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Affranchir la frontière / Waving borders

Affranchir la frontière / Waving borders

Affranchir la frontière / Waving borders

Appel à communications
Colloque international organisé dans le cadre d’un partenariat entre le projet de recherche « Réfugié.e.s et déplacé.e.s : Droit, littérature et migration » (CRSH) et La maison de la Syrie

22 au 24 novembre 2018, Montréal

Comité d’organisation :

Marie-Eve Bradette (Université de Montréal), Laurence Sylvain (Université de Montréal),

Simon Harel (Université de Montréal) et Youssef Shoufan (La maison de la Syrie)

 

No borders. No fences. Free movement for all. (Propagandhi)

 

Lorsque l’on pense aux récits, littéraires ou juridiques, de même qu’aux œuvres visuelles et cinématographiques produits dans des contextes de déplacement politique, le territoire, dans ses aspects les plus prescrits, normés et balisés, apparaît très souvent comme un élément de réflexion central. Il n’y a pas de demande d’asile sans au préalable une frontière géographique, mais symbolique aussi, qui délimite les états-nations et qui empêche la libre circulation. Les déplacements entre les frontières sont toujours réglementés sous le sceau de la loi et parfois même empêchés par cette même loi. Le contexte politique étatsunien actuel, avec la menace planante de l’agrandissement du mur, frontière matérielle entre le Mexique et les États-Unis, témoigne de l’actualité de cette affirmation. Le monde tel qu’on le connaît est segmenté, fracturé dans sa composition, dans sa géographie et les déplacements s’en voient nécessairement influencés.

Mais qu’arrive-t-il lorsqu’il y a une (re)formulation ou une (re)création, dans et par l’imaginaire artistique, de ces frontières territoriales ? Peut-on alors parler d’une Weltliteratur tel que le proclamait déjà Goethe, au XIXe siècle, ou encore de world literature, selon le modèle anglo-saxon héritier des théories postcoloniales, voire d’un Tout-monde, un concept défini par Édouard Glissant ? Devrait-on plutôt parler d’épistémologies planétaires ? Ces épistémologies planétaires permettent de penser les concepts de migration, de migrance, de déplacement et de refuge politique en lien avec les notions d’écologie et d’environnement et d’ainsi poser un regard renouvelé sur les pratiques créatrices de la migration. La planétarité est en effet un « système-monde » à plusieurs niveaux qui suppose de considérer les interactions entre des territoires fragmentés et des territoires en apparence stables. Nous aurions ainsi, d’une part, des espaces où les droits de la personne sont systématiquement violés ainsi que d’autres où s’exerce l’extraterritorialité qui, au niveau du droit, offre au réfugié une terre d’asile.

Si le projet de recherche Réfugié.e.s et Déplacé.e.s a inscrit, depuis bientôt 3 ans, ses réflexions autour des questions de représentations narratives (colloque La figure du réfugié : représentations littéraires, artistiques et médiatiques, 84e congrès de l’ACFAS, 2016) et juridiques (Workshop on the Figure of the Migrant in Law and Literature : Common Places, Norms and Evolving Narratives, Université Ryerson, 2016) et qu’ainsi la question du territoire et des frontières est toujours restée présente en tant que constituante des figures de réfugiés, nous voulons maintenant la placer au centre. Depuis la figure du réfugié, nous souhaitons opérer un changement de paradigme conceptuel pour aller vers le déplacé qui correspond à une des deux figures centrales du titre du projet de recherche. On peut en effet comprendre, par ce titre lui-même, celui ou celle qui est à la fois réfugié et déplacé, mais la construction même de l’énoncé suggère aussi qu’il est question à la fois des contextes de représentation des réfugiés et, sans y être adjoint, des déplacés, des figures même du déplacement. Il s’agira donc, dans cette perspective, de se détourner de la figure dans son sens premier de personnification pour entrevoir les possibilités sémantiques du déplacement et des figurations de ce déplacement, figurations qui peuvent aussi se donner à voir comme des actes esthétiques, des productions créatives de l’espace. 

Axes de réflexion à explorer

De manière à engager une réflexion critique au sujet du déplacement, de la construction et de la (re)création des frontières territoriales, nous proposons d’aborder les angles de recherche suivants, sans toutefois s’y restreindre.

  • - Territoire divisé et déplacements entravés
  • - Écriture du confinement, écriture du refuge, écriture des frontières
  • - Lois territoriales
  • - Asile et planétarité
  • - Droits et imaginaires des réfugié.e.s climatiques/environnementaux
  • - La langue en déplacement
  • - Le “Je” comme territoire/frontière
  • - Corporalité territoriale
  • - Mémoire et territoire
  • - L’espace de l’écriture/l’écriture de l’espace
  • - Imaginaire science-fictionnel et migration
  • - La représentation comme transit
  • - Langue et traduction en contexte de déplacement
  • - La conception de l’espace et de l’imaginaire du déplacement pour les écrivains/artistes des 2e et 3e générations
  • - Migration et identité de genre

Le colloque, organisé dans le cadre des activités de clôture du projet de recherche financé par le CRSH « Réfugié.e.s et déplacé.e.s : Droit, littérature et migration » et en partenariat avec La maison de la Syrie, se veut un lieu de rencontre interdisciplinaire dans lequel engager une discussion critique au sujet des nouveaux visages du déplacement politique (migration, refuge) dans un contexte planétaire où les notions d’espace et d’écologie sont à repenser à partir et vers des prismes d’interprétation et d’expression renouvelés (conceptuels, fictionnels, science-fictionnels, etc.). 

Nous vous invitons à soumettre une proposition de communication individuelle ou une proposition pour une séance complète. Pour une proposition de séance, veuillez nous faire parvenir un résumé de la problématique de la séance de même qu’un résumé (250 mots) de chacune des communications envisagées. L’organisation d’une table-ronde ou d’un entretien dirigé in situ avec un artiste, un cinéaste ou un écrivain, par exemple, est également possible et encouragée. Enfin, les formats novateurs seront priorisés.

Merci de faire parvenir aux organisateurs et organisatrices vos propositions au plus tard le 1er juillet 2018 à l’adresse courriel refugiesetdeplaces@gmail.com. Les auteur.e.s seront informés de la décision du comité d’évaluation au début du mois d’août 2018.