Actualité
Appels à contributions
“Je suis île”/ “I am Turtle” : Quelle(s) place(s) pour les représentations artistiques, culturelles et identitaires autochtones dans l’espace urbain ? 

“Je suis île”/ “I am Turtle” : Quelle(s) place(s) pour les représentations artistiques, culturelles et identitaires autochtones dans l’espace urbain ?

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Marie-Eve Bradette)

Appel de propositions

5-6-7 octobre 2017, Université de Montréal

Référence du titre:  Jean Sioui, Je suis île, Québec, Cornac, 2010. / Peter Blue Cloud, “Turtle”, dans D. Niatum, Anthology of Twenty-Century Native American Poetry, New York, Harper Perennial, 1988, p. 84.

"Je reviendrai nommer l’île

lui redonner son histoire

son nom ne sera plus inégal", Natasha Kanapé Fontaine, Bleuets et abricots

 

"Heart and heaven and spirit

written in a drum's life cycle

and a Tribe is an island, forever,

 forever we have been an island", Peter Blue Cloud, « Alcatraz »

 

Dans le cadre de la programmation des festivités entourant le 375e anniversaire de Montréal, les nombreuses histoires des lieux et la pluralité des voix occupant l’espace de la métropole sont mises à l’avant-plan. Si la présence autochtone est importante et grandissante à Montréal, l’histoire des premiers peuples demeure pourtant marginalisée. Cette sous-représentation des communautés autochtones semble caractériser une réalité urbaine plus large, nord-américaine. Face à ce contexte, pour les artistes et les chercheurs, en arts et lettres notamment, la question suivante se pose : quelle est la place des représentations artistiques autochtones en milieux urbains ? De nombreux acteurs sociaux et artistiques autochtones se consacrent actuellement à la transmission et à la création de discours identitaires et culturels au sein d’espaces plurivoques, que ce soit à travers des projets artistiques ou des initiatives socio-politiques (Idle no More).

Par le biais de diverses formes d'expression (artistiques, littéraires, cinématographiques), la réalité actuelle des peuples autochtones est mise de l’avant en relation aux pratiques et expressions traditionnelles qui se renouvellent. Alors que de telles initiatives témoignent d’un désir de (ré)appropriation des lieux, d’éléments du paysage et du patrimoine urbain, est-il pertinent de traiter de dé-territorialisation ou de re-territorialisation pour ces « urban natives » qui naviguent entre réserves et villes ? L’idée même de la ville ou de la métropole culturelle est-elle une autre manière de circonscrire et d’organiser le territoire (matériel ou imaginaire) aux dépens de communautés minorisées ?

Rappelons d’ailleurs, à ce titre, que par sa position géographique, entre mont et eaux, Montréal a anciennement joué le rôle de lieu carrefour offrant un potentiel d’échanges, de transformations et d’intégration. Si l’art ouvre sur un possible, l’espace doit en devenir la plate-forme. Les évènements du 375e anniversaire de la ville de Montréal serviront non pas de balises, mais de tremplin à la réflexion poursuivie dans ce colloque afin d’établir un dialogue se projetant à l’extérieur de la métropole montréalaise et permettant de rejoindre et de réfléchir à différents contextes urbains.

Dans une visée de décolonisation des relations entre Autochtones et Allochtones, nous proposons, par le biais de ce colloque, un espace multiforme d’échanges critiques afin d’étudier ces dynamiques d’absences, de (ré)inscriptions et de (ré)appropriations actives des espaces urbains, institutionnels et immatériels. Nous sommes particulièrement intéressé.e.s à des communications qui proposent des solutions théoriques et pratiques quant à l’essor des cultures et des langues autochtones en milieux urbains. Dans une perspective d’avenir, quels sont les projets artistiques actuels ou à imaginer permettant de décoloniser nos espaces urbains et de réfléchir à leur devenir ? Contre l’Histoire, ce sont les micro-histoires (Ginzburg), les récits individuels et collectifs qui peuvent prendre diverses formes (théoriques, artistiques, littéraires, cinématographiques, politiques, urbanistiques, etc.) auxquelles ce colloque veut (re)donner place.

Voici une liste, non exhaustive, d’axes de réflexion qui peuvent être envisagés :

  • Survivance des langues autochtones en contextes urbains
  • Créer en ville/créer de la réserve 
  • (Ré)appropriations et représentations des espaces d’appartenance dans les arts et les littératures autochtones
  • Patrimoines historique et visuel en milieux urbains
  • Récits d’itinérance
  • Alternative art spaces
  • Tourisme culturel, festivals et activités de rayonnement des voix autochtones dans l’espace urbain
  • Art public

Les conférenciers et conférencières sont invité.e.s à soumettre une proposition de communication individuelle, une proposition de séance ou de table ronde en lien avec la problématique du colloque. Les communications pourront être prononcées en français, en anglais ou dans une langue autochtone. Elles peuvent être académiques ou performatives. Les formes non conventionnelles sont d’ailleurs encouragées. Les propositions (250-300 mots), accompagnées d’une brève notice biobibliographique seront soumises par courriel à l’adresse ile.turtle.2017@gmail.com au plus tard le 1 mars 2017.

Calendrier :

1 mars 2017: Réception des propositions de communication

1 avril 2017: Décision du comité scientifique

5-6-7 octobre 2017: Colloque

Comité d’organisation :

Louise Vigneault (Université de Montréal)

Gabrielle Marcoux (Université de Montréal)

Alexia Pinto Ferretti (Université de Montréal)

Julie Graff (Université de Montréal)

Marie-Eve Bradette (Université de Montréal)