciste, constitue une source fondamentale pour l’art nouveau jusqu’au début du XXème siècle.

La journée sera par conséquent consacrée à une réflexion sur la réception de l’architecture gothique comme langage flexible, à même de créer de nouvelles formes artistiques : l’objectif est de conduire l’historien de l’art et de l’architecture à enquêter sur la portée et l’influence de ce phénomène dans des contextes différents de celui d’origine. La journée vise ainsi à élargir l’analyse aux questions historiques, politiques, culturelles et urbaines, en fonction des objectifs des commanditaires et en établissant des liens entre aspects structurels, fonctionnels et formels. La journée doctorale sera l’occasion de partager les réflexions méthodologiques, les problématiques et les résultats des recherches en histoire de l’architecture de doctorants et jeunes docteurs de formations et de pays divers.

La série de thématiques suivante est destinée à suggérer des domaines et directions de recherche et n’a que valeur indicative :

  • Techniques et matériaux de l’Architecture gothique : innovations structurelles, continuité et rupture avec le passé
  • Cathédrale gothique et différentes formes locales en France
  • Gothique français et sa diffusion en Europe
  • Gothique flamboyant et Renaissance : dialectique entre survivances structurelles et décor « à l’antique »
  • Réception du Gothique après le Gothique : survivance et renouveau néogothique
  • L’architecture gothique, sa restauration ou sa réutilisation contemporaine
  • L’architecture gothique intégrée dans les autres formes de l’art visuels (peinture, gravure, sculpture), sémantique visuelle et revival.

 

 

La journée donnera la priorité aux interventions des doctorants et jeunes docteurs. Elle se déroulera le 10 mars 2018 au Centre André Chastel (INHA, 2, rue Vivienne, 75002 Paris).

 

Les propositions de communication (300 mots maximum), en français ou en anglais, accompagnées d’un bref curriculum vitae (2 pages maximum), sont à envoyer, le 15/11/2017 au plus tard, à Camilla Ceccotti et Emanuele Gallotta aux adresses suivantes : ­­­­­­

camilla.ceccotti@uniroma1.it

emanuele.gallotta@uniroma1.it