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Seuils en Littérature et dans les Arts

Seuils en Littérature et dans les Arts

Publié le par Marc Escola (Source : Jacopo Masi)

Au cours du dernier siècle, le concept de « liminalité » a gagné de plus en plus d'attention dans beaucoup de disciplines, de la psychologie à l'anthropologie, de la philosophie aux études littéraires et culturelles. Mais l'état que le mot indique est bien plus ancien que le mot lui-même. Il suffira de penser aux mythes, aux héros et aux divinités liés à la catabase et à d’autres formes de passage dans l'antiquité grecque et latine, pour se faire une idée de la profondeur historique de tel concept.

Du point de vue étymologique, le mot vient du latin limen– « seuil » – qui partage la même racine avec le mot limes– « limite », « frontière ». Si d'un côté la presqu’identité orthographique révèle l'idée commune de quelque chose (une pierre ou une pièce de bois) posée de travers pour marquer la fin et/ou le début d'un espace, la subtile différence entre les deux termes témoigne de leur différence fonctionnelle et ontologique. En effet, si le limensignale la limite d'un édifice ou d'une pièce, sa relation à l'acte de « passage » est clairement antithétique à celle du limes : comme l'a montré Mircea Eliade (Le Sacré et le profane, Gallimard, 1965), le seuil est le lieu paradoxal où les deux espaces qu'il sépare communiquent. Le seuil permet – voire prévoit – le franchissement, à condition de suivre certains règles et rituels, alors que la fonction du limesconsiste précisément à assurer l'imperméabilité des deux espaces.

Les communications présentées à l’occasion du Colloque International Seuils en Littérature et dans les Arts (Faculté des Lettres, Université de Lisbonne, juin 2018) ont permis une première exploration des chemins théoriques et/ou conceptuels empruntés par les différents branches du savoir ainsi que par les pratiques artistiques, révélant des chemins parfois convergents, parfois parallèles, souvent eux-mêmes liminaires.

Le volume en préparation, résultat d’une collaboration entre le Centre d’Études Comparatistes et le Centre d’Études Classiques de l’Université de Lisbonne, se propose comme une étape ultérieure dans la tentative de clarification d’un concept nébuleux et, cependant, fréquemment exploité par tous les domaines du savoir.

Les articles devront adresser, questionner et entrelacer les thèmes suivants :

– Histoire du concept ;

– Langues, traductions, versions ; 

– Seuils sociaux et politiques : femmes, réfugiés, prisonniers, apatrides, travailleurs précaires, minorités ethniques, communautés LGBT ;

– Contributions et confusions psychologiques et psychanalytiques ;

– Littérature de voyage ;

– La littérature comme espace liminaire : le paratexte, le témoignage, l’autobiographie, les mémoires ;

– Expressions contemporaines : le genre, la condition (post)coloniale, le (post)humain. 

Les articles doivent être envoyés, jusqu’au 15 janvier 2019, à l’adresse email : thresholdslitartsvolume@gmail.com. 

Le processus de révision par les pairs (double-blind peer review) requérant du temps, les auteur.e.s seront informé.e.s des décisions finales dans le courant du mois de mai 2019.

Les articles ne doivent pas dépasser les 32.000 caractères, espaces et bibliographies compris, et qu’ils peuvent être écrits en anglais, français ou portugais. Toute citation dans une langue différente de celles-ci doit être traduite en note.

En ce qui concerne la mise en page, la norme à adopter est celle définie par The Chicago Manual of Style17th ed. : http://www.chicagomanualofstyle.org/home.html.

Les articles doivent être accompagnés d’un bref résumé (1500 caractères max, espaces compris).

Si l’article contient des images ou des photographies, l’auteur.e doit impérativement nous fournir l’autorisation de reproduction obtenue par ses soins.