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Appels à contributions
Formes héritées et transformation littéraire. Écritures de la guerre, de la captivité et de la persécution au XXe siècle (Osnabrück)

Formes héritées et transformation littéraire. Écritures de la guerre, de la captivité et de la persécution au XXe siècle (Osnabrück)

"Krieg und Frieden. Zur Produktivität von Krisen und Konflikten": 11. Kongress des Frankoromanistenverbands vom 26. bis 29. September 2018
Universität Osnabrück

Literaturwissenschaftliche Sektion 12

Formes héritées et transformation littéraire. Ecritures de la guerre, de la captivité et de la persécution au XXe siècle

Responsables : Prof. Dr. Catherine Milkovitch-Rioux (Université Clermont Auvergne), Prof. Dr. Albrecht Buschmann (Universität Rostock), Prof. Dr. Isabella von Treskow (Universität Regensburg)

dans le cadre du programme « Lettres »

Appel à contribution

La littérature et la culture du XXe siècle sont valorisées, dans la plupart des cas, dans une perspective d’innovation, de modernisation accélérée, comme réalisations de l’esprit rebelle de l’art et des mouvements non-conformistes. Ainsi, on a démontré, et à raison, combien la Grande Guerre a inspiré l’écriture (Schoentjes 2008a, 2008b ; Beaupré, 2006), et a favorisé l’émergence d’esthétiques et de phénomènes nouveaux, comme, par exemple, le mouvement Dada.  La Deuxième Guerre mondiale a également stimulé la création littéraire et continue à l’animer (Dambre 2013), voire à l’aimanter, en réorientant les questionnements littéraires vers la possibilité d’un genre testimonial (Wieviorka, 1998). On a étudié les réactions littéraires à la Shoah et à la persécution nazie, politique et autre, tout en se demandant dans quelle mesure le Nouveau Roman serait l’effet de la destruction de l’individu et de la subjectivité, y compris de l’idée même de subjectivité, par les conflits et les guerres de la première moitié du siècle. L’accent a été mis en grande partie sur la rénovation des genres suite aux guerres d’indépendance, en Algérie surtout. On a constaté aussi combien il faut prendre en compte, pour ce qui est de l’écriture de la guerre, la situation spécifique historique et les circonstances d’écriture (Milkovitch-Rioux, Pickering 2000).

Il n’en reste pas moins qu’un aspect de l’histoire littéraire semble avoir été négligé, celui du rapport entre tradition et création : entre la propulsion en avant et la sécurité par le recours aux genres établis de la fiction et de la littérature. Nous proposons dans cette section d’étudier à la fois les œuvres élaborées, de grande notoriété, qui ont été créées en rapport avec les guerres nationales et civiles, la Shoah et la persécution de minorités lors du XXe siècle, notamment liées à la captivité, et les textes et d’œuvres d’art touchant l’écriture, comme la bande dessinée ou l’opérette (cf. Les armes de l’esprit 2015), proches de la culture populaire et souvent jusqu’alors marginalisées,  comme celle des tranchées de la Première Guerre mondiale (cf. Cazals 2013). L’objectif sera d’évaluer la relation entre l’héritage littéraire et culturel et sa transformation lors des situations de conflits graves et meurtriers au cours du XXe siècle, surtout sous l’emprise de la captivité, suite à ces conflits, et la longévité, telle celle du roman. On propose donc d’étudier au sein de la section les modes d’adaptation et de subversion de formes traditionnelles, leur potentiel, mais aussi la lourdeur qui peut en émaner. L’examen peut concerner aussi bien le retour au savoir culturel que les réflexions concernant les réactions dues aux effets traumatisants, l’impact du contexte historique sur l’écriture et la métamorphose des formes à travers le siècle jusqu’aujourd’hui.

La section s’intéressera sous cet angle à l’écriture en tant qu’activité culturelle et à la littérature comme le résultat de cette activité analysées sous l’angle de la fonction esthétique, de la mobilisation de ressources créatives, du dynamisme des structures sociales et transnationales et du maniement de l’héritage culturel. L’orientation du projet concerne en premier lieu les contextes historiques conflictuels des guerres nationales du XXe siècle, mais invite les participant-e-s du congrès aussi à aller au-delà pour se pencher sur la production culturelle lors de la guerre d’Algérie, la crise politique algérienne des années 1990 et le génocide au Rwanda, des conflits de guerres civiles ailleurs. De plus, les communications peuvent concerner le rapport entre l’art et l’identité culturelle qui semble devenir plus étroit dans les conditions de combats, d’internement et de persécution.

Les invités d’honneur qui contribueront au sujet de la section avec une communication qui intègre leur perspectives disciplinaires et interdisciplinaires seront Christian Delage (Paris) et Cécile Quesney (Bruxelles).

Date limite

Les propositions doivent être reçues en ligne au plus tard le 15 janvier 2018. Veuillez s’il vous plaît envoyer un résumé de votre communication (300 mots, y compris le titre et les indications bibliographiques), accompagné d’un bref profil biobibliographique, tout mis sur une seule page (format Word).

On vous informera des acceptations des propositions dès le 15 février 2018.

 

Bibliographie

 

Nicolas Beaupré, Écrire en guerre, écrire la guerre. France-Allemagne 1914-1920. Paris, CNRS Éditions, 2006.

 

Écrire la guerre, sous la direction de Catherine Milkovitch-Rioux, Robert Pickering. Clermont-Ferrand, PUBP, 2000.

 

500 témoins de la Grande Guerre. Ouvrage collectif dirigé par Rémy Cazals. Portet-sur-Garonne, Éditions Midi-pyrénéennes, 2013.

 

Les armes de l’esprit, Germaine Tillion 1939-1954. Catalogue de l’exposition présentée par le Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon du 26 mai au 20 septembre 2015, Citadelle de Besançon, Besançon, Musée de la Résistance et de la Déportation.

 

Mémoires occupées. Fictions françaises et Seconde Guerre mondiale, sous la direction de Marc Dambre. Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, 2013.

 

Pierre Schoentjes, Fictions de la Grande Guerre. Variations littéraires sur 14-18. Paris, Classiques Garnier, 2008.

 

La Grande Guerre. Un siècle de fictions romanesques, ouvrage dirigé par Pierre Schoentjes. Genève, Droz, 2008.

 

Annette Wierviorka, L’ère du témoin, Paris, Plon, 1998.

 

Contact

Prof. Dr. Catherine Milkovitch-Rioux

CELIS EA 4280 /Ihtp, Cnrs, Paris

Université Clermont Auvergne

29, Bd Gergovia

F-Clermont-Ferrand Cedex 1

catherine.milkovitch-rioux@uca.fr

 

Prof. Dr. Albrecht Buschmann

Universität Rostock

Institut für Romanistik

August-Bebel-Straße 28

D-18055 Rostock

albrecht.buschmann@uni-rostock.de

 

Prof. Dr. Isabella v. Treskow

Universität Regensburg

Institut für Romanistik

Fakultät für Sprach-, Literatur- und Kulturwissenschaften

Universitätsstr. 31

D-93053 Regensburg

Isabella.von-Treskow@ur.de