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Expressions maghrébines, n°17-1 :

Expressions maghrébines, n°17-1 : "Tahar Djaout, 25 ans après"

Publié le par Marc Escola (Source : Edwige Tamalet Talbayev)

Expressions maghrébines

Revue de la Coordination internationale des chercheurs sur les littératures du Maghreb

www.ub.edu/cdona/em

 

Vol. 17 no 1, été 2018 : Appel à articles

Tahar Djaout, 25 ans après

Dossier coordonné par Corbin Treacy et Megan MacDonald

Date limite de soumission des articles : 30 juin 2017

Parution : mai 2018

 

Le 26 mai 1993, l'auteur, poète et journaliste algérien Tahar Djaout était assassiné à Alger dans un parking proche de sa résidence. Étant l'un des premiers écrivains à être tué durant la guerre civile algérienne, il devint un symbole de l'intellocide, théâtre du meurtre ou de l'exil forcé de nombreux intellectuels. De sa mort s'ensuivit un foisonnement d'écrits élégiaques chez des auteurs tels qu'Assia Djebar, Habib Tengour et Réda Bensmaïa, qui rendirent hommage aux précieuses contributions de Djaout à la littérature algérienne et à son rôle de figure intellectuelle publique; rapidement, il devint ce que Julija Šukys a appelé « un martyr littéraire et une sorte de saint laïque ».  

La naissance de Djaout dans un village kabyle en 1954 ne devança le début de la guerre d'indépendance que de quelques mois, et son destin continua de coïncider avec celui de l'Algérie postcoloniale de manière évidente. Après des études de journalisme à l'université, Djaout débuta sa carrière littéraire en tant que poète avec la publication de deux recueils de poèmes, L'Arche à vau-l'eau (1973) et Solstice barbelé (1975). Outre le fait d'explorer, à travers un minimalisme esthétique, une diversité de problématiques personnelles et sociales —le statut de la femme, la sexualité, la ville— ces recueils expriment aussi une solidarité avec les Palestiniens et une forte conscience panafricaine, dans des poèmes tels que « Africanité ma peau » (1975) et « Art Nègre » (1977). Pour Djaout, il y a dans la poésie un potentiel révolutionnaire qui résiste aux tentatives de transformer l'écrivain en propagandiste ou porte-parole politique (l’un de ses poèmes est intitulé « La Révolution et la Poésie sont une seule et même chose »). Par la suite, il publia davantage d'ouvrages poétiques, un recueil de nouvelles et cinq romans. En 1990, il rejoignit l'équipe éditoriale d'un quotidien nouvellement créé et rédigé en langue française, El Watan, où il critiqua ouvertement l’emprise de l'islamisme naissant en Algérie ainsi que l'État, en raison des réactions antidémocratiques de ce dernier face à l'islamisme émergeant.

Ce numéro spécial d'Expressions maghrébines considère l'héritage de l'œuvre de Djaout vingt-cinq ans après sa mort, et étudie les formes à travers lesquelles ses textes littéraires et commentaires politiques continuent de faire écho dans l’Algérie contemporaine et ailleurs. Nous sollicitons des contributions issues d'un large éventail de disciplines et d'approches théoriques, et encourageons la soumission d'articles traitant de thèmes tels que :

  • l'influence des écrits littéraires de Djaout sur les générations futures d'auteurs algériens
  • les enjeux de l'esthétique et de l’engagement littéraire en période de conflits politiques, et la manière dont ils ont changé ou évolué depuis la mort de Djaout 
  • l'importance du romancier-journaliste dans la vie publique algérienne (Mustapha Benfodil, Adlène Meddi, Kamel Daoud, etc.)
  • le statut changeant de l’intellectuel francophone en Algérie depuis 1993 
  • la réception de l'œuvre de Djaout au cours de sa vie et depuis 25 ans 
  • la traduction de l'œuvre de Djaout et la diffusion de ses écrits au-delà de l'Algérie et de la France 
  • la canonisation littéraire de Djaout et la culture de l'élégie en Algérie.

Les articles ne devront pas dépasser 40.000 signes, espaces inclus (6.000 mots environ). La ponctuation, les notes et les références doivent être conformes aux normes appliquées par la revue : http://www.ub.edu/cdona/em#guide

Les demandes de renseignements complémentaires et les articles complets doivent être adressés par courrier électronique à la Présidente du comité scientifique à : expressions.maghrebines@ub.edu

La section VARIA de la revue maintient toujours un appel à articles (sans date limite de soumission) concernant les cultures maghrébines : littérature, cinéma, arts…