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Réalité augmentee: manifestations et perceptions

Réalité augmentee: manifestations et perceptions

Publié le par Alexandre Gefen (Source : UR 13ES57)

Colloque international

Réalité augmentée : manifestations et perceptions

Sousse, le 7 et 8 avril 2017

Colloque organisé par L’unité de recherche UR 13ES57 de l’Institut Supérieur des Beaux-arts de Sousse  avec l’appui de ses partenaires *

Argumentaire

Dire que les nouvelles technologies sont en train de faire faire à l’humanité un bond dans le futur serait mitigeant. Il serait plus juste de parler d’un dédoublement de sa réalité ou tout au moins d’une réalité parallèle, autrement dit une réalité qui transgresse le réel et qui présente des risques de modification de notre perception du monde. Son objectif ultime est de se substituer au réel. Elle cultive le leurre et piège l’utilisateur (l’homme). On est donc en plein &simulacre& (Platon) ou plutôt, selon Baudrillard, en pleine &simulation&.

Avec cette réalité augmentée on est dans la perception intermédiale, dont le médium informatique ; lequel se présente comme le prolongement du corps de l’homme, ici, usager du dit-médium qui se découvre ainsi des vertus qu’il n’a pas dans  la réalité matérielle où il se sent sous l’emprise ou du moins frustré par les limites que lui imposent les trois carcans  à dimensions tragique de son existence : son propre corps, l’espace et le temps qu’il subit et contre lesquels il n’y peut rien. Cette réalité-là où le corps se libère de toutes les contraintes est dite réalité &augmentée&, mieux encore, son synonyme en arabe en fait une réalité &lifiée&. Elle pourrait relever, selon Freud, du principe de plaisir, principe qui gère le vécu de l’homme et sous lequel on peut ranger les loisirs, le jeu, l’art et la quête de toutes les formes de plaisirs. Mais elle n’est pas que ludique puisqu’on peut ranger sous cette « nouvelle » réalité les prouesses scientifiques  pour compenser les défaillances biomécaniques et sensorielles du corps ; ce qui prête à cette réalité augmentée une dimension plurielle ralliant le ludique à l’utilitaire. Les performances obtenues sont fascinantes et il arrive que ces deux réalités se confondent et installent l’usager du médium dans l’innommable.

Certains artistes en ont fait un champ d’application de leurs œuvres. Déjà l’engagement de l’artiste-performer qui engage, en direct, à la fois son corps physique et son image en vidéo life devant un public venu pour le partage est une franche souscription à l’expressivité que rajoute l’autre image de soi. Le travail d’un Stelarc (artiste australien) par exemple qui convoque « le sublime technologique » en conjuguant le corps biologiques aux composants électroniques et autres éléments robotiques annonçait à sa manière le corps augmenté à l’ère numérique.

L’invention des avatars, des prototypes virtuels de produits encore non consommables mais livrés à la curiosité du public ou encore d’espaces virtuels des possibles architecturaux et visitables dans l’immédiateté  que permet aujourd’hui la révolution numérique.

Mais en même temps que le théâtre et le cinéma recourent au pouvoir  de trompe-l’œil de la réalité augmentée dont on attend, semble-t-il, un enrichissement  des  formes artistiques, des prestations plastiques, des spectacles contemporains (dance, performance, Street-art, etc.), la médecine de pointe, la chirurgie ophtalmologique, orthopédique, la nanotechnologie, l’astrologie pour ne citer que ces exemples, apportent à l’homme des solutions miraculeuses. Artistes d’un côté et scientifiques de l’autre s’essayent, aujourd’hui,  à partir d’une nouvelle syntaxe entre le corps et les puces électroniques à capter l’émotion du public, à satisfaire ses attentes, en mettant à sa portée l’irréel devenu réel merveilleux.

*Y aurait-il donc un profond sentiment d’insatisfaction chez l’homme généré par son corps biologique, dont il ne connaît que trop les limites, pour qu’il puisse accepter ce flottement dan un espace temps augmenté?

*Le corps, tel qu’il a été perçu déjà par Stelarc  et rapporté par Scott de Lahunta, un éminent chercheur sur le corps dansant, «est-il en cours de devenir un hôte-zone, un emplacement prêt pour une nouvelle conception et les alternances radicales, pour les invasions et les colonisations par les robots et les puces d’ordinateur»?

* Quitte à transposer, dans le champ de l’expérience numérique, le concept-clé de l’interprétation d’Anne Ubersfeld, à savoir «le mentir-vrai», est-on, aujourd’hui, confronté à une nouvelle éthique, celle du mensonge numérique auquel toutes les cultures engagées dans le numérique sont en train de donner leur aval?

* L’homme risque-t-il sa déshumanisation et la perte de ses mythes fondateurs? est-il déjà, définitivement installé dans &le post-humain&?

* Qu’en sera-t-il de son système de valeurs (l’éthique, le sacré, le spirituel et la question de l’aura, par exemple)? Devrait-il troquer ses valeurs devenues archaïques contre celles imposées par cette réalité augmentée?

* Verrait-on une mutation de certaines disciplines comme l’anthropologie, l’ethnologie, la sociologie, la psychanalyse, l’esthétique, bref, les sciences humaines?

C’est à ces questions complexes que le colloque international que nous proposons tentera d’apporter des éléments de réponse.

Dates clés du colloque :

* du 15 novembre au 30 janvier 2017 : réception des propositions de communication (intitulé et résumé + CV).

* 20 janvier 2017 : dépouillement et sélection des communications par le comité scientifique.

* 20 mars 2017 : dernier délai pour envoyer le texte complet de la communication

 Frais de participation pour les intervenants étrangers (hébergement + restauration + kit du colloque + pause-café + souscription à la publication des Actes du colloque au cas où la communication serait retenue par le comité de lecture): 200 Euros

Frais de participation pour les Tunisiens (kit du colloque + pause-café + souscription à la publication des Actes du colloque au cas où la communication serait retenue par le comité de lecture): 120 DT

Les propositions de communication doivent être envoyées uniquement à l’adresse suivante:

zaiene_sedki@yahoo.fr

Comité scientifique :

Hafedh Djedidi : Pr. de l’Enseignement supérieur: études théâtrales et arts du spectacle, Univ. de Sousse.

Olfa Youssef : Pr. De l’Enseignement supérieur en civilisation arabo musulmane et religions comparées. Uni. De Sousse

Faten Chouba Skhiri, Maître de conférences en arts plastiques, Univ. de Sousse

Amos Fergombé : Professeur des universités, Université d’ARRAS

Sana Jemmali : Maître de conférences en Arts plastiques, Univ. De Sousse.

Fateh Ben Ameur : Maître de conférences en arts plastiques, Univ. De sfax.

Ali Aoun, Maître assistant en langue, lettres et civilisation françaises, Univ. de Tunis Al Manar.

Hatem Fatnassi : Maître-assistant en civilisation arabe, Univ. De Sousse.

 

Comité d’organisation :

Hafedh Djedidi : Président

Sadok Zaiene : Coordinateur général

Olfa Bouassida Souli

Sonia Daou

Mouna Ammar

Med Ali Chtioui

Kamel Dkhil

Najeh Sghaier

Sonia May

Narjes Rourou

Ines Aoun

Imen Ayadi[1] * l’Association RADHEDH Méditerranéen pour les Arts,  la

Délégation Culturelle de Sousse et l’IFT (relais culturel de Sousse)