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Séminaire Intervalles II. Avec Luca Trissino et Elisa Tonani (INHA, Paris)

Séminaire Intervalles II. Avec Luca Trissino et Elisa Tonani (INHA, Paris)

Publié le par Marc Escola (Source : Hélène Campaignolle)

Le séminaire CEEI-THALIM 2023-2024 “Intervalles” s’achèvera mercredi 15 mai 2024 avec deux communications.

Nous accueillerons Luca Trissino pour une conférence portant sur « Joints rythmiques et césures coalescentes : l’intervalle dans les plus anciens manuscrits enluminés de la “Comédie” » ensuite Elisa Tonani présentera une communication intitulée « Intervalles blancs dans les structures narratives des romans italiens du XIXe siècle à nos jours ».

La séance se déroulera en présentiel à l’INHA (salle Vasari) à partir de 14h .

Entrée libre dans la limite des places disponibles.

Adresse : Institut National d’Histoire de l’Art, 2 rue Vivienne, 75002 Paris.

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Pour en savoir plus :

Téléchargez l’affiche du cycle de séminaires ou consultez le programme en ligne Intervalles II.

Programme

Luca Trissino, « Joints rythmiques et césures coalescentes : l’intervalle dans les plus anciens manuscrits enluminés de la “Comédie” »

Présentation
Analyser les intervalles figuratifs dans les codex enluminés de l’ancienne vulgate de la Comédie, tout particulièrement dans le codex Egerton 943, le plus ancien à illustrer l’ensemble du poème de Dante, permettra d’enquêter sur les effets et les fonctions de la disposition des miniatures, du blanc, des pauses, et sur leurs implications sémantiques.
La matérialité du signe linguistique et iconique, ainsi que du support, révèle une recherche d’équivalences sémiotiques, rendue évidente par l’intervalle, qui met en lumière les rythmes de la relation intime entre le texte et l’image, dans laquelle la pressante narration figurative choisit, élargit, condense le contenu verbal.
Dans cette combinaison intermédiale, l’intervalle, tant matériel que sémantique, construit le sens et l’architecture d’ensemble, oriente le lecteur en tant que boussole, modifie les relations spatio-temporelles, en dynamisant la prosodie et la syntaxe.

Bio-bibliographie
Luca Trissino est assistant doctorant en Langue, littérature et civilisation italienne à l’Università della Svizzera italiana de Lugano, avec un projet de recherche intitulé L’atelier linguistique de poètes critiques d’art. Il a obtenu un master en Philologie moderne à l’Université de Padoue et un master en Histoire de l’art aux Universités de Trente et de Vérone. Actuellement est chercheur visiteur au Trinity College Dublin.
Il s’intéresse au langage poétique et à ses reflets dans les faits formels, en particulier la génération hermétique e la tradition du XXe siècle, la traduction, ainsi qu’aux relations intermédiales, sur lesquelles il a publié une monographie et quelques articles.

 

Elisa Tonani « Intervalles blancs dans les structures narratives des romans italiens du XIXe siècle à nos jours »

Présentation
Dans cette contribution, on proposera un parcours visant à montrer les rôles des blancs typographiques dans le roman italien du XIXe siècle à nos jours.  Nous aborderons les blancs typographiques non pas seulement en tant qu’outils narratifs, structurels, fonctionnels propres à donner du rythme au récit en le scandant en séquences (où le temps, l’espace, l’énonciation du narrateur, ses choix de dire et de ne pas dire sont en jeu) mais surtout en tant que dispositifs aptes à révéler les sens, les raisons poétiques qui fondent l’acte narratif même.  Du montage coupé et nerveux de Federigo Tozzi aux blancs « forclusifs », lieux de refoulement, de Cesare Pavese, du recours aux espaces de la page en tant que moyens expressifs d’expérimentation à tous les niveaux de la langue par les avant-gardes (Antonio Porta, Nanni Balestrini, Edoardo Sanguineti) à l’effacement de toute forme d’espacement par certains d’autres romans expérimentaux (Giuseppe Berto, Ferdinando Camon), du blanc méta-textuel (Italo Calvino) au blanc qui donne à la page l’aspect d’un paysage (Calvino, Alessandro Baricco) : dans tous ces cas, le blanc se déroule dans sa paradoxale et double nature de (se) montrer en passant inaperçu et de passer inaperçu en (se) montrant.

Bio-bibliographie
Elisa Tonani enseigne l’Écriture créative à l’Université de Gênes, où en 2007 a obtenu son doctorat en Histoire de la langue italienne. De ses recherches, principalement consacrées aux usages et aux fonctions de la mise en page et de la ponctuation dans le roman et dans la poésie italienne du XIXe siècle à nos jours, sont nées les monographies Il romanzo in bianco e nero (Firenze, Cesati, 2010) et Punteggiatura d’autore (Firenze, Cesati, 2012). Ella a publié plusieurs essais et articles, a rédigé des entrées de l’ « Encyclopédie de l’italien » Treccani (2010-2011) ; depuis 2015, elle est la créatrice et directrice scientifique du premier Festival italien de la ponctuation.